Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — 6.1899-1900 (Nr. 261-312)

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.21881#0077
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— Faut vraiment que tes parents aient d'la fortune pour avoir pu t'of-
frir un nez pareil. Dessin de Gerbaolt,

PAR LA FENÊTRE

J’avais, en face de moi, à une distance que j’évalue hardiment à
15 m. 50, — largeur de la rue — une fenêtre où s’encadrait d’habi
tude une blonde délicieuse en laquelle tout de suite j’avais deviné
une âme sœur, : ,

Vous savez que j’aime les animaux. Ma blonde, elle, en raffo-
lait. 11 m’était permis de le supposer du moins, car elle passait le
plus clair de son temps à caresser sur ses genoux, à pomponner, à
Iriser des petits chiens ou des petits cha-ts — je ne savais pas au
juste, étant un peu myope — comme s’il en pleuvait.

Ce qu’il y a de sûr, c’est que j’en avais compté qliatre ou cinq au
moins de nuances différentes.

J’étais membre de la société protectrice des animaux. Il y avait là
un terrain propice aune entente dénaturé à faciliter le roman ulté-
rieur, tout au moins de quoi rompre la glace.

Je la rompis en lui écrivant une lettre enflammée où je me don-
nais simplement la qualité susdite. Elle me répondit sans faire au-
cune allusion, par modestie, aux sensibilités qui nous étaient com-
munes. Je récrivis plusieurs fois, toujours sur le ton de la zoophilie
la plus véhémente encore que la plus impersonnelle ; elle rerépondit
à chaque fois, des lettres charmantes, mais d’où le genre animal
tout entier était toujours soigneusement exclu...

Exquise discrétion, pensais-je, cœur ultra-sensible qui ne se con-
fesse qu’à lui-même.

UN BAISER VRAIMENT CÉLESTE

— Il y a des gens pour qui toutes les poésies de
en grimaces stupides. Je suis peut-être de
ceux-là.

Toujours est-il que je ne connais pas d’his-
toire plus ahurissante que cette idylle de ma
vingtième année.

Et, après une pause philosophique desti-
née à impressionner l’auditoire, notre ami
Théodule la conta, son idylle, avec cet air
lugubrement goguenard qui lui sied si bien.

— Je ne sais si vous avez remarqué quelle
chose exquise c’est, à Paris, de vivre par la
fenêtre. Surtout quand on a des vis-à-vis. On
cesse de vivre et de penser sa vie pour vivre
et penser celle des autres. On épie leurs faits
et gestes, on les traduit, on les commente,
on entasse conjectures sur hypothèses, on fait
de la synthèse humaine, quoi !

la vie avortent

Par égard pour les jeunes amoureux, j'arrête -iéi mon histoire qui. menace de « tirer en longueur »,

Dessin d Avelot.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen