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AMÉLIA IiERTZ.
14]
d’un roi^. II y a encore un trait qui nous montre qu’on notait les noms d’années
avant la I re dynastie. Au début de la Pierre de Palerme, nous trouvons dans chaque
seconde case la fète des Shemsou Hor avec addition d’une autre cérémonie religieuse.
La consiante et régulière répétition d’une même fête dans les noms des années
montre déjà une tendance à créer une sorte d’ère, qui trouvera plus tard son ex-
pression dans les comptes successifs des champs et du bétail. Get essai de mettre un
certain ordre dans les noms des années prouve qu’on écrivait déjà des annales long-
temps avant les premiers rois de la I re dynastie, dont chaque seconde année sur la
Pierre de Palerme porte le nom de Shemsou Hor. Ces annales provenaient clonc des
temps préhistoriques et contenaient exclusivement des pictographes, puisque encore
sous Nar-mr le rectum avec son regens ne sont jamais écrits et même les scribes d’Ahâ
n’usaient pas toujours des signes d’écriture, mais bien de petites compositions, comme
par exemple sur la tablette R. T., II, X, 2 citée plus haut.
II resterait encore à délerminer le point suivant : les annales préhistoriques sont-
elles à chercher dans les deux parties de l’Egypte ou seulement au Delta? J’ai montré
plus haut que chaque progrès dans l’écriture s’est accompli dans la Basse-Égypte :
cartouche d’Horus, signes pour lettres, ne peuvent pas, d’après ce que je viens de dire,
avoir étë élaborés au Sud. Mais si dans îes temps pre'historiques l’écriture se dévelop-
pait surtout au Delta, c’est de là aussi que doivent provenir les textes donnant lieu à
ce développement, entre autres les annales. 11 me semble très probable que les listes
d’années existaient exclusivement au Nord et que les njéwt ne commencèrent à noter
leurs années qu’après la réunion des deux Egyptes. Et même, puisque la massue de
Nar-mr, extrait d’un rituel du Delta, est son seul monument daté, on a l’impression
que le premier pharaon qui avait régnd sur toute la vallde du Nil ne laissait noter
ses ans que cornme roi de la Basse-Egypte.
Non seulement les documents prdhistoriques et protodynastiques, mais aussi des
inscriptions des temps postérieurs nous fournissent des preuves de la provenance des
annales égyptiennes du Delta.
Le papyrus de Turin, dcrit sous le règne de Bamsès II, nomme comme prddéces-
seurs immddiats de Menès les Shemsou Hor, qui seraient donc des rois prdhistoriques.
Gette appellation de Shemsou Hor semble bien étrange, puisque, à en juger d’après
les carlouches à un et deux Horus décrits plus haut, les prédécesseurs immédiats de
Ménès se regardaient, tout aussi bien que les pharaons de l’Egypte réunie, comme
ll) Le mot gnwl rrannalesn semble au début signi- représentée faisant cles coches sur un bois en forme
fier rrtaille», puisque la cléesse SsU est quelquefois du signe rnpivt.
AMÉLIA IiERTZ.
14]
d’un roi^. II y a encore un trait qui nous montre qu’on notait les noms d’années
avant la I re dynastie. Au début de la Pierre de Palerme, nous trouvons dans chaque
seconde case la fète des Shemsou Hor avec addition d’une autre cérémonie religieuse.
La consiante et régulière répétition d’une même fête dans les noms des années
montre déjà une tendance à créer une sorte d’ère, qui trouvera plus tard son ex-
pression dans les comptes successifs des champs et du bétail. Get essai de mettre un
certain ordre dans les noms des années prouve qu’on écrivait déjà des annales long-
temps avant les premiers rois de la I re dynastie, dont chaque seconde année sur la
Pierre de Palerme porte le nom de Shemsou Hor. Ces annales provenaient clonc des
temps préhistoriques et contenaient exclusivement des pictographes, puisque encore
sous Nar-mr le rectum avec son regens ne sont jamais écrits et même les scribes d’Ahâ
n’usaient pas toujours des signes d’écriture, mais bien de petites compositions, comme
par exemple sur la tablette R. T., II, X, 2 citée plus haut.
II resterait encore à délerminer le point suivant : les annales préhistoriques sont-
elles à chercher dans les deux parties de l’Egypte ou seulement au Delta? J’ai montré
plus haut que chaque progrès dans l’écriture s’est accompli dans la Basse-Égypte :
cartouche d’Horus, signes pour lettres, ne peuvent pas, d’après ce que je viens de dire,
avoir étë élaborés au Sud. Mais si dans îes temps pre'historiques l’écriture se dévelop-
pait surtout au Delta, c’est de là aussi que doivent provenir les textes donnant lieu à
ce développement, entre autres les annales. 11 me semble très probable que les listes
d’années existaient exclusivement au Nord et que les njéwt ne commencèrent à noter
leurs années qu’après la réunion des deux Egyptes. Et même, puisque la massue de
Nar-mr, extrait d’un rituel du Delta, est son seul monument daté, on a l’impression
que le premier pharaon qui avait régnd sur toute la vallde du Nil ne laissait noter
ses ans que cornme roi de la Basse-Egypte.
Non seulement les documents prdhistoriques et protodynastiques, mais aussi des
inscriptions des temps postérieurs nous fournissent des preuves de la provenance des
annales égyptiennes du Delta.
Le papyrus de Turin, dcrit sous le règne de Bamsès II, nomme comme prddéces-
seurs immddiats de Menès les Shemsou Hor, qui seraient donc des rois prdhistoriques.
Gette appellation de Shemsou Hor semble bien étrange, puisque, à en juger d’après
les carlouches à un et deux Horus décrits plus haut, les prédécesseurs immédiats de
Ménès se regardaient, tout aussi bien que les pharaons de l’Egypte réunie, comme
ll) Le mot gnwl rrannalesn semble au début signi- représentée faisant cles coches sur un bois en forme
fier rrtaille», puisque la cléesse SsU est quelquefois du signe rnpivt.