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Le rire: journal humoristique — 6.1899-1900 (Nr. 261-312)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21881#0075
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INCURIE ADMINISTRATIVE

Incroyable sans-gêne de la Compagnie
générale des Chemins de ciel.

Nous ne voulons point recommencer ici
d’interminables polémiques contre nos gran-
des compagnies de transport en commun.
Plusieurs fois déjà, nous avons-signalé, au
grand public, leurs coupables négligences et
nous avons dit franchement ce que nous pen-
sions du monopole des chemins de fer ou de
celui des omnibus.

Nous n’y serions pas revenu si le débat ne
s’était brusquement élargi en révélant une
incurie bien autrement grave, des négli-
gences encore plus coupables au sein même
d’une Compagnie qui, jusqu’à présent, n’avait
mérité que nos éloges, celle des Chemins de
ciel. »

Cette Compagnie, bien des fois centenaire,
fut, on s’en souvient, fondée jadis par un
créateur dont la compétence paraissait in-
discutable : nous avons nommé Dieu.

Elle se proposait l’établissement de grandes
voies de communication sur lesquelles
devaient circuler des trains contenant plu-
sieurs millions de personnes. Ces trains com-
prenaient chacun une voiture circulaire
munie de tous les perfectionnements imagi-
nables : fleuves à discrétion, mers, villes, fo-
rêts, champs, montagnes, etc_, le tout

chauffé par un calorifère ne portant pas à la
tête et réparti inégalement de façon à four-
nir aux différents compartiments une" cha-
leur variable, suivant le goût des voyageurs.

Le prospectus d’émission attirait, tout par-
iculièrement, l’attention des actionnaires sur

AME NAÏVE

— Merci... Mademoiselle. Dessin de villemot.

l’économie réalisée par le projet dans les frais
de matériel fixe. Celui-ci était supprimé,
grâce à une invention ingénieuse de la so-
ciété VAttraction, qui se chargeait de faire
rouler les trains dans l’éther sans recourir à
l’établissement d’une voie.

La société, dès ses débuts, prospéra au
delà de toute espérance et depuis lors, les
voyageurs n’ont fait qu’affluer. Le voyage
circulaire, est-il besoin de le rappeler, ne

dure chez nous qu’un an et ne coûte qu’un
petit travail laissé à la discrétion de chacun.
Pour tout dire, ajoutons que certaines lignes
semblent plus fréquentées que d’autres, sans
doute en raison de leur confort. Le train Mars
et le train Terre ont un grand succès, tandis
que Neptune ne fait pas ses affaires. Les
petits voyages circulaires à prix réduits de la
Lune, ne tentent que de paisibles banquiers
retirés des affaires. Au surplus, certaines de

Dessin de Bailly.

L ECOLE DU JOURNALISME
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