LES T H É AT R E S
Le public s'est montré bon enfant à l'égard jours d'autrefois, ceux où, comme le racontait Ga-
de M. Alexandre Bisson et de sa nouvelle pièce lipaux l'autre iour, le directeur invitait les trois
Jalouse, au Vaudeville. Il y a évidemment quelque spectateurs de "la salle à venir souper avec les
bonne humeur dans ces trois actes. Mais c'est artistes.
d'une gaîté bien factice et d'une bien pauvre obser- A la Porte-Saint-Martin, M. Floury, secrétaire
vation de la vie. On n'est pas forcé, pour faire du théâtre, a évité de nous convoquer à la Mort
rire, d'être invraisemblable, et c'est une bien grosse de Hoche, jugeant sans doute que c'était une pièce
invraisemblance, doublée d'une scène assez pénible, trop grave pour qu'on en pût rire. Il paraît qu'il
que celle d'un vieux couple très uni se lançant des s'est trompé, et que rien n'est plus amusant La
oreillers et des gros mots à la tète pour guérir de salle s'est tordue à certains mots, tels celui-ci :
la jalousie et de ses funestes effets un jeune couple « II monte à cheoal comme un centaure ! »
très brouillé. ; Nombreuses sont les petites premières. Au Tré-
Quoi qu'il en soit, il n'y a pas à dire, la pièce a très teau de Tabarin, soirée exquise, sur laquelle nous
bien réussi. Mais surtout, croyons-nous, grâce a reviendrons plus à loisir très prochainement. En
l'interprétation. Boisselot y est admirable de na- attendant, disons au moins un mot de la orâc'e et
turel. C'est un des premiers acteurs comiques de de la verve charmantes de M"0 Marguerite Deval.
ce temps-ci. Nous l'avons dit à propos de la Ro- A la Roulotte, également spectacle très amusant!
sine, d'Alfred Capus. Nous le redisons avec le On a applaudi l'amusante revue, Paris sur la
même plaisir. route, de notre confrère G. Docquois et notre col-
MUe Yahne est charmante (comment pourrait- laborateur Métivet qui a bien voulu sur notre
elle faire autrement?); M*1 Daynes-Grassot, très prière « redessiner» pour nous les costumes qu'il
amusante. Très bons aussi, MM. Noblet, Thorin, a composés pour cette charmante fantaisie.
Peutat, Mmes Carlix, Henriot, etc. Parmi les excellents interprètes, dont on' verra
Service secret, à la Renaissance, a été tout au ci-contre les silhouettes, il y a lieu de citer tout
moins très discuté. Le talent de M. Guitry et de particulièrement Miette, la diseuse si fine et si
Mlle Cerny se dépense pour une pièce bien bizarre, souple, qui est entrain de conquérir tous ses
du moins ainsi qu'elle a été traduite et adaptée par rayons d'étoile.
M. Pierre Decourcelle. La revue comportait des couplets de Jacques
fin brigand de « grands chemins » an \X« siècle A l'Odéon, lamentable réouverture. La direction Ferny. Ils ont été interdits par la censure. Aussi
un bugaaa ae « ttianas cnemins » au AA siècle, actuelle semble s'être juré de ramener les beaux les trouvera-t-on ci-dessous. M. R.
(Life)
L'ALLIANCE A MARIANNE
Air de la Disparition du Congo (de Ferny).
I v
Marianne, enfant du suffrage universel II tira sa coup' jusqu'à Saint-Pétersbourg
Est parfois un peu volontaire. Fut r'çu comme le dieu Neptune.
L'n jour, lasse d'un bel amour fraternel Puis il dit au Tzar : « Pour fêter ce grand joui
De Tsar qu'elle s'était faire, L'Alliance me semble opportune.
EU' dit, tirant par son pal'tot — Oli ! pour ça, répondit l'Emp'reur,
Et son Grand Cordon le Président gâteau Je l'regrett'beaucoup, mais je suis un croiseur
Qu'elle a pour espéc' de papa : De la marin' de vos Etats ;
« Moi je veux l'Alliance, m.i, na ! » Autrement dit, je n' marche pas ! »
II
VI
L'espèc' de papa fut d'abord consterné. Le pauvr- président, pensant à son marmot
De sa voix la plus paternelle Se raiditi el dit. « voyons, Sire,
Il prit habil'ment un chemin détourné... Sûr'ment, ce n'est pas là votre dernier mot !»
« Itegai d les beaux Polichinelles... PuiS) u sortit son gTand sourire:
C'est Tarbou, Ténard, Anobaux, [beaux! Ce sourire tant séducteur
Céline, Marlan (1)... Vois donc comme ils sont Qui, jadis, au Havre, empaumait l'armateur ;
Cogn', va! cass'-les, ça l'est permis ; QUe nul[e ovation ne lassa ;
T >r\ ! • n , , , , Mais n'touch' pas au grand vieux bien Lp souri r" du • «Et avec cà 9 »
LObservatore romano daigne finalement révéler que c est au Saint-Père rmis! » uu.«u ia.»
qu'est due la réconciliation du czar avec la Pologne et l'alliance russe. Quel
nez vont faire Hanotaux et Faure! [Fischietto, Turin.)
m VII
« L'Alliance! exigeait Mariann' d'un air têtu. Lc Tzar succomba. Joyeux, le Président
Ou j'flanqu' le grand vieux dans la rue. Rapporta l'Alliance à Marianne.
— L'Alliance, eh bien, soit, je te l'aurai, mais Marianne, aussitôt, dit : « Veux voir c' qu' y a
Prendras ton huiF de foie d'morue : [tu [d'dans
C'est-à-dir' les derniers impôts Ça s'ouvre pas ?... Prèt'-moi ta canne !...»
Sur les queues d'billard et sur les asticots, Le pauvre homme alors s'effara :
Et la croix de Chion-Ducollet, K jiariann', c'est un' bête... un' gross' bôt' qui
Comm' du quinquina Dubonnet ! » ^ niordra !
C'est un rat!... non, un éléphant !.. .
Ah ! mon Dieu ! quel chameau d'enfant !»
IV
Jacques Ferny.
.Marianne promit. Le Président, d'un bond, ^ Officiers ministériels.
Sauta sur trois vaisseaux de ligne. i TT7DD A TM àBATiR,av.constr.âParis,r.Mozart,133
. Le premier ne put démarrer ; le second, l { illinAI ^ (présumé) et Lafontaine, 104. Cce 380m.
W-MlX tv4 Le lend'main, coulait d'un air digne. \ env., lib. deloc.M.àp. SO.OOOf.Aadj.s. 1 ench. ch.not.
Le troisième, devant Elseneur Paris26oct.97.S'ad.â M" Bqurdel, not.r. Beuret, 30.
Egara soudain sa machine à vapeuri \ H I IO A\T rue Castex, 7. Rev. éval. 7,1'70 f. M. à p.
Mais on n'avait rien négligé... lVlAJoUi\ 95,000 f. A adj. s. 1 ench., ch. not. Paris,
Le Président savait nager. le26oct. 97. S'acl. à M ■ Aron, not., 28, av. de TOpéra.
\ Adj.et.M0Manuel,not.lï>2,r.Rivoli, 15oct.97,1 h.2lots
\ av. fac. r-ONDsdeM'ldeMeubles,14,r.delaVictoire,
, \ deréun.lo F comp'client. achal., matér. droit au bail.
AVANT L EXECUTION (1) Noms déformes des ministres actuels, j M ^ p ^pt baiss.)4,000f• loy. d'av. 2,163 f. 70. fonds
Le Condamné. - Prenez garde de me couper, j'ai la peau du cou Septembre 1897. (Note pour la postérité ou- derépar.demeubles,23,r.delayictoire.M à p.(p'èt.b )
très sensible. (Simplieissimus, Munich.) blicusc.) ^ l,000f.S'ad.àx\l.chale,synd.b'lSt-Michel,7,etaunot.
Le public s'est montré bon enfant à l'égard jours d'autrefois, ceux où, comme le racontait Ga-
de M. Alexandre Bisson et de sa nouvelle pièce lipaux l'autre iour, le directeur invitait les trois
Jalouse, au Vaudeville. Il y a évidemment quelque spectateurs de "la salle à venir souper avec les
bonne humeur dans ces trois actes. Mais c'est artistes.
d'une gaîté bien factice et d'une bien pauvre obser- A la Porte-Saint-Martin, M. Floury, secrétaire
vation de la vie. On n'est pas forcé, pour faire du théâtre, a évité de nous convoquer à la Mort
rire, d'être invraisemblable, et c'est une bien grosse de Hoche, jugeant sans doute que c'était une pièce
invraisemblance, doublée d'une scène assez pénible, trop grave pour qu'on en pût rire. Il paraît qu'il
que celle d'un vieux couple très uni se lançant des s'est trompé, et que rien n'est plus amusant La
oreillers et des gros mots à la tète pour guérir de salle s'est tordue à certains mots, tels celui-ci :
la jalousie et de ses funestes effets un jeune couple « II monte à cheoal comme un centaure ! »
très brouillé. ; Nombreuses sont les petites premières. Au Tré-
Quoi qu'il en soit, il n'y a pas à dire, la pièce a très teau de Tabarin, soirée exquise, sur laquelle nous
bien réussi. Mais surtout, croyons-nous, grâce a reviendrons plus à loisir très prochainement. En
l'interprétation. Boisselot y est admirable de na- attendant, disons au moins un mot de la orâc'e et
turel. C'est un des premiers acteurs comiques de de la verve charmantes de M"0 Marguerite Deval.
ce temps-ci. Nous l'avons dit à propos de la Ro- A la Roulotte, également spectacle très amusant!
sine, d'Alfred Capus. Nous le redisons avec le On a applaudi l'amusante revue, Paris sur la
même plaisir. route, de notre confrère G. Docquois et notre col-
MUe Yahne est charmante (comment pourrait- laborateur Métivet qui a bien voulu sur notre
elle faire autrement?); M*1 Daynes-Grassot, très prière « redessiner» pour nous les costumes qu'il
amusante. Très bons aussi, MM. Noblet, Thorin, a composés pour cette charmante fantaisie.
Peutat, Mmes Carlix, Henriot, etc. Parmi les excellents interprètes, dont on' verra
Service secret, à la Renaissance, a été tout au ci-contre les silhouettes, il y a lieu de citer tout
moins très discuté. Le talent de M. Guitry et de particulièrement Miette, la diseuse si fine et si
Mlle Cerny se dépense pour une pièce bien bizarre, souple, qui est entrain de conquérir tous ses
du moins ainsi qu'elle a été traduite et adaptée par rayons d'étoile.
M. Pierre Decourcelle. La revue comportait des couplets de Jacques
fin brigand de « grands chemins » an \X« siècle A l'Odéon, lamentable réouverture. La direction Ferny. Ils ont été interdits par la censure. Aussi
un bugaaa ae « ttianas cnemins » au AA siècle, actuelle semble s'être juré de ramener les beaux les trouvera-t-on ci-dessous. M. R.
(Life)
L'ALLIANCE A MARIANNE
Air de la Disparition du Congo (de Ferny).
I v
Marianne, enfant du suffrage universel II tira sa coup' jusqu'à Saint-Pétersbourg
Est parfois un peu volontaire. Fut r'çu comme le dieu Neptune.
L'n jour, lasse d'un bel amour fraternel Puis il dit au Tzar : « Pour fêter ce grand joui
De Tsar qu'elle s'était faire, L'Alliance me semble opportune.
EU' dit, tirant par son pal'tot — Oli ! pour ça, répondit l'Emp'reur,
Et son Grand Cordon le Président gâteau Je l'regrett'beaucoup, mais je suis un croiseur
Qu'elle a pour espéc' de papa : De la marin' de vos Etats ;
« Moi je veux l'Alliance, m.i, na ! » Autrement dit, je n' marche pas ! »
II
VI
L'espèc' de papa fut d'abord consterné. Le pauvr- président, pensant à son marmot
De sa voix la plus paternelle Se raiditi el dit. « voyons, Sire,
Il prit habil'ment un chemin détourné... Sûr'ment, ce n'est pas là votre dernier mot !»
« Itegai d les beaux Polichinelles... PuiS) u sortit son gTand sourire:
C'est Tarbou, Ténard, Anobaux, [beaux! Ce sourire tant séducteur
Céline, Marlan (1)... Vois donc comme ils sont Qui, jadis, au Havre, empaumait l'armateur ;
Cogn', va! cass'-les, ça l'est permis ; QUe nul[e ovation ne lassa ;
T >r\ ! • n , , , , Mais n'touch' pas au grand vieux bien Lp souri r" du • «Et avec cà 9 »
LObservatore romano daigne finalement révéler que c est au Saint-Père rmis! » uu.«u ia.»
qu'est due la réconciliation du czar avec la Pologne et l'alliance russe. Quel
nez vont faire Hanotaux et Faure! [Fischietto, Turin.)
m VII
« L'Alliance! exigeait Mariann' d'un air têtu. Lc Tzar succomba. Joyeux, le Président
Ou j'flanqu' le grand vieux dans la rue. Rapporta l'Alliance à Marianne.
— L'Alliance, eh bien, soit, je te l'aurai, mais Marianne, aussitôt, dit : « Veux voir c' qu' y a
Prendras ton huiF de foie d'morue : [tu [d'dans
C'est-à-dir' les derniers impôts Ça s'ouvre pas ?... Prèt'-moi ta canne !...»
Sur les queues d'billard et sur les asticots, Le pauvre homme alors s'effara :
Et la croix de Chion-Ducollet, K jiariann', c'est un' bête... un' gross' bôt' qui
Comm' du quinquina Dubonnet ! » ^ niordra !
C'est un rat!... non, un éléphant !.. .
Ah ! mon Dieu ! quel chameau d'enfant !»
IV
Jacques Ferny.
.Marianne promit. Le Président, d'un bond, ^ Officiers ministériels.
Sauta sur trois vaisseaux de ligne. i TT7DD A TM àBATiR,av.constr.âParis,r.Mozart,133
. Le premier ne put démarrer ; le second, l { illinAI ^ (présumé) et Lafontaine, 104. Cce 380m.
W-MlX tv4 Le lend'main, coulait d'un air digne. \ env., lib. deloc.M.àp. SO.OOOf.Aadj.s. 1 ench. ch.not.
Le troisième, devant Elseneur Paris26oct.97.S'ad.â M" Bqurdel, not.r. Beuret, 30.
Egara soudain sa machine à vapeuri \ H I IO A\T rue Castex, 7. Rev. éval. 7,1'70 f. M. à p.
Mais on n'avait rien négligé... lVlAJoUi\ 95,000 f. A adj. s. 1 ench., ch. not. Paris,
Le Président savait nager. le26oct. 97. S'acl. à M ■ Aron, not., 28, av. de TOpéra.
\ Adj.et.M0Manuel,not.lï>2,r.Rivoli, 15oct.97,1 h.2lots
\ av. fac. r-ONDsdeM'ldeMeubles,14,r.delaVictoire,
, \ deréun.lo F comp'client. achal., matér. droit au bail.
AVANT L EXECUTION (1) Noms déformes des ministres actuels, j M ^ p ^pt baiss.)4,000f• loy. d'av. 2,163 f. 70. fonds
Le Condamné. - Prenez garde de me couper, j'ai la peau du cou Septembre 1897. (Note pour la postérité ou- derépar.demeubles,23,r.delayictoire.M à p.(p'èt.b )
très sensible. (Simplieissimus, Munich.) blicusc.) ^ l,000f.S'ad.àx\l.chale,synd.b'lSt-Michel,7,etaunot.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Kommentar
Signatur
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)