Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 22.1900

DOI issue:
Nr. 1-3
DOI article:
Capart, Jean: Mélanges
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12425#0122
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
Heuzey s'exprime comme suit : « Sur un point seulement, vers le bord échancré, on
remarque un seul animal fantastique, un taureau à deux têtes, et, près de lui, une
petite construction, semblable au tombeau que les Égyptiens figurent quelquefois pour
indiquer la limite du désert. Ces deux images, séparées du reste de la composition,
peuvent avoir un caractère emblématique1. »

Laissons de côté, pour le moment, la construction, pour ne nous occuper que du
bizarre animal qui l'accompagne.

Au premier abord, lorsque j'eus l'occasion d'examiner* le fragment au British
Muséum, je crus la représentation unique. Peu de jours après, cependant, copiant
les figures gravées sur les plaques d'ivoire recourbées, de la
XIIe dynastie2, je rencontrai un animal identique (British
Muséum, n° 24426)3 :

J'en rapprochai, en outre, le nom géographique : 3—r : canal du IIIe nome

de la Basse-Égypte :

Un lien quelconque unit-il ces diverses représentations? Se trouve-t-on en présence
de l'indication d'une localité dont le déterminatif serait la construction funéraire? Ou
bien l'animal est-il simplement un de ces êtres fantastiques habitant le désert?

L'examen de l'ensemble de la scène semble exclure cette dernière hypothèse : 'des
chasseurs ont organisé une battue. Ils s'avancent en deux lignes, resserrant de plus en
plus le gibier qui fuit. En haut de la palette, un lion, acculé dans ses dernières retraites,
fait face à ses agresseurs et leur livre un dernier et rude assaut dont le résultat pourrait
bien être indiqué par la figure inférieure qui semble détachée de la scène.

Si l'on considère ainsi la palette, on verra immédiatement que les deux signes qui
nous occupent sont placés à l'écart et ne font aucunement partie de la représentation
générale. Si le <^p^£ était un animal comme le lion, le lièvre, les antilopes, l'au-
truche, nous le verrions également en mouvement, comme c'est du reste le cas pour
d'autres animaux fantastiques mêlés à des animaux réels sur la plus petite des deux
palettes découvertes à Hiéraconpolis par M. Quibell.

L'hypothèse d'une indication géographique ne conduisant à aucun résultat plus
précis, je cherchai dans une autre voie. Les deux signes ne sont-ils pas la légende de la
scène, sa description, analogue aux courtes inscriptions des figures des mastabas?

Le signe a-t-il une valeur phonétique? Les textes des Pyramides nous

fournissent une réponse; nous y trouvons (Unas, 527) le mot ° O^^p^ll; clue
M. Maspero8 traduit : « les deux battants de la porte du ciel. » —■ Pepi I, 496, donne

1. Heuzey, Egypte ou Chaldée, Comptes rendus de l'Acad., 1899, p. 64. Tirage à part, p. 4.

2. La date (XIIe dynastie) semble prouvée par un objet de ce genre, en bois, acheté l'hiver dernier à
Thèbes par M. le professeur Spiegelberg, qui a bien voulu m'autoriser à en prendre copie. Il porte le nom
d'un fils royal, Mentuhotep.

3. M. le professeur Naville veut bien me faire remarquer que l'animal de la palette est un buffle, et celui
du bâton d'ivoire un bœuf à longues cornes.

4. Brugsch, Dict. géogr., p. 1022; de Rougé, Gêogr. de la Basse-Égypte, p. 14.

5. Recueil de Travaux, t. IV, p. 62.
 
Annotationen