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Le rire: journal humoristique — 6.1899-1900 (Nr. 261-312)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21881#0201
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«

COMPLIMENT D’USAGE

—>- Effectivement, je confonds peut-être : il me semble me rappeler
qu’il s’appelle Durtmd. Dans tous les cas, c’est au 26 de la rue Lal-
lier. Ainsi ! , ♦

— Il n’y a qu’un malheur, dit ma femme en jetant sa serviette,
c’est que la rue Lallier n’a que douze numéros !

Ça, c’était un coup droit dont je fus trois semaines à me remettre.

Hier, selon l’usage, ma femme m’interrogea encore :

— Qu’as-tu fait hier soir?

— Ma chère, j’ai été absolument forcé d’aller dîner chez un vieux

camarade de bureau.

— Qui s’appelle?

— Ah ! ça, je ne sais pas au juste.

— Comment, un vieux camarade de bureau et tu ne sais pas son
nom.

— Je vais te dire, nous ne l’appelons que Suce-Mèche, parce qu’il
est fils de lampiste : mais ça ne doit pas être son véritable état civil.

— Tu sais au moins où il habite?

— Oh ! pour ça, naturellement : c’est n° 1, rue Jean-Tison.

Avec le n°l, j’étais bien tranquille, n’est-ce pas. Eh bien, savez-
vqus ce qui m’arrive? Ma femme y est allée, rue Jean-Tison. Ah! je
vousla récommande, celle-là : c’est une rue qui n’a pas de numéros.
Vous ih’enténdez bien, pas de numéros! Comment, les fiacres et les
baraques Collet sont numérotés, les chevaux d’omnibus étalent un
chiffre arrogant sur leur garrot énergique, les petits moutons qu’on
mène à l’abattoir en exhibent un sur leur petit derrière frisé, et le
conseil municipal tolère en plein Paris (près du Louvre) des rues
qui n’ont pas de numéros ! Tenez, le gouvernement me dégoûte !

Secot.

GTIX G N A R D

Je .n’ai vraiment pas de chance quand je veux dépister
ma femme.

11 faut vous dire que ma femme est d’une jalousie féroce
et d’un caractère épou-
vantable. Si c’est là ma
moitié, comme l’enseigne
la Religion, c’est certai-
nement la moins bonne
des deux. Aussi l’envie
nie prend-elle souvent de
conquérir ma liberté,
quitte à ne pas toujours
en faire l’usage qui con-
vient à un mari vertueux.

Mais, en rentrant, il faut
fournir des explications.

J’ai naturellement passé
par toutes les classiques
fumisteries du sort : le
fauteuil à l’Opéra le jour
-où il ne fonctionne pas,
la promenade en bateau-
mouche quand la Seine
est gelée, le joyeux dîner
chez un ami de régiment
dont on apprend le len-
demain matin la mort à
Madagascar, ete., etc. Je
commence à m’y faire.

Mais c’est pour les
adresses que ma
•guigne dépasse
vraiment les bor-
nes. Jugez-en plu-
tôt.

11 y a huit jours,
en déjeunant, ma
femme me ques-
tionna :

— Et) où as-tu dîné
hier?

— Chez mon ami Tri-
mol àda, un Anglais,
comme son nom i’indi-

• que. , j,

— Qui demeure?

_Tout près .d’ici, '26,

fùe Laitier1,

Le soir, le clialogue re-
prit ainsi :

— Tu sais, j’ai été à
Çadcesse que tu m’as in-
diquée, ^ histoire de me

, renseigner.

— .Eh bien ?

— Trimolada eét par-
faitement inconnu. — Offrir mon bras ! Voilà qui tombe à merveille; on me Ta coupé ce matin. Dessin d’A. Faivre.

— Inutile de vous demander si cette charmante bête est à vous ; c’est tout
votre portrait. Dessin de Delaw.
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