fermés? C’est le grand savant russe Morticoff. Que son geste est
bref et puissant et que ses muscles craquent comme ceux du jeune
cheval impatient d’entrer dans l’arène! Et d’un seul coup il a coupé
la jambe d’un Cosaque robuste et qui pourrait maintenant égaler sa
force et son courage? Et voici, il se retire entouré de considération.
Et maintenant c’est le tour de concourir de Seringson l’Anglais.
Sa face vermeille est impassible. Et voici, voyez que d'un seul coup
il a retourné l’estomac d’un débauché de Charing Cross, et il en
retire le cocktail, et il le lave dans la blanche cuvette, et il le remet
à sa place, et voici, que le débauché de Charing Cross peut encore
boire du cocktail comme avant. Et, maintenant, tout le monde se
décourage; qui pourrait surpasser cette hardiesse? Qui oserait
maintenant se présenter ?
Mais voici Durand, le Français; sa démarche est souple et ses
membres semblent couverts d’huile, et son esprit est léger comme
ceux de sa race. Et voici qu’il a pris sur ses genoux un petit enfant
et il lui souffle de l’air dans le cou, et le petit enfant n’a plus le
croup. Quel est donc ce médecin assez orgueilleux pour donner le
souffle et rivaliser avec le Seigneur? Pleure la science allemande!
Quel est le docteur de Berlin qui pourrait surpasser les prouesses
du Français et détourner la couronne de la tête du vainqueur? Mais
écbutez la fin du congrès, car Dieu veille sur la blonde Germanie.
Le savant Crassenberg s’est avancé et sa pipe pend au bout d’une
ficelle'. Et voyez la sagesse divine : ses vêtements sont sales comme
il convient à un érudit, et sa barbe inculte montre de longues
études. Sa noble figure est calme et montre la santé, tel le rouge
jambon de Mayence enfoui dans la choucroute parfumée.
■ Hoch! hoch! hoch !' Vive notre empereur si bon ! Voici que Cras-
senberg a fini et de toutes parts les acclamations s’élèvent saluant
le soleil du vainqueur. D’un coup il a surpassé de cent et mille
coudées les actes de ses concurrents et fait ce qu’aucun docteur
allemand n’avait fait jusqu’alors! La chirurgie est révolutionnée!
Jamais les plaines germaniques n’ont vu un tel succès. Dédaignant
même de tenter une opération, très simplement, l’illustre Crassen-
berg s’est lavé les mains !
\V. DE PaWLOWSKI.
COMMENT L’ILLUSTRE DOCTEUR CRASSENBERG
sortit vainqueur du grand tournoi international de chirurgie
POÈME TRADUIT DE L’ALLEMAND
Et voici que je veux chanter comment l’illustre docteur Crassen-
berg est sorti vainqueur du grand tournoi international de chirurgie
qu’il s’est tenu à Heidelberg, qu’elle est la vierge fraîche de la Ger-
manie célèbre par ses tonneaux. Et qu’elle m’inspire Polymnia, la
muse de l’éloquence, plus blonde que la bière du Rhin, pour rendre
à mes chants la saveur du jeune miel qu’ils retentissent de Mayence
à Kœnigsberg !
Hoch ! hoch ! hoch ! Comme des corbeaux avides de sang, ils
accourent, les savants, au Morticolverein et écoutez-moi, il en vient
du Midi et du Septentrion, du Levant et du Couchant, écoutez-moi,
il en vient de tous les pays du monde. Dans leur course rapide, ils
relèvent leurs robes et leurs pieds volent sur le sol comme la pous-
sière avant l’orage.
Et quel est celüi-çi qui peut dirp : <( C’est moi qui remporterai le
prix? »
Es-tu frappé do folie de parler comme ainsi quand les hommes
les plus avisés,ne sauraient se prononcer, car voici qu’ils sont d’une
égale valeur et la subtilité de leurs connaissances elle, est inson-
dable. Et vivent Notre MajestôRoyale l’Empereur si bon et la patrie
allemande !
Et: voici que les trompes annoncent le commencement du. concours
qui va commencer; et voici lès blondes jeunes filles qui donneront
la couronne de gazon au vainqueur ; et voici le jury, et qui pourrait
égaler sa science de discerner les véritables talents des hommes?
Et voici les malades de toutes les nations parés de blanc comme les
timides fiancés. Ils serviront de patients, et qui chantera leurs espé-
rances en Dieu et les craintes de la. mort. ,
Hoch! hoch! hoch! D’où est ce silence? Vos yeux sont-ils donc
bref et puissant et que ses muscles craquent comme ceux du jeune
cheval impatient d’entrer dans l’arène! Et d’un seul coup il a coupé
la jambe d’un Cosaque robuste et qui pourrait maintenant égaler sa
force et son courage? Et voici, il se retire entouré de considération.
Et maintenant c’est le tour de concourir de Seringson l’Anglais.
Sa face vermeille est impassible. Et voici, voyez que d'un seul coup
il a retourné l’estomac d’un débauché de Charing Cross, et il en
retire le cocktail, et il le lave dans la blanche cuvette, et il le remet
à sa place, et voici, que le débauché de Charing Cross peut encore
boire du cocktail comme avant. Et, maintenant, tout le monde se
décourage; qui pourrait surpasser cette hardiesse? Qui oserait
maintenant se présenter ?
Mais voici Durand, le Français; sa démarche est souple et ses
membres semblent couverts d’huile, et son esprit est léger comme
ceux de sa race. Et voici qu’il a pris sur ses genoux un petit enfant
et il lui souffle de l’air dans le cou, et le petit enfant n’a plus le
croup. Quel est donc ce médecin assez orgueilleux pour donner le
souffle et rivaliser avec le Seigneur? Pleure la science allemande!
Quel est le docteur de Berlin qui pourrait surpasser les prouesses
du Français et détourner la couronne de la tête du vainqueur? Mais
écbutez la fin du congrès, car Dieu veille sur la blonde Germanie.
Le savant Crassenberg s’est avancé et sa pipe pend au bout d’une
ficelle'. Et voyez la sagesse divine : ses vêtements sont sales comme
il convient à un érudit, et sa barbe inculte montre de longues
études. Sa noble figure est calme et montre la santé, tel le rouge
jambon de Mayence enfoui dans la choucroute parfumée.
■ Hoch! hoch! hoch !' Vive notre empereur si bon ! Voici que Cras-
senberg a fini et de toutes parts les acclamations s’élèvent saluant
le soleil du vainqueur. D’un coup il a surpassé de cent et mille
coudées les actes de ses concurrents et fait ce qu’aucun docteur
allemand n’avait fait jusqu’alors! La chirurgie est révolutionnée!
Jamais les plaines germaniques n’ont vu un tel succès. Dédaignant
même de tenter une opération, très simplement, l’illustre Crassen-
berg s’est lavé les mains !
\V. DE PaWLOWSKI.
COMMENT L’ILLUSTRE DOCTEUR CRASSENBERG
sortit vainqueur du grand tournoi international de chirurgie
POÈME TRADUIT DE L’ALLEMAND
Et voici que je veux chanter comment l’illustre docteur Crassen-
berg est sorti vainqueur du grand tournoi international de chirurgie
qu’il s’est tenu à Heidelberg, qu’elle est la vierge fraîche de la Ger-
manie célèbre par ses tonneaux. Et qu’elle m’inspire Polymnia, la
muse de l’éloquence, plus blonde que la bière du Rhin, pour rendre
à mes chants la saveur du jeune miel qu’ils retentissent de Mayence
à Kœnigsberg !
Hoch ! hoch ! hoch ! Comme des corbeaux avides de sang, ils
accourent, les savants, au Morticolverein et écoutez-moi, il en vient
du Midi et du Septentrion, du Levant et du Couchant, écoutez-moi,
il en vient de tous les pays du monde. Dans leur course rapide, ils
relèvent leurs robes et leurs pieds volent sur le sol comme la pous-
sière avant l’orage.
Et quel est celüi-çi qui peut dirp : <( C’est moi qui remporterai le
prix? »
Es-tu frappé do folie de parler comme ainsi quand les hommes
les plus avisés,ne sauraient se prononcer, car voici qu’ils sont d’une
égale valeur et la subtilité de leurs connaissances elle, est inson-
dable. Et vivent Notre MajestôRoyale l’Empereur si bon et la patrie
allemande !
Et: voici que les trompes annoncent le commencement du. concours
qui va commencer; et voici lès blondes jeunes filles qui donneront
la couronne de gazon au vainqueur ; et voici le jury, et qui pourrait
égaler sa science de discerner les véritables talents des hommes?
Et voici les malades de toutes les nations parés de blanc comme les
timides fiancés. Ils serviront de patients, et qui chantera leurs espé-
rances en Dieu et les craintes de la. mort. ,
Hoch! hoch! hoch! D’où est ce silence? Vos yeux sont-ils donc
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Autres temps, autres mœurs
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)