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Le rire: journal humoristique — 8.1901-1902 (Nr. 365-416)

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https://doi.org/10.11588/diglit.17503#0642
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CHAPITRE II firmament, que traversent les gais rayons d'un soleil tout frais

Où il est prouvé que, pour s'élever au faîte de la Fête débarbouillé... »

Nationale, il n'est pas inutile de prendre un ballon. Jolie Phrase- Devambez me demande avec quoi le soleil se

débarbouille.

Nous nous réveillons légèrement déprimés : — Puisque c'est de la poésie, animal!

— Il faut faire grandi! murmure Devambez en dessinant d'une En réalité, ce n'est pas le soleil, c'est mon cœur qui est bar-
main hésitante de minuscules bonshommes. bouillé.

Je répond» la langue encore pâteuse; Je jette du lest. Nous montons.

— Il faut voir les choses de haut! 6 h. 40. — Je m'étais souvent demandé pourquoi toutes les
Voir de haut! c'est le trait de lumière! L'éclair de génie! Du maisons parisiennes étaient recouvertes de toits, ce qui leur

coup, je suis désabruti. donne un aspect désespérément monotone. A présent, je com-

En moins de temps qu'il n'en faut à Thérèse Humbert pour prends. C'est pour que les aéronautes ne puissent pas voir ce

emprunter un million, je me précipite au plus proche bazar. qui s'y passe.

J'interpelle la caissière : Heureusement, les tuyaux de cheminée jettent dans le tableau

— Madame, de grâce, vite un dirigeable? une note pittoresque.

— En voici un de dix-neuf sous, me répond la dame avec un Une manœuvre savante nous amène au niveau des fenêtres
sourire; il s'accroche à la tour Eiffel. C'est ce qu'on fait de plus des étages supérieurs. Quelques-unes s'ouvrent. C'est une ai-
nouveau... mable attention. De délicieuses petites femmes se lèvent, — en

11 a cinq centimètres de long, son dirigeable! Jamais nous ne chemise, les friponnes! —Une seule n'en a pas, par pudeur. Elle

tiendrons à deux là-dedans. Je vole avec Devambez au parcaéros- sa't 1ue Ie nu est chaste.

tatique de Saint-Cloud : on sait que, comme les huîtres, les Mais tout ça, c'est de la rigolade, comme dit le marquis de

ballons poussent dans des parcs. Vogué.

Nous cueillons un gros dirigeable, bien gonflé, qui nous pa- 11 faut songer aux choses sérieuses. Si nous commencions par

rait mûr. les visites officielles? Ce serait plus correct.

Nous le baptisons (au pétrole) : Le Rire! Justement, nous lisons sur une maison ces mots :

MARIANNE

RUBANS

Marianne, c'est ELLE !

En hâte, nous arrêtons le dirigeable à une station à» nacres,
en recommandant au garçon de place de le bouchonner soigneu-
sement, mais de ne pas lui donner à boire.

Voilà le moment ou jamais de prendre une interview politique
sensationnelle.
Nous nous précipitons chez Marianne.

— Eh bien! demandons-nous anxieusement, la situation?

— La situation? répète Marianne, interloquée.

— Oui, la situation??

— La situation? Intéressante.

— Ah bah! Pourquoi donc?

— Parce qu'ils ne sont pas venus.

— Qui ça, ils?

— Eux, pardi!

Que nous chante-t-elle là? Nous interrogeons, à tout hasard .

— Alors, il va y avoir du nouveau?

— Sûr, dit-elle, et d'ici quelques mois.

— Déjà !

— Oui, même que j'en suis embêtée!

Grâce à lui, nous allons pouvoir nous élever librement dans — Qu'est-ce que vous craignez ? une révolution? un chan-

les airs, au-dessus des palais gouvernementaux, des masses tur- : ement de ministère?

pides et giratoires, des immeubles hypothéqués, des colonnes — Qu'est-ce qui vous parle de révolution et de changement de

Morris et des vespasiennes 1 ministère? clama Marianne, exaspérée. Je me tue à vous

Et voilà comment furent rapportés les croquis merveilleux qui dire que je suis très embêtée parce que mon ami m'a fait un
suffiraient à illustrer ce texte, si, lui seul, ne méritait pas de enfant...
devenir illustre. C'est notre journal de bord que nous livrons
au public.

Puisse-t-il en faire son profit!

CHAPITRE III
Qui contient le journal du bord.

6 h. 30 du matin, (Comme le temps passeI) — Tout est prêt?
Lâchez tout!

Nous montons.

Un peu de philosophie,
pour commencer. « Les as-
censions ont pour avantage
d'éviter généralement les

accidents d'ascenseur... Itotc^rfÊ^ËH 9^^* ^

Maintenant, un peu de
poésie. « Il est doux de con- £ K^*- ' "V

teniplcr l'azur limpide du
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