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Après avoir marché quelque temps entre les cèdres et les pal-
miers, je débouchai dans une grande clairière où se trouvaient un
éléphant, plusieurs hippopotames et un rhinocéros; ces animaux ne
tirent, du reste, aucune attention à moi. J'étais déjà loin d'eux, lorsque
je remarquai, juste en face de moi, des tigres, des lions, des ours
et d'autres animaux féroces. Je me débarrassai de leur dangereuse
compagnie en leur jetant le pain qui me restait. —Bien que j'aie été
plusieurs fois chargé de dangereuses missions dans les contrées les
plus sauvages et les plus inexplorées, je dois reconnaître que jamais
je n'avais rencontré, en une journée, si grande variété d'animaux
que cet après-midi-là. A chaque pas, de nouvelles espèces se présen-
taient à ma vue. C'étaient tantôt de gros serpents pythons, tantôt des
biches légères et des zèbres agiles, tantôt encore des reptiles veni-
meux tels que le serpent à lunettes ou le crotale, tantôt aussi des
oiseaux tels que l'aigle ou le vautour, des phoques, des loups, des
castors, des tortues et des bisons. — La grande variété d'animaux
réunis en ce lieu ne m'étonnait du reste pas autrement, car je savais
depuis longtemps que le Jardin des Plantes de Paris était, malgré
son nom, un des jardins zoologiques les plus complets du monde
entier.
Mon attention fut, du reste, détournée de cet instructif spectacle
par la rencontre inopinée que je fis de mon vieil ami le doc-
teur Gnenrate-Pazun, qui semblait, ce jour-là, particulièrement
joyeux « Eh bien, docteur, fis-je, quoi de neuf? >> — « Ah! mon cher
ami, fit-il, avec animation, quelle bonne nouvelle on vient de m'an-
noncer! et qui va faire taire pour longtemps ces mauvaises langues
de journalistes 1 Vous savez mieux que moi à quel point notre chère
profession a été attaquée depuis quelque temps. On ne parlait que
d'imprudences d'opérateurs, de coupables négligences, de complai-
sances honteuses et mercenaires, lorsque, pas plus tard qu'hier, un
fait de haut désintéressement professionnel, accompli par un de nos
plus grands chirurgiens est venu mettre un terme à tous ces racon-
tars : sachezde, mon jeune ami, le docteur Jean Scalp, de Paris, un
Français celui-là, à la suite d'une splendide opération, a oublié ses
honoraires dans le ventre de son malade!
W. de Pawlowski.
Après avoir marché quelque temps entre les cèdres et les pal-
miers, je débouchai dans une grande clairière où se trouvaient un
éléphant, plusieurs hippopotames et un rhinocéros; ces animaux ne
tirent, du reste, aucune attention à moi. J'étais déjà loin d'eux, lorsque
je remarquai, juste en face de moi, des tigres, des lions, des ours
et d'autres animaux féroces. Je me débarrassai de leur dangereuse
compagnie en leur jetant le pain qui me restait. —Bien que j'aie été
plusieurs fois chargé de dangereuses missions dans les contrées les
plus sauvages et les plus inexplorées, je dois reconnaître que jamais
je n'avais rencontré, en une journée, si grande variété d'animaux
que cet après-midi-là. A chaque pas, de nouvelles espèces se présen-
taient à ma vue. C'étaient tantôt de gros serpents pythons, tantôt des
biches légères et des zèbres agiles, tantôt encore des reptiles veni-
meux tels que le serpent à lunettes ou le crotale, tantôt aussi des
oiseaux tels que l'aigle ou le vautour, des phoques, des loups, des
castors, des tortues et des bisons. — La grande variété d'animaux
réunis en ce lieu ne m'étonnait du reste pas autrement, car je savais
depuis longtemps que le Jardin des Plantes de Paris était, malgré
son nom, un des jardins zoologiques les plus complets du monde
entier.
Mon attention fut, du reste, détournée de cet instructif spectacle
par la rencontre inopinée que je fis de mon vieil ami le doc-
teur Gnenrate-Pazun, qui semblait, ce jour-là, particulièrement
joyeux « Eh bien, docteur, fis-je, quoi de neuf? >> — « Ah! mon cher
ami, fit-il, avec animation, quelle bonne nouvelle on vient de m'an-
noncer! et qui va faire taire pour longtemps ces mauvaises langues
de journalistes 1 Vous savez mieux que moi à quel point notre chère
profession a été attaquée depuis quelque temps. On ne parlait que
d'imprudences d'opérateurs, de coupables négligences, de complai-
sances honteuses et mercenaires, lorsque, pas plus tard qu'hier, un
fait de haut désintéressement professionnel, accompli par un de nos
plus grands chirurgiens est venu mettre un terme à tous ces racon-
tars : sachezde, mon jeune ami, le docteur Jean Scalp, de Paris, un
Français celui-là, à la suite d'une splendide opération, a oublié ses
honoraires dans le ventre de son malade!
W. de Pawlowski.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)