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298

Les arceaux et les panneaux de base ayant été
mis eu place, on commence le bétonnage, et les
pieds-droits, ainsi qu'une partie de la voûte, sont
établis progressivement sur 5 mètres de longueur,
en glissant successivement les panneaux sur les
cadres au fur et à mesure de la montée du béton.
Pour exécuter la partie centrale de la voûte, on
relie les deux cadres extrêmes voisins de la région,
dont le revêtement est achevé à l'aide d'un rec-
tangle en bois supportant en son milieu un forme-
ret. On bétonne alors la moitié du vide en plaçant
le cintre sur le cadre extrême et la moitié du for-
meret, puis, disposant, à la suite du premier, un
second cintre, on achève le tronçon de galerie com-
pris entre les deux cadres extrêmes. On termine la
voûte en revenant en arrière et bétonnant en deux
fois 1 intervalle compris entre chaque cadre. Le
béton est fabriqué au jour en mélangeant par parties
égales du mortier fait au broyeur : un tier de chaux
et deux tiers de cendres de chaudières avec des
schistes houillers brûlés criblés de 3 à 40 milli-
mètres.

Le prix de revient se décompose ainsi :

Main-d'œuvre au jour . . fr. 3.55

Béton ........ 6.93

Ossature métallique. . . . 2.54

Ciment....... 4.20

Main d'œuvre au fond . . . 8.22

Coffrage.....' . ■ 0.60

Fr." 20.24

Ce prix présente une économie de 40 p. c. sur
celui du muraillement des galeries par la méthode
ordinaire.

On a appliqué le procédé au revêtement des puits
intérieurs et réalisé, dans cette dernière opération,
une économie de 35 p. c.

Outre cet avantage, il faut signaler que la résis-
tance de ce mode de revêtement augmente avec le
temps; qu'il oppose un faible résistance au courant
d'air; qu'il supprime les cavités où la poussière
peut se déposer ; enfin qu'on peut l'exécuter rapi-
dement avec un personnel restreint et sans ouvriers
spéciaux.

La commission du Vieux Paris

Les modifications apportées presque continuel-
lement aux voies de la capital© avaient ému Mes-
sieurs les savants commissaires du Vieux Paris,
qui craignaient que la pioche implacable des dé-
ni olisseurs ne vint détruire les curiosités histo-
riques que renferme la Ville Lumière.

Aussi est-ce à la satisfaction de tous les mem-
bres présents que M. le préfet de la Seine a an-
noncé, par la voix du directeur des affaires muni-
cipales, que le classement de l'hôtel Lauzun comme
monument historique avait été fait avant l'exécu-
tion des travaux de restauration.

M. Juste Ltsch, le distingué architecte, mem-
bre de l'Institut, qui est chargé de cette restau-
ration,s'est assuré tous les renseignements authen-
tiques qui lui permettront de conserver et de
rétablir dans son aspect anoestral l'hôtel des vieux
comtes de Lauzun. La commission est même in-
formée par M. Brown que l'ancien escalier du
xvne siècle sera rétabli tel qu'il était.

Parmi les transformations que subit la ville,
une des plus importantes est l'agrandissement du
Palais de Justice dont les plans ont été confiés au
maître Pascal, et, dans les fouilles on cours d'exé-
cution, M. Charles Normand, lauréat de l'Insti-
tut, dont les connaissances archéologiques sont si
étendues, a mis à découvert et sauvé du vanda-
lisme des fragments d'architecture, des pièces de
grande valeur, moulures du xiv°oudu xvi6 siècle,
choux frisés, arcatures on accolades, etc.

Heureusement pour les amateurs et surtout
pour les connaisseurs que M. Charles Normand est
arrivé à temps !

Le même savant a découvert aussi, dans ces
mêmes fouilles, un mur d'enceinte qu'on doit pou-
voir faire remonter à l'époque gallo-romaine, et
cette découverte, il la fit comme Colomb fit celle
de l'Amérique, mais au lieu de dire : « Là il y a
un continent », il prononça : « Là il y a un mur »
et le mur y était. O intuition !

Un vieil hôtel disparaît pour faire place à la
Comédie Royale (?), dont la scène et les salles
remplacent les uniques jardins qui, l'an dernier,
verdoyaient encore dans ce centre parisien de la
rue Caumartin. Notre avis est que nous préférions
les pelouses verdoyantes, le cours d'eau en minia-
ture, les abris rustiques, et nous pensons qu'il
peut être pénible de voir un hôtel contemporain
du grand empereur devenir sous la république
une comédie royale. Sic transit...

Un vieux souvenir va disparaître aussi dams
l'ouverture de la rue du Départ, c'est la Califor-
nie, où le Père Cadet nourrissait pour quelques
sous les bohèmes et ventre-creux de la fin de l'Em-
pire. Bien, d'autres choses encore vont tomber dans
les profondeurs de l'oubli, tels que les hôtels con-
struits par les Carmes au xvin° siècle et qui s'éle-
vaient dans la partie de la rue du Regard que
remplacera le boulevard Raspail ; l'ancien hôtel
de Verne qu'habitait Mlle Foucher avant d'être
Mme Victor Hugo et qu'occupe actuellement le
conseil de guerre. La chambre qui sert de bureau
au eomimandant, -aurait été la chambre nuptiale
des célèbres époux, et dans celle du conseil eut
lieu, dit-on, le repas de noce.

Vraiment, la commission du Vieux Paris a pu
verser des larmes de regret devant toutes ces dis-
paritions d'antiquités, qui font place aux grandes
voies par où pénètrent l'air et la lumière, mais
par lesquelles s'envolent aussi nos antiques et
chers souvenirs.

M. Darras.
 
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