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Le rire: journal humoristique — 8.1901-1902 (Nr. 365-416)

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https://doi.org/10.11588/diglit.17503#0382
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La Clef des
cabinets.
Dessin de Delaw.

HistoiP6 dô lâ fëd BlâtlQUdttB femme, qui n'était guère plus heureuse, puis- c'est un secret terrible, et la fée Blanquette
, , n- , , , . qu'elle vivait avec lui et partageait ses tris- me tuerait sûrement si elle savait que j';ii
euïe nlgObert expert en Vins tesses. Mais, par un inexplicable enchante- parlé d'elle...
jSf ment, tandis que les maigres repas des deux Sans doute, sous l'influence de la fée, la
- époux diminuaient de moitié, leurs tristesses pauvre Mmo Rigobert ne se mit pas en cô-
ne faisaient qu'augmenter lorsqu'ils se les 1ère, elle regarda son mari avec effroi, et
Il étaii une fois.un pauvre expert en vins partageaient. dit seulement :
nommé Rigobert et la môme fois, car il faut Or, un soir qu'il venait d'entendre lire un — « Mon pauvre ami, mon pauvre ami,
savoir se réduire quand on est pauvre, sa conte de Perrault, au cours d'une fête donnée fais-y bien attention, tu te tueras ou tu de-

pour l'instruction des classes éclai- viendras fou à continuer un métier pareil,

~ rées par le peuple, la fée Blanquette tu devrais cesser dès maintenant, je te l'as-

' >,,. ', lui apparut comme en un rêve et sure... »

,fj^\ lui dit : Se voyant protégé par la fée, Rigobert ré-

l C^' — Rigobert, expert en vins, j'ai pondit hardiment :

- i \ pitié de toi, je suis la fée Blan- « Non, non, pauvre femme, je ne quitterai

(iEk. x<T— /te quette, invoque-moi systématique- jamais mon dur métier d'expert et pour au-

^iTÉtag»- s^^SF-"/j^jffly ment en toute occasion et tu n'auras jourd'hui la fée Blanquette t'ordonne, sous

JÊk Kfc. uir h~ Pas à t'en repentir... peine de mort, de me donner cent sous pour

„^5PI Mt^J^BMMMk.WlII ( '' Tout émerveillé par cette bien- aller continuer mes expertises: »

{//XÊEÊSBËSE^IÊBSùWA *|1 heureuse vision, Rigoberl se dit le Atterrée, la pauvre temme donna ses der-

■HWBmBmHBi illÉlÉMr v lendemain: i Je m'en vais éprouver nières pièces, et s'en fut tout d'une traite

•-ryy WD HHpjP^; y sans plus tarder ce que vaut, le pou- raconter l'aventure aux commères du quar-

sr~^2m\/) K Hp^l comme tout justement s'a femme lui — « Si ma femme, se dit Rigobert, s'en

C^^yM >-^HO WÊL )b\ demandait ce qu'il comptait l'aire laisse augsi facilement bouclier un coin par

nf'ÏÎ'M*V\ >?5i9MBP^^( 'i}) I"""' travailler un peu aux appro- la fée Blanquette, je ne crains plus personne;

y* yAtokfc.VvyV' itl'ariimpimu Vg^p ches du tenue, il prit son courage décidément l'idée a du bon. »

^ T^j^Lur^^ J]!'"'™" >J à deux mains et répondit d'un air Et d'un cœur.léger, confiant en l'avenir, il

^Jfyt.ulu ^ | ; ' '/À ~- ». pauvre femme, ia fée ^ A vrai dire, si le métier de Rigobert suffi-

.j-j" '*mf- / JjÀë^ ^ / y Blanquette qui m'est apparue cette sait à le nourrir, il ne rapportai! pas grand

W% ^^jéifir \k\ii^ 'X- / f nmi, m'ordonne de no jamais quit- argent au ménage". Depuis le matin jusqu'au

£ - \' jtf$Jr *v'' ter mon dur métier d'expert en soir, le pauvre expert en vins courait de café

4 $ ,s '^ïj0M4 \w ) i ' vins; je le ferai, en cale, de taverne en assommoir, experti-

J£y'''i ^"'^^ ^^^^^ ^^^^ ' ^ ^ ^ '

^^^^^ ^v-^^^^ '^«d^

^V^^v ^Bien^que fatigué par ses expertises de la

le bon docteur journée, Rigobert fut tout ému en pensant

— Ne lui en veuillez pas, monsieur le chauffeur, pour le pneu crevé; vous le voyez : il a un clou !... 1uo la fée Blanquette était prisonnière.

Dessin de Haïe. — " Sûr, dit-il à ses deux nouveaux amis,
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