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Le rire: journal humoristique — N.S. 1907 (Nr. 206-256)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16984#0040
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LE K.KACK DES BLONDES

LES POTINS DE PARIS

Par S NOS

[,e Carnaval est mort. Vieux cliché. M. Gailhard a d’autres
chats à fouetter que de songer à organiser des buis do l'Opéra,
et il uy a plus que M. Ohéron, sous-secrétaire d’Etat à la
Guerre, qui soit resté fidèle aux vadrouilles nocturnes, pour des
raisons à lui.

Notez bien que s’il arrivait à la caserne vers trois heures de
l’après-midi, il aurait des chances de voir quelque chose, mais il
se présente à trois heures du matin, se promène entre des ran-
gées de soldats qui dorment, et s’en va, après avoir constaté —
car il faut bien constater quelque chose — que les poêles des
chambrées sont éteints. C'est le régiment des hommes à poêle.
Peut-être voudrait-il qu’il y eût un veilleur de nuit par cham-
brée, chargé de remettre du charbon, mais c’est un luxe que
bien peu de bourgeois s’offrent, et s’il visite le domicile des colo-
nels et des généraux, il est probable qu’il trouvera la cheminée
éteinte.

Je n’ai plus de feu,

Ouvre-moi ta porte
Au nom de Picquart.

Les colonelles et les générales seraient sans doute aussi pour
un bon feu de coq avec foyer incandescent; mais ces feux-là ne
se trouvent plus que dans les cheminées des capitaines.

Donc, M. Choron est le dernier noctambule, et c’est lui qui
est le dépositaire — après M. Brisson — de la vieille gaieté
française.

Nous croyons donc lui faire plaisir en lui apprenant que le
Mardi-Gras sera célébré sur la rive gauche —tout par la gauche
— avec un cortège du Bœuf Gras. Comme il faut toujours sacri-
fier à l’actualité, ce sera un bel bœuf. Derrière, le char du Se-
cond Empire avec les dragons de l’impératrice des Variétés, les
cent-gardes de la Saoelu, et un Napoléon III avec une moustache
mi-partie noire et rousse, comme celles qu’on voit dans les vi-
trines des coiffeurs.

A ce sujet, on a été questionner une fois de plus, le grand au-
gure, le général de Gulliffet— ah! la suave et touchante cou-
tume! — Le général a répondu :

— Turlututu, ranplanplun. L’empereur a été charmant pour

BEC DE COLOMBE

— Est-ce vrai, ce que l’on dit?... que les blondes deviennent de plus
en plus rares et finiront par disparaître entièrement?

— Oh! madame sait bien que, lorsqu’il n’y en a plus, on en fait...

C’est une originale... ciic a, paraît-il, des bijoux splendides qu’elle
ne porte jamais... ^

— Mais si, elle les porte... au Mont-de-Piété...

moi en Italie. 11 m’a comblé au retour du Mexique. Ventre en
argent. Charge de Sedan. Ce ne sont pas des vers.

— Pardon, général... mais la moustache, la couleur de la
moustache?

— Ah! la moustache, je ne l’ai jamais regardée (!!). Un point,
c’est tout.

Et soyez persuadé que cette palpitante interview ne sera pas
la dernière et que, d’ici huit jours, on ira demander au général
s’il faut du feu, la nuit, dans les cheminées, et si la garde répu-
blicaine doit chanter VInternationale. Turlututu. Ranplanplan.

Après, il parait que nous allons bien nous amuser. Ohé! ohé
— car les blanchisseuses, la renaissance des halles et le vieux
marché des Carmes sont en tram d’élire des rois et des reines,
en vue de la Mi-Carême.

J’aime à croire que le roi du marché des Carmes sera un gail-
lard à hauteur de la vieille réputation des fondateurs, et qu’il
; pourra, lui aussi, « marcher » sans avoir recours à l’eau de

mélisse.

Remarquons d’ailleurs que notre démocratie passe son temps
à élire des souverains : roi de la mode, reine de beauté, prince
des chansonniers, reine des blanchisseuses, roi de la fève et
du lavoir, tandis qu’un autre peuple, également bon républicain,
invente des rois du pétrole, des mines d’or ou du bœuf salé. Le
2 février aura lieu l’élection de la reine des reines. Le pauvre
Mouzalïer-Eddin, lui aussi, était roi des rois comme Aga-Agamem-
non. Enfin le shah est mort. Vive le shah! N’est-ce pas, « petit
Janot », et la future reine des reines sera pi’oclamée dans la
mairie du quatrième arrondissement, sous l’œil attendri du pré-
sident du conseil municipal entouré des députés, sénateurs, con-
seillers municipaux, et de tous ceux qui ont le cri-cri.

Soyez tranquilles. Personne ne manquera à l’appel, et nos lé-
gislateurs, non sans raison, trouvent qu'il est plus amusant de
s'occuper d’une jolie femme que du budget. Après la proclama-
tion, le vénérable M. Marguery, à la chevelure romantique, em-
brassera l’élue, en restaurateur de la royauté, et il est probable
que cet exemple sera suivi. Après, concert, lunch et bal. La
fete sera complète, et Les représentants du peuple — bons princes,

, eux aussi, — consentiront peut-être a exécuter quelques rigo-
dons d’honneur.

Mam’zelle, que j’iui dis,

\”là mon abatis,

Voulez-vous en suer une?

Il parait que nous avons été victimes d’un bluff. La séduisante
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