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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 19.1897

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Beauvisage, Georges E... Ch...: Recherches sur quelques bois pharaoniques
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12159#0086

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RECHERCHES SUR QUELQUES BOIS PHARAONIQUES

diverses. Déjà Dioseoride distinguait l'Ébène d'Ethiopie et l'Ébène de l'Inde; cette
distinction, quoique incomplète, est encore bonne à conserver. Nous pouvons, en
effet, diviser aujourd'hui les bois dits d'Ébène en trois groupes : 1° les Ébènes des Indes,
de Madagascar et des îles Mascareignes, fournies par une vingtaine d'espèces de Dios-
pyros (Ébénacées); 2° les Ébènes de l'Afrique continentale et de l'Europe, fournies
surtout par quelques Légumineuses, Dalbergia melanoxylon, Brya Ebenus, Melano-
xylon Brauna, Cytisus Laburnum, Anthyllis cretica, Albizzia Lebbek ; 3° les Ébènes
d'Amérique, fournies par des Bignoniacées (Jacaranda ovalifolia, Tecoma leucoxy-
lon), Euphorbiacées (Excœcaria glandulosa) et Légumineuses (Bauhinia acumi-
nata ).

Si nous écartons, comme il convient clans la circonstance, cette dernière catégorie,
il nous reste en somme deux groupes qui correspondent à peu près aux deux sortes
de bois d'Ébène de Dioseoride, et nous pouvons nous demander si les anciens Égyptiens
ont employé les Ébènes indiennes ou les Ébènes africaines, ou bien les deux groupes
à la fois, enfin, pour être plus précis, quelles espèces de l'un ou de l'autre groupe.

A la question ainsi posée, j'apporte une réponse partielle: je suis en mesure d'af-
firmer qu'aux temps pharaoniques on travaillait en Égypte le bois de Dalbergia
melanoxylon.

Il était certes permis cle supposer que les anciens Égyptiens employaient plutôt
l'Ébène d'Ethiopie que l'Ébène de l'Inde; mais c'était peut-être s'aventurer bien im-
prudemment que de transformer cette hypothèse en une affirmation positive, comme
l'a fait M. V. Loret. Après avoir, dans la première édition de sa Flore pharaonique,
donné pour titre à son article sur l'Ébène, le vieux nom d'Ebenoxylon verum, syno-
nyme cle Diospyros Ebenum, il a cru devoir, dans sa deuxième édition, le remplacer
purement et simplement, sans discussion, par celui de Dalbergia melanoxylon, en
omettant même de transporter cet article des Ébénacées aux Légumineuses.

Cette substitution d'un nom à un autre était bien hardie, quoique fondée sur
une hypothèse émise par M. le Dr Schweinfurth. Je suis heureux de reconnaître
que cette hypothèse est en partie confirmée par mes observations personnelles. Je
dis « en partie», car si j'ai reconnu que des objets travaillés par les anciens Égyptiens
étaient fabriqués en bois de Dalbergia melanoxylon, je me garderais bien d'affirmer
que l'Ébène cle l'Inde, provenant des Diospyros, était inconnue en Égypte aux
temps pharaoniques.

Les objets que j'ai eu l'occasion d'étudier m'avaient été envoyés par M. G. Da-
ressy, accompagnés des étiquettes suivantes :

1° « Emblème Ta (boucle de ceinture), qu'on plaçait dans la main de la
momie — Thèbes — XXe dynastie. »

2° (t Manche de miroir (?) — Gournah-Thèbes — XVIIIe-XXe dynasties. »

Comme échantillons de comparaison j'avais : a) un gros morceau de tronc de
Dalbergia melanoxylon, cultivé en Égypte, dû à l'obligeance de M. Albert De-
 
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