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Ridder, André H.
De l'idée de la mort en Grèce à l'époque classique — Paris, 1896

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https://doi.org/10.11588/diglit.32787#0061
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DEUXIEME PARTIE

GHAPITRE PREMIER.

TENDANCES CONTRAIRES ET NOUVELLES.

Les Grecs aimaient teliement leur existence toute heureuse
et facile, ils éprouvaient un besoin si intense d'agir et de créer
qu'ils pouvaient ne pas songer au terme de leurs jouissances et
de leur action. Peu leur importait qu'après ces expériences et
ces plaisirs la vie s'arrêtât brusquement et ne continuât
qu'obscure et sans joies. Les compensations présentes ètaient
assex nombreuses et assez rares, 1e dëdommagement était assez
incessantet divers, et les plus exigeants pouvaient s'en con-
tenter.
Mais il ètait de la nature, et de cette conception de l'exis-
tence, et de cette représentation de la mort, de n'être permises
qu'à des privilégiés, de ne sufbre qu'à une élite et de ne pou-
voir pas durer sans changer et se modifier.
En elfet, cette énergie moralo, si haute parfois en son prin-
cipe, si pure et si élevée souvent en ses conséquences, ne pou-
vait être le fait que de peu d'HelIènes. Tous la pouvaient con-
cevoir et l'admirer au besoin. Elle pouvait cbez tous subsister
virtuellement, à l'êtat de force latente. Mais c'était tout excep-
tionnellement, et dans des âmes d'ëlite, qu'elle se haussait
jusqu'à satisfaire pleinement ceux-là mèmes qui 1a possédaient
au plus haut degré, et jusqu'à remplacer chez eux tout besoin
d'uno c.royance consolarite. Les faibles et les humbles n'attei-
gnaient pas à cette hauteur d'âme, ni à ce détachement.
Poui' agir sur ces natures moyennes et capables de peu
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