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Revue générale de la construction — 4.1907 (Nr. 77-100)

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https://doi.org/10.11588/diglit.18750#0332
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332

il était facile de voir que ce mélange était très
pauvre, et absolument poreux, bien que l'ensemble
présentât l'aspect d'un malaxage parfait, et semblât
d'une qualité régulière.

» Les matériaux pouvaient être classés selon les
uns comme gros sable, et selon les autres comme
fin gravier. Des fragments du béton pris sur les
ruines indiquaient qu'il était encore jeune (bien
que très dur en apparence), même à la base de la
cheminée où il aurait dû avoir au moins trois
semaines; la construction avait demandé trois
semaines environ.

» L'armature verticale de la souche consistait en
barres ondulées de 0"'025, espacées de 0ra305 de
centre à centre, (l'entrepreneur déclarait 0"'267).
L'assemblage de ces barres verticales était simple-
ment obtenu par leur pliage tous les 0"'45 à 0mG0
dans le béton des côtés.

» L'armature horizontale comportait des anneaux
en barres carrées et ondulées de 0"'013, disposées à
0m23 de distance dans la moitié supérieure de la
cheminée. Il n'y avait aucune ligature des barres
verticales aux barres horizontales, qui n'étaient
réunies que par le béton lui-même.

» Les barres d'ancrage, qui étaient moulées dans
les fondations, pénétraient de l'"20 à l'"50 dans ces
fondations et dans le mur de la cheminée. C'est à
peu près à cette distance au-dessus des fondations
que la cheminée a été brisée par le vent et il semble
qu'elle soit tombée d'une seule pièce et ne se soit
brisée qu'au moment de la chute sur le sol.

» La forme générale du mur est donnée par la
figure ci-contre. L'extrémité de chaque bloc portait
une cannelure faite avant la pose, et la nervure
centrale était venue de forme à la briqueterie, de
façon à permettre le passage des anneaux horizon-
taux d'armature. Les blocs ont été mis en place
avec jointements verticaux, à la manière ordinaire,
pour servir à la fois d'ornement et de revêtement
dur et durable.

» Les souches se trouvaient à l'angle N.-O. du
bâtiment de la brasserie dont les murs étaient déjà
terminés jusqu'au deuxième étage; le mur ouest a
été couché par le vent dans l'intérieur du bâtiment,
et une partie du mur nord a été renversé par la
cheminée. Celle-ci est tombée dans une direction
N.-E. par rapport à la base des souches et au tra-
vers d'une rue qui longe le bâtiment. Le sommet
do la cheminée, en tombant, a très légèrement
eilleuréune maison occupée par un magasin d'épi-
cerie du côté nord de la rue (angle N.-O. de deux
voies), mais la chute a été si violente qu'elle a
creusé une cavité assez profonde dans les fonda-
tions et fait un large trou dans la cave du magasin.
L'effet du vent sur le bâtiment doit avoir été aug-
menté dans la ligne de la chute de la cheminée.

» Il y a La Crosse une station météorologique
où l'on a constaté, pour le 11 août, une vitesse du
vent maxima théorique de 96 kilomètres à l'heure
pendant une minute, et de 80 kilomètres à l'heure*

pendant cinq minutes. La vitesse réelle correspon-
dant à une vitesse théorique de 96 kilomètres à
l'heure est de 77 kilomètres et la pression du vent
est de 452 kgs par mètre carré. Quelques per-
sonnes ont pu établir que des vents N.-O. et S.-O.
se sont rencontrés pendant l'orage, ces derniers
étant les plus violents. Il est absolument évident
qu'il a dû en être ainsi, car, de toutes façons, il est
fort peu probable qu'un vent N.-O. eût projeté
la cheminée dans une direction N.-E. Les vents
S.-O. peuvent avoir été ressentis plus ou moins
fortement à la station, laquelle est à près d'un
kilomètre et demi de distance de la cheminée et
légèrement à l'est par rapport à celle-ci.

» L'incertitude des conditions d'emplacement de
la cheminée donne peu de valeur a-ux calculs de sa
résistance, mais le facteur de sécurité obtenu par la
résistance du béton devait être très faible, même si
celui-ci avait atteint l'âge régulier. Il n'est pas
certain que la rupture soit survenue par suite de
défaut de résistance à la compression du béton et
j'ai quelquesmotifs de croire qu'il y eut plutôt défaut
de résistance à la tension sur le côté exposé pour
supporter la charge du vent qui l'a frappée. J'ai
trouvé deux pièces des barres d'armatures verti-
cales en partie scellées dans le morceau de cheminée
qui restait debout et que j'ai pu extraire et mesurer:
l'une avait 0"'43 et l'autre 0m60 de long.

» Il est impossible de déterminer avec certitude
si c'est le côté tendu ou le côté comprimé qui a
cédé le premier.

» Les recherches de l'auteur ont été faites à la
demande de M. le professeur W.-D. Pence, de
l'Université de Wisconsin, lequel a aussi exprimé
le désir que cet accident soit porté à la connais-
sance des techniciens.

» W.-E. Miller (E. N. 58-10). »

N. D. L. R. — Nous donnerons dans un prochain
numéro l'opinion du constructeur.

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