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Le rire: journal humoristique — N.S. 1905 (Nr. 101-152)

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https://doi.org/10.11588/diglit.23870#0787

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anatomie chorégraphique bien que cela ferait un pied de trop, mais l'amour n'interdit pas

de faire le pied.

Et voilà ce que nous chante Mme Odette Dulac, dont j'attendais
l'opinion avec une légitime impatience. Je pantelais, littérale-
ment :

« Les vagues humanités qui frissonnent dans le Désir veulent
surtout que le geste soit beau. L'amour — seul parasite du Des-
tin (??) — est l'art, le grand, l'unique ! Vous et moi en sommes
Ja preuve vivante. »

Qu'est-ce que c^est que cet amour parasite du destin? Ah!
comme j'aime mieux la réponse ingénue de Mme Mathilde Salle
— celle que les abonnés appellent « rue Le Peletier », parce
c'est « l'ancienne salle » :

« Les sports se passent dans la journée. Reste donc toute la
nuit. Alors, concluez. »

Je conclus que... ça ne répond pas beaucoup à la question,
et puis, pourquoi y aurait-il des heures spécialement réservées
à certains exercices? Rappelez-vous les couplets de la Petite
Mariée :

Même la nuit, on se repose
On ne pense guère aux amours.
Pas toujours !

*

* *

Ce refrain nous ramène à l'opérette, au temps où l'on aimait
l'opérette et où nous avions, pour la chanter, les Jeanne Gra-
nier, les Milly-Meyer, les Théo, les Judic, les Simon-Girard, les
Tariol-Baugé, etc.

Aujourd'hui ces cantatrices ont versé dans la comédie, dans la
revue, dans la féerie, ou ont simplement disparu « dans le si-
lence et l'ombre », seuls témoins de leur mélancolie.

Ce fut pourtant un genre charmant qui faisait oublier les
soucis de la vie, un bruit de flonflons joyeux, dans un monde
conventionnel de souverains, de courtisans, de grandes-duchesses,
de seigneurs sans importance et de petits pages, monde autre-
ment amusant que le vrai. Les Variétés furent le grand temple
consacré à l'opérette, et la lyre qui flamboyait, le soir, à son
fronton, semblait l'étoile miraculeuse qui attirait les mages et
les souverains de toute l'Europe. On na pas oublié la dépèche
du tsar en 1867, retenant, avant toute chose, une avant-scène à
'nyr-r*"i t'p^jpQ- *" p= ' la. Grande-Duchesse.

■ i __^_7 +f Aujourd'hui les souverains continuent le pèlerinage au théâtre

t,,, , . , -i il des Variétés revenu à la comédie, mais c'est par respect pour la

— Elle a des ïambes spirituelles... . .... , . , .\, t * n • • ^ x

- N'empêche qu'elle est bête comme ses pieds... tradition, et aussi avec la vague idée que Jeanne Granier, qui fut

la Belle Hélène, la Périchole, Boulotte, leur redonnera, même
ICC DHTÏ MQ FlC DACMQ sans musique, quelques-uns des frissons d'autrefois. Georges Ier,

1-fc.o rU I llNo UlL r nnlo Don Carlos et Alphonse XIII ont donc fréquenté, comme leurs

par SNOB ancêtres, l'avant-scène historique de droite ; comme le baron de

Dessins d'Albert Guillaume. Gondremark, ils ont essayé de « s'en fourrer jusque-là » ; ils ont

,- parcouru la rue de la Paix, en sortant par la petite porte de

11 n'est rien de tel que de s'adresser aux compétences. On l'hôtel Bristol ; M. Thon, fort occupé, a été nommé grand-officier
compète ou l'on incompèté. Tout est là.

Or, un journal élégant et mondain a eu
l'idée de demander si les progrès du sport
avaient nui à l'amour, et si les amoureux
d'aujourd'hui étaient moins empressés, moins
courtois et... moins fréquents que ceux des
générations précédentes. Les réponses ont été
très suggestives, mais parfois peu compréhen-
sibles. Il faudrait croire que l'amour qui donne,
paraît-il, de l'esprit aux filles, ne donne pas
toujours la clarté aux femmes.

Lisez plutôt la réponse de Sa Compétence
Mme Liane de Pougy :

« ... Dans le mot amour, j'entends une
musique qui chante : âme. Le fonctionnement
du corps, pour moi, n'est qu'une résultante.
Voilà. »

Voilà! C'est bientôt dit. Mais, vraiment,
le fonctionnement du corps onduleux de la
belle Liane doit être une très agréable ré-
sultante qu'il no faudrait pas traiter avec
cet impérial dédain. Quant à la musique qui
chante « âme... », ce doit être, sans doute,
du Wagner.

Mlle Vaientine Feydeau, sous une apparence
d'érudition classique, n'est pas beaucoup plus
claire :

« Revivra-t-elle, la vieille querelle des for-
ces vives et des forces mortes qui agita les
mathématiciens, puis Voltaire? Vivez donc
deux vies! Parlez donc de faire du sport et de
courtiser la « petite mort. »

Les poètes mêmes s'en sont mêlés, et voici
le sport que préconise Mme Camille Bruno :

Ramasser l'éventail ; le lui rendre avec grâce,

Se courber jusqu'à terre au moment qu'elle passe. baignoire grillée

hka i „v,ai ti ~ < 77 • • — Uue revue au Palais-Royal? Ah! ça nous rajeunit de vingt ans au moins...

Ohe ! ohe! Il faudrait ou elle passe; je sais _ Merci... C'est trop pour moi, et pas assez pour vous!
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