LA N ITT 1VAVR I L
L BÈECTEUR
Poète, prends ton luth et me donne un baiser;
Avril a refleuri; l'Universel Suffrage
Do nulle candidats voit partout apposer,
Par ]a main des colleurs les affiches d'usage.
O temps des grands serments! O temps d'élection!
Un murmure enchanteur plane sur la nature :
« Aux urnes, électeurs, et pas d'abstention! »
C'en est fait! C'en est fait.! Une Jégislifckujpfe
Nouvelle va surgir. Le cœur rempli d'émoi
Devant mon bulletin je nie trouble et j'hésite...
Pour qui voter'?... O toi qu'un feu divin agite
De tes sages conseils, poêle, inspire-moi!
LE POÙTE
Electeur, que nia voix inspire,
Si tu ne sais pour qui voter,
Sens-tu le frisson de ma Ivre?
La Muse pour toi va chanter!
Aux accents d'un noble délire
Vois tressaillir la Nation;
Écoute-moi, je vais traduire
Les échos de l'opinion.
(Le poète entre en extase et chante :)
Rochefort dit, Rochefort dit :
Nos gouvernants sont des bandits.
Des vendus et des traîtres,
Des soudards et des reîtres,
Waldeck est crapuleux,
Loubet est nougateux,
Caillaux seize-mayeux,
Décrois anhi-gàteux,
Mougeot est imbécile,
Millorand renégat;
Trouver plus scélérat
Me parait difficile.
Le "hideux Delcassé,
Dedans son quai d'Orsay,
S'aplatit jusqu'à terre
Pour flatter l'Angleterre.
Le nabot Lanessan
Désorganise sans
Scrupules la marine;
Monis, l'homme à la line.
D'alcool adultéré
Saoule le F.'. André.
Que cela nous suffise.
Passons Dupuy, Leygues, Baudin...
Dem&iri'l'Intransigeant nous régale, ô surprise!
D'un beau dessin de E. Cottin.
l'électeur
Laissons là Rochefort et son intransigeance.
Poète, j'aperçois enfin la vérité!
Ce qu'il faut, ce qu'il faut à notre pauvre France
C'est une main de fer et c'est l'autorité!
(A ce nom (/Autorité le poète entre de
nouveau en extase et chante :)
De sa plume la plus fougueuse
Cassagnac dit, Cassagnac dit :
<■ Nos gouvernants sont des bandits,
La République est une gueuse.
L'affreux parti républicain
N'est composé que de fripouilles
(Les moindres sont de purs coquins)
Qui se disputent les dépouilles
De notre infortuné pays.
C'est parce qu'ils ont, ma parole,
Chassé le bon Dieu de l'Ecole
Et que les moines sont proscrits,
L BÈECTEUR
Poète, prends ton luth et me donne un baiser;
Avril a refleuri; l'Universel Suffrage
Do nulle candidats voit partout apposer,
Par ]a main des colleurs les affiches d'usage.
O temps des grands serments! O temps d'élection!
Un murmure enchanteur plane sur la nature :
« Aux urnes, électeurs, et pas d'abstention! »
C'en est fait! C'en est fait.! Une Jégislifckujpfe
Nouvelle va surgir. Le cœur rempli d'émoi
Devant mon bulletin je nie trouble et j'hésite...
Pour qui voter'?... O toi qu'un feu divin agite
De tes sages conseils, poêle, inspire-moi!
LE POÙTE
Electeur, que nia voix inspire,
Si tu ne sais pour qui voter,
Sens-tu le frisson de ma Ivre?
La Muse pour toi va chanter!
Aux accents d'un noble délire
Vois tressaillir la Nation;
Écoute-moi, je vais traduire
Les échos de l'opinion.
(Le poète entre en extase et chante :)
Rochefort dit, Rochefort dit :
Nos gouvernants sont des bandits.
Des vendus et des traîtres,
Des soudards et des reîtres,
Waldeck est crapuleux,
Loubet est nougateux,
Caillaux seize-mayeux,
Décrois anhi-gàteux,
Mougeot est imbécile,
Millorand renégat;
Trouver plus scélérat
Me parait difficile.
Le "hideux Delcassé,
Dedans son quai d'Orsay,
S'aplatit jusqu'à terre
Pour flatter l'Angleterre.
Le nabot Lanessan
Désorganise sans
Scrupules la marine;
Monis, l'homme à la line.
D'alcool adultéré
Saoule le F.'. André.
Que cela nous suffise.
Passons Dupuy, Leygues, Baudin...
Dem&iri'l'Intransigeant nous régale, ô surprise!
D'un beau dessin de E. Cottin.
l'électeur
Laissons là Rochefort et son intransigeance.
Poète, j'aperçois enfin la vérité!
Ce qu'il faut, ce qu'il faut à notre pauvre France
C'est une main de fer et c'est l'autorité!
(A ce nom (/Autorité le poète entre de
nouveau en extase et chante :)
De sa plume la plus fougueuse
Cassagnac dit, Cassagnac dit :
<■ Nos gouvernants sont des bandits,
La République est une gueuse.
L'affreux parti républicain
N'est composé que de fripouilles
(Les moindres sont de purs coquins)
Qui se disputent les dépouilles
De notre infortuné pays.
C'est parce qu'ils ont, ma parole,
Chassé le bon Dieu de l'Ecole
Et que les moines sont proscrits,