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Le rire: journal humoristique — 8.1901-1902 (Nr. 365-416)

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https://doi.org/10.11588/diglit.17503#0833
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folie des grandeurs

DEVOIRS DE VACANCES

La petite ville de Montrelay venait d'être
mise en émoi par un événement extraordi-
naire • le menuisier de la Grande-Rue, le
sieur Legrand, avait été arrêté en chemise,
sans caleçon, gesticulant, hurlant comme
an perdu. Le sieur Legrand était atteint
d'aliénation mentale, tout simplement, au-
trement dit, il était fou. Après avoir pro-
voqué le désordre et de tumultueux ras-
semblements dans le petit trou provincial
précité, d'un calme mortel A l'ordinaire,
l'homme dangereux fut conduit devant
M. le Maire par le garde champêtre, répon-
dant au doux nom de Bouffard. M. le Maire,

f|ui était en train de traire ses vaches quand

., ,.t , . .'. ' .. — C'est comme cela, mon fils, que tu prépares ton examen?

on 1 avertit de ce qui se passait, prit une _ Mais p-pa) (• potasse le bachot.

remontant péniblement en voiture après
cette halte prolongée, arrivèrent, tant bien
que mal, mais dans quel état! Dieu puis-
sant ! devant la grille de la maison de santé.

Incontinent, sur la présentation de la
carte du maire de Montrelay, ils furent
introduits chez M. le Directeur. Le garde
champêtre commença bien par exposer les
motifs de sa mission; sa langue épaisse et
chargée lui refusa malheureusement le
léger service d'aller jusqu'au bout de son
histoire; le loueur et Legrand, plus pi-
toyables encore, s'étaient affalés, chacun
dans un, fauteuil, et se trouvaient dans
l'impossibilité de, faire un mouvement.
M. le Directeur était furieux, mais très

perplexe : certes, il y avait bien un client

— Et voilà comment tu travailles ton histoire de France!

— Mais tu le vois, m'man, j'en suis déjà à la Gaule... Dessins de Dépaquit.

décision aussi géniale que rapide : « Bouf- ment leurs gosiers devenus plus secs et .^^^^^ .,

'• fard, mon ami, tu vas aller prévenir tout de plus arides que le sable du désert, lors ï?S3L ^

'i suite le loueur Dugland qu'il attelle une de la première rencontre d'un établisse- l'n J \

<■ de ses voitures, tu y enfermeras ce satané ment hospitalier et ad hoc. L'occasion no HBSBlËn L. ^c»^.<Q^J W K

« Legrand, solidement ligotté, et tu te feras tarda point de s'offrir à eux : le bouchon gaBjjPjllaf BSjBBrjfT^' J

<■ conduire au chef-lieu d'arrondissement, où impatiemment attendu fut vite atteint, et JraBflP^ ' ' l

• se trouve la maison d'aliénés. Voici d'ail- comme lo désiquilibré, qu'ils avaient mis- WjS3$3)r . ^HflHJBL -, ' y

« leurs, afin de te faire ouvrir les portes,un sion de garder sévèrement, manifestait j J lB^BBfc^^O^^^^

<. mot de moi pour le Directeur de cet maintenant des preuves d'un bon sens évi- ;f .. i/ J-''.

« hospice... Allons, Bouffard, dépêche-toi,et dent, Bouffard et Dugland l'admirent aux gv ,, ^H^9n|^^^P|!pii§i/

« bon voyage... » honneurs du pichet. '(Nous sommes, en JL J .

Une demi-heure après, une carriole et effet, en Normandie, ce dont je crois bien fil&HIfiSMfsS^HH^B^H^^fl^^^HB

nos trois compères installés commodément, avoir oublié totalement de vous prévenir. '%MB|WIBWlByffio.«^

roulaient, cahin-caha, sur la route grillée II aurait été malaisé pour tous, même * -

par le soleil et poussiéreuse abusivement. pour le plus distingué des calculateurs, de ^^^^^^^^^^SÊS^SS^S

Legrand remis de ses fortes et premières donner le nombre exact de pichets absor- '-^J^^^^S- "^j?

émotions, avait reconquis quelque peu de bés en l'occurence. La température vrai- *,==~:";:t=^-..,

calme et causait avec lucidité, à l'ébahis- ment trop... trop picale (comme dit ma ■ _ chère, je connais parfaitement le beau

sèment complet de ses compagnons de concierge) en était la seule cause et cons- jars dont vous me parlez. Mais si vous m'en croyez,

r r ° ° ' vous ne 1 épouserez pas.

voyage. Ceux-ci, la chaleur devenant torr tituait une circonstance singulièrement — Pourquoi donc?

— C'est un noceur. Il a déjà la patte d oie.

ride, se proposèrent d humecter sensible- atténuante pour les trois assoiffés qui, Dessin de valert molles.
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