Revue générale de la construction (4.1907 (Nr. 77-100))

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Extraction des matériaux. — La grande pro-
fondeur et la pente des carrières de l'Aberdeenshire
a obligé à dégager les matériaux détachés au
moyens de grues et de treuils à câbles.

Dans les petites exploitations, les grues sont seu-
lement utilisées sur le banc de la carrière et toute
l'extraction s'opère au moyen de câbles, qui sont
généralement suffisants; mais, dans les travaux
importants, des grues supplémentaires sont placées
sur le sol de la carrière pour lever la pierre du
front de taille et l'amener au niveau des grues
principales et, si besoin est, au niveau des câbles
aériens. Lorsqu'il existe un certain nombre de
grues supplémentaires, elles sont placées en ran-
gées écartées de la portée de chacune d'elles, de
façon à faciliter l'aménage des matériaux à chaque
grosse grue ou aux emplacements réservés au dres-
sage sur le plan de la mine.

Les grues d'étage sont abaissées avec chaque lit
travaillé, jusqu'à ce qu'il soit complètement épuisé,
mais les grues principales sont généralement en
position permanente. Les câbles sont installés de
façon à se trouver à l'intersection des fronts de
taille et permettent l'arrivée des matériaux aux
points convenables du banc, mais ils peuvent être
déplacés de temps à autre pour suivre le dévelop-
pement de l'exploitation ou les changements appor-
tés dans les surfaces.

Les grues. — Les derricks à vapeur sont
employées pour l'extraction du banc de carrière,
sauf à la carrière de Rubislaw, où l'électricité
fournit la force motrice. Ils sont placés dans
l'axe de l'exploitation, sur un massif de maçonnerie
de granit, de façon à donner au bras son maximum
d'effet et permettre à l'opérateur une vue libre
autour de lui ; les montants d'arrière sont chargés
en les construisant dans des blocs de granit.

La force usuelle de ces grues est de 5, 10 ou
15 tonnes et elles portent exclusivement des câbles
en acier. La caractéristique essentielle des plus
moderne est qu'elles sont à bras très étendus et à
tambours assez grands pour permettre l'extraction
au delà des besoins actuels. Elles portent, en
outre, de puissantes machines et de forts engre-
nages, qui assurent un enroulage et un virage
rapides.

Dans les grues modernes, le bras et le montant
sont en acier et elles sont, en général, prévues plus
robustes que celles effectuant un travail ordinaire,
parce que. outre, le levage ordinaire, elles sont
appelées à tirer des blocs bruts sur le sol de la car-
rière et à sortir des pierres serrées dans le front de
taille après le tirage des mines.

Les accidents qui survenaient aux bras des grues
étaient assez fréquents pour faire préférer le bois
au fer dans leur construction, parce qu'un bras de
bois pouvait être plus rapidement remplacé aux
ateliers mêmes de la carrière.

Dans les étages de la carrière, on emploie les

grues ordinaires à vapeur ou électriques et, dans
certaines entreprises, on modifiait l'installation en
utilisant des grues pivotantes décrivant un cercle
complet. Ces sortes d'appareils n'ont pas de contre-
poids et sont supportés au sommet par un mât assez
long formé d'un ensemble de poutres généralement
au nombre de huit, réunies par des fils d'acier; les
extrémités de ces supports sont fixés aux côtés de
la carrière et laissent ainsi la voie absolument libre
aux bras des grues. Cette disposition économise
l'emplacement et permet le transport tout autour de
la grue.

Les grues d'étage varient entre 5, 10 et même
15 tonnes et sont construites soit avec la chaudière
réunie à la grue, soit avec une chaudière centrale
placée sur le carreau.

L'objection qu'on fait aux grues alimentées
directement est de développer, en temps brumeux,
une fumée noire qui gêne la vue des manœuvres du
treuil ou des grues, inconvénient particulièrement
grave dans les carrières profondes de petites sur-
faces.

Les grues d'étage de la Rubislaw étaient, au
début, alimentées par un générateur central qui fut
bientôt remplacé par des machines électriques, en
y substituant un moteur de 25 HP à 440 volts avec
contrôleur et résistance en fonte. Là où on extrait
des pierres de grandes dimensions pour les ouvrages
monumentaux et les travaux d'art, la grue du car-
reau de la carrière est calculée pour une puissance
spéciale.

Les « Blondins ». — Ce nom a été donné aux
installations de transport par câbles aériens sans
lesquels l'exploitation des carrières de l'Aber-
deenshire serait impossible. Leur introduction est
due à M. John Fyfe. propriétaire des carrières de
Kemnay, qui construisit à la carrière n° 1 le premier
câble aérien moderne de cette contrée.

Deux types de « Blondins » sont généralement
employés, savoir les lignes horizontales et les
lignes inclinées; le premiers ayant deux mâts entre
lesquels le câble principal est tendu. Dans les
installations les plus récentes, et de grande portée,
un câble additionnel appelé « câble guide » est
ajouté dans le but de guider et de supporter le
câble de transport ; il est pourvu d'arrêts intermé-
diaires à des intervalles déterminés.

De légers crochets sont fixés aux bouts du cha-
riot de transport, ayant chacun un œil qui corres-
pond à un arrêt spécial du câble-guide et, au fur et
mesure que le chariot s'éloigne du mât. les crochets
sont arrêtés et espacés le long de la voie pour être
repris par le bec du chariot au voyage de retour.

Le chariot porteur est composé d'un cadre
d'acier léger, constitué de barres plates avec trois
poutres courant sur le guide. Au chariot sont direc-
tement fixées les poulies de levage, et à chacune de
ses extrémités on relie le câble transporteur sans fin.
Pour adapter le chariot aux diverses inclinaisons