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https://doi.org/10.11588/diglit.66051#0125
Mino da Fiesole
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toire de l’art du portrait à Florence ne pourra s’écrire que lorsqu’on aura soumis à une
étude très scientifique toutes les inscriptions dont
on accepte trop facilement l’authenticité. Pour le
buste de Berlin, toutes les difficultés s’aplaniraient,
si l’inscription, au lieu de porter la date de 1454,
en portait une plus récente d’une dizaine d’années
environ.
La question du Buste de Berlin mise de côté,
il faut cependant reconnaître que Mino a été un ha-
bile et fécond sculpteur de portraits. Parmi tous les
maîtres de son âge c’est lui qui nous en a laissé le
plus grand nombre.
Le plus ancien est le Buste Rinaldo délia
Luna, du Musée du Bargello (1461), œuvre de pur
esprit florentin, simple et très élégante dans sa so-
briété, qui, sans avoir toutefois l’extraordinaire acuité
d’observation du Buste de jeune seigneur de Pollaiuolo, est, après ce buste, la plus in-
téressante représentation que nous ayons d’un jeune florentin du xve siècle, (h
Buste de Diotisalvi Neroni
De 1466 est le Buste de l’Evêque Salu-
tati, décorant son Tombeau, dans la Cathédrale
à parlé. Mino,
le plus souvent, manque de cette souplesse qui
donnait tant de charme aux œuvres de Deside-
rio et de Rossellino ; son ciseau est un peu sec
et sommaire; mais ici cette raideur, cette exé-
cution brutale, expriment à merveille la figure
nerveuse du vieillard, dont Mino, en quelques
traits concis et énergiques, marque toute la vo-
lonté et l’intelligence.
Le plus précieux de tous les Bustes de
ce maître est celui de Diotisalvi Neroni (1464)
de la collection Dreyfus, non seulement en rai-
son de la grande beauté du travail, de la puis-
, . Buste de Pierre de Médicis
sance expressive, mais parce que ce Buste est
représenté, non avec le costume contemporain, mais à l’antique, la poitrine nue entourée
de Fiesole, dont nous avons déj
(1) Les questions relatives aux dates des Bustes sont si importantes que je dois faire encore une observation à propos
de l’inscription du Buste Rinaldo délia Luna. Est-elle vraiment de l’époque? La raison de douter provient de la façon étrange
dont elle est placée. Presque toujours les inscriptions sont gravées sur un socle saillant. Or ici il n’y a pas de socle et, pour
mettre l’inscription, il a fallu entailler le Buste, ce qui lui donne une forme déplaisante et contribue à en diminuer encore la poitrine
déjà trop courte.
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toire de l’art du portrait à Florence ne pourra s’écrire que lorsqu’on aura soumis à une
étude très scientifique toutes les inscriptions dont
on accepte trop facilement l’authenticité. Pour le
buste de Berlin, toutes les difficultés s’aplaniraient,
si l’inscription, au lieu de porter la date de 1454,
en portait une plus récente d’une dizaine d’années
environ.
La question du Buste de Berlin mise de côté,
il faut cependant reconnaître que Mino a été un ha-
bile et fécond sculpteur de portraits. Parmi tous les
maîtres de son âge c’est lui qui nous en a laissé le
plus grand nombre.
Le plus ancien est le Buste Rinaldo délia
Luna, du Musée du Bargello (1461), œuvre de pur
esprit florentin, simple et très élégante dans sa so-
briété, qui, sans avoir toutefois l’extraordinaire acuité
d’observation du Buste de jeune seigneur de Pollaiuolo, est, après ce buste, la plus in-
téressante représentation que nous ayons d’un jeune florentin du xve siècle, (h
Buste de Diotisalvi Neroni
De 1466 est le Buste de l’Evêque Salu-
tati, décorant son Tombeau, dans la Cathédrale
à parlé. Mino,
le plus souvent, manque de cette souplesse qui
donnait tant de charme aux œuvres de Deside-
rio et de Rossellino ; son ciseau est un peu sec
et sommaire; mais ici cette raideur, cette exé-
cution brutale, expriment à merveille la figure
nerveuse du vieillard, dont Mino, en quelques
traits concis et énergiques, marque toute la vo-
lonté et l’intelligence.
Le plus précieux de tous les Bustes de
ce maître est celui de Diotisalvi Neroni (1464)
de la collection Dreyfus, non seulement en rai-
son de la grande beauté du travail, de la puis-
, . Buste de Pierre de Médicis
sance expressive, mais parce que ce Buste est
représenté, non avec le costume contemporain, mais à l’antique, la poitrine nue entourée
de Fiesole, dont nous avons déj
(1) Les questions relatives aux dates des Bustes sont si importantes que je dois faire encore une observation à propos
de l’inscription du Buste Rinaldo délia Luna. Est-elle vraiment de l’époque? La raison de douter provient de la façon étrange
dont elle est placée. Presque toujours les inscriptions sont gravées sur un socle saillant. Or ici il n’y a pas de socle et, pour
mettre l’inscription, il a fallu entailler le Buste, ce qui lui donne une forme déplaisante et contribue à en diminuer encore la poitrine
déjà trop courte.
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