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Le rire: journal humoristique — 3.1896-1897 (Nr. 105-156)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16952#0043

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LÀ SOCIÉTÉ DES VRAIS AMIS DE L'ASTICOT PAYSAGE

Manjalail, qui venait, pour son déjeuner, de se gaver d un maigre II est très triste, pour la lune, de se promener au-dessus des
plat d'Espoir-déça, rencontra son ami Ciboulfrite tout flambant maisons et des églises, et d'écouter les conversations des paysans
neuf, rayonnant de santé sous un impeccable haut de forme. sur ies routes, les jours de marché.

— Ahl ce vieux Ciboulfrite ! Que de changement depuis six Buvons quelques alcools à la santé de la lune, pour la consoler,
mois de séparation Les clochers sont les cheminées des églises. La lune

_ Ce brave Manjalail !... Toujours dans la purée? n»y songe guère. Elle a bien d'autres soucis. Si vous

— Jusqu'au menton. Si encore elle m entrait dans la bouche. tymrK ^ crovez que ce soit une sinécure!

— Pourquoi, n'as-tu pas fait comme moi! J'ai, mon vieux, Jtefc Elle se promène toute la nuit et voit des choses qui la
fondé la Société des vrais amis de i Asticot. ~ Aw? h \\ feraient sûrement rougir; mais elle est si pâle '

— Je ne sais pas pécher à la ligne. j£j / YJà (K \\ Il lui faut surveiller des embarquements, paraître

— Ecoute donc : cette société recommande aux personnes (û / J \f\ V\ JJ aux fenêtres pour la rime, luire au haut des ifs et
se sentant indisposées de bien vouloir avertir son directeur XW . ^ V V<T\f\ ne pas oublier les rendez-vous que lui donnent les
qui leur dépêchera un croque-mort attaché à l'établisse- lj\\ V\ \ J )>i I mauvais poètes.

ment. Ce croque-mort, un instant détaché de chez nous, ^ tV""m jUl Quelle corvée!

s'attachera au futur client qui pourra se laisser mourir / -4^-2> Et ce n'est pas d'hier, seulement.

avec l'assurance d'être enterré par un fonctionnaire 1 i / Aujourd hui, elle est sur la route.

connaissant ses habitudes et ses goûts. \ f Les paysans sont venus à la ville vendre leurs

— Voilà bien le dernier de mes soucis. \ / / chevaux. Cela suppose un état d'âme très fâ-

— Imbécile! La Société des amis de l'Asticotas- f^rH I cheux. Les blouses bleues dessinent la grande
sure l'existence des survivants. En effet, que fais-tu place. Les uns topent dans les mains des au-
après ta mort? ^ très pour conclure des marchés. Les autres

— Pas grand'chose. _ f t Y/, tendent leurs mains aux uns, dans le même

— Tune ais rien! rien!! alors qu'il te serait r~_jA=^ but.

si facile de faire du bien, comme le cochon qui ^^L^**^!^^ Tout à l'heure, ils iront ensemble au café,

nous engraisse, en un mot, de laisser des ren- t Tn^j^ Après avoir vu ces choses, je pense que je

tes à tes héritiers. fl i\ferais bien de me marier pour quelque

— Ce que je m'en moque ! ^ \ C^ra . v .Jhï f\ temps.

— Je vais te convaincre : j'ai découvert Ç^r&A nP ^hià.^ Ifiîlv ^T*à ^ci Allons d'abord dans la campagne,
qu'après notre mort, notre corps se trans- )r$jï-&\ M >\Vî 7vx\ ^Jr\ I K\ Autrefois, avec un sourire, une femme
forme en une foultitude de petits et de SJU / i* \ Jrt?ï>J / aurait fait de moi tout ce qu'elle aurait
gros asticots improductifs pour l'huma- ^Py^/r^V / r V r \raî//V U voulu.

nité. Il serait pourtant bien facile d'en A^ttni'twL / | V ' \ W-A/StCV Maintenant j'aime mieux aller voir

faire profiter ta famille, puisque notre JnK5=a7J\v l\ Jt^vi |V\\ tourner les moulins au bord de la
société s'engage à verser, trimestriel- t\&?7 f *> V^b j/y^tr^J^ & rivière.

lement, le produit de tes asticots y Bl^rJÙ YV'f K^lV ^T^t Peut-être nous rencontrerons quel-

entrë les mains des héritiers. f%^!\v\ \\l\ IV \ I \ 7 que pêcheur à la ligué, que nmu<

— Quinze centimes !... * \\| 11 \ Il / rapporterons au logi* pour 1

— Allons donc! Une personne de \]A! V 111' modeste'repas'du soir,
vingt-cinq ans peut fournir annuel- ^^^N-^£5? wJUf v4^( Les moulins sont de plus eu
lement deux cents kilos de ces pe- s->-b AT A VV=±=4>4 Pms aa bord de l'eau. Quelle
tites bêtes chéries par les pêcheurs /M Se^^4r^ merveilleuse invention ! Il doit
à la ligne. A 1 fr. 75 le kilo, pendant ^v>>^ • falloir un puissant mécanisme
les grandes chaleurs, soit : 350 fr. intérieur pour faire mouvoir
sur lesquels la société ne prelè- cette grande roue â palettes,
vera que le taux légal de 5 0/0. y ( \s^> ^iais les palettes frappent
Elle s engage également à veil- ^^^^ J~~^j/<C y „ ^ ^ ^_ l'eau avec une sombre
1er attentivement à la rcproduc- %f 1 Xw il énergie et lui impriment
lion de ces êtres philan'Jiro- \ IM/— ' un mouvement régulier,
piques, afin que les ayants- " W&l f^r// ^ \ S\q \ 7*^, V *'e comprends mainte-
droit ne soient pas lésés. B r^t Op>. IjhfâSéQ V àLÎ^ nant l'utilité des moulins

« Et, conclua Ciboulfrite, ^k^^^W-)rkk^J> ^Ii^l> '^Èp' pour activer le courant

tu as encore le croquemort / \l )k//y^i >S \ l^t^\^v> "xv /^^ry «^^v Qes rivières et em é-

pur-dessus le marché. Ja \l ffy^-. \ \L.^\T/M^Ul \ \\ V\ / t cher ieau de st;i.-n r-

— Tous ces avantages ^ //^\^>Y 'l\ r*»^vAl IM \ y> (us) I il \\\j> C/f'W» Toutes les palettes son
pour...? 4%-M, /\' Ç^T»*-^ \^ ~\ij)-LtrJl >\îk !^>—4i de dimension égale, à

— Dix francs par mjf/J} I iWlf IITf^^W /2 I\ >—<J*^?7 /j ! Jtt / h'f^Jt^ distance égale du cen-
mois... de ton vivant. /^?.| I A 5 ?j]//V\xJn) lxl^<i^V^ (A\j7^ tre» et l'ensemble es

— Je n'ai pas le //// >V\i ^V^bùf/l^v/ \il V*"^ parfaitement rond,
sou. \Wiu,S=jK^Vl 71 1 / 11 ^v1^ Wl / \ Peut-être que, si l'on

— Tant pis, tu )V(y »f J V/À/^Z ' 1 1^ t )\\ W / ^ ^~ \ se serva^1 de roues
perdras tes asti- y/V f ^^vr^^ S\—■<C^->/ A\ / M. '^^^ ^ ^ ovales, le mouve-
cots. 1^—. <l^r ^-c^ /LSr^T^y^^i TVT\ ment serait plus

— irrégulier.

Georges

Gabriel

Brandimbourg. v X^-Js^ »r> >^C^ ^aS^lAfti^ de Lajtrec.

33 -A. _A_ XJ ID S PARISIENS

Quelle foule, qu'y-a-t-il, mon Dieu?

Rien... quelques aimables personnes... qui ont voulu absolument me tenir compagnie en vous attendant...

Dessin de Radiguet.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Badauds Parisiens
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Radiguet, Maurice
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Alle Rechte vorbehalten - Freier Zugang
Creditline
Le rire, 3.1896-1897, No. 107 (21 Novembre 1896), S. 4
 
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