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Société Française d'Egyptologie [Hrsg.]
Revue de l'Egypte ancienne — 1.1925-1927

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Weill, Raymond: L' unité de valeur Shat et le papyrus de Boulaq no 11
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https://doi.org/10.11588/diglit.31919#0057
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[3] L’UNITÉ DE VALEUR SHAT ET LE PAPYRUS DE BOULAQ N° 11. 47

cution de marchés par écliange d’objels, on mentionne en outre la valeur enpoids de
métal cles ohjets échangés^, ce qni n’aurait pas de sens s’il ne s’agissait, positivement
et pour plus de précision , de l’assignation de prix. Ges spécifications, toutefois, ne se
dégagent pas d’un caractère de pratique occasionnehe et arbitraire qui accuse leur
médiocrité au point de vue de la technique comptable, et se manifeste surtout par le
fait que les valeurs ainsi traduites s’expriment, à volonté, en poids d’argent, ou bien
d’or, ou hien de cuivre. A coup sur, les diverses unités invoquées, le deben d’or, le
deben de cuivre, le deben d’argent, étaient entre eux dans des rapports de vaîeur
défmis et connus; mais un pareil système de compte ne tient pas lieu de l’emploi
d’une unité de valeur véritable, dont c’est le caractère essentiel d’être générale et unique.

Or cet indispensahle outil de l’évaluation, cette quantité de valeur qui n’a même pas
besoin d’être représentée matéi'iellement, pourvu qu’on rapporte à elle tous les
objets à comparer ensemble, les Egyptiens en possédaient le mécanisme. Ils avaient
inventé, pour les transactions, réquivalent du franc comptable de nos balances par
doit et avoir, exactement une unité de prix en laquelle on exprimait les valeurs des
objets à vendre l’un pour l’autre. Cette unité de valeur s’appelait la shat.

L’objet a été mis en lumière, sinon peut-être parfaitement expliqué, par Gardiner,
en son étude de 1906 sur quatre papyrus de Kahoun des règnes d’Amenhotep III et
Amenhotep IV, où sont consignés, en séries, des procès-verbaux d’exécution de
marcbés ( 2). Un lion exemple des opérations enregistrées est le suivanU (l) * 3) :

Pour deux jours de service d’une esclave,

j un vêtement valant.

3 1/2 g

il est donnc :

( un autre, valant. . .

1/2 g

'our quatre jours de service d’une autre,

j du grain, valant. . .

/ 6 chèvres, valant. ..

4 id.

3 id.

il est donné :

f de l’argent, valant. .

1 id.

Total cle la valeur paye'e. 12

Le compte total et chacun de ses deux composants font ressorlir que la journée

(l) Voir par exemple Spieoelberg dans Rec. de

Iravaux, 15(1893), p. i44, acte de vente où des

éloffes, de rhuile et de ia farine sont évaluées en
deben et kile d’argent, et ibid., p. 1 41, un autre acte
consignant que telles quantités de végétaux et pièces
de bois sonl vendues en échange d’antres matières el
objets, notamment nnechèvre de la valeur de 2 deben
(de cuivre, évidemment, d’après les cas similaires);

voir aussi, avec Erman-Ranke, Agyplen (1928),
p. 590-691, i’acte de vente d’un bœuf en échange de
cannes en bois incrusté, d’huile et d’autres denrées,
chacun des articles reçus, et le bœuf lui-même,
étant colés en deben de cnivre.

(2) Gardixer, Four papyri of the i8th. Dynasty
from Kahun, dansA.Z., 43(1906), p. 27*47.

(3) Pap. Berlin 9784,1. 4-8.
 
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