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Le rire: journal humoristique — N.S. 1907 (Nr. 206-256)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16984#0820
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NOBLESSE OBLIGE

« L’impôt sur les titres de noblesse. •

— Et madame, qui s’appelle Irma de Vanves-Malakoff, va-t-il falloir qu’elle paye pour sa particule?

— Ça serait tout de même dégoûtant que la République aille prendre son « sou du franc » là-dessus!...

LES POTINS DE PARIS

Par SNOB

Il a pris définitivement sa retraite, le chanteur populaire, et
nous n’entendrons plus :

Paulus et sa voix sonore,

cette voix qui, ainsi qu’il le disait avec emphase, emplissait cer-
tains soirs les Champs-Elysées. Pour la dernière fois, il nous a
dit : Le Père la Victoire et En revenant de la Revue, et, en
écoutant cette diction toujours impeccable, ponctuée par des
gambades devenues un peu difficiles, on revoyait tout 1886,
Boulanger, le cheval noir, l’enthousiasme de la foule pour l’ar-
mée, le respect des vieilles gloires, l’amour immodéré pour la
cocarde :

Jadis un sénateur

N'eût pas vendu la croix d’honneur!...

Je ne sais guère de fringant, de jeune, d’honnête, de bien
français comme ces idées qui paraissent aujourd’hui « coco », car
elles ont subi de terribles évolutions depuis vingt ans. Quand,
après avoir salué, sanglé dans un habit trop étroit, il a regagné
les coulisses, en mettant la main sur son cœur, nous avons senti
qu’un tas de choses avaient disparu, avec ce petit homme méri-
dional et gambillant.

Quant aux artistes des grands théâtres, qui ont voulu s’essayer
comme chansonniers, l’intention était charmante, certes; mais
ils ne nous en voudront pas de leur dire qu’ils furent aussi mau-
vais qu’aurait pu l’être Paulus se risquant dans la tragédie ou
le drame.

C’était, d’ailleurs, le système employé par le marquis de
Massa, pour ses revues des Mirlitons. Il faisait chanter un cou-
plet par Rosita Mauri et faisait danser un pas de zéphyr par
Réjane.

Maintenant, quel titre va-t-on accorder à Paulus? Celui de
prince des chansonniers est déjà pris par Xavier Privas, mais
on pourrai! peut-être le nommer duc, ce qui permettrait au fisc
de trouver un imposé de plus. L’idée de taxer les titres de no-
blesse que la République n’admet pas me semble, en effet, très
réjouissante, et les vingt francs exigés pour le titre de chevalier,
qui ne se porte plus, me semblent un peu excessifs.

Imposons alors le titre de vidame, ou celui de connétable,

quitte à provoquer la réponse du général Boulanger aux monar-
chistes :

— Connétable, vous-même! v

Au reste, le projet n’est pas absolument nouveau. Dès 1883,
M. Girault, meunier de son état et député du Cher à ses mo-
ments perdus (dans ce temps-là, il n’y avait qu’un député
Cher), avait proposé un droit fixe sur la noblesse. Ce droit de-
vait être par an :

De 100 francs pour un titre de prince;

De 80 francs pour un duc;

De 70 francs pour un marquis;

De 60 francs pour un comte;

De 50 francs pour un baron;

De 40 francs pour un vicomte,

Et de 30 francs pour la particule nobiliaire. Avis à toutes ces
demoiselles de... quelque chose qui représentent le troisième
coléoptère à gauche ouïe concombre juteux sur le programme
des revues. Je reconnais que pour être appelé « mon prince »
pendant trois cent soixante-cinq jours pour cinq louis, ce n’est
as cher. Ça met le titre à sept sous. Mais pourquoi le titre de
aron était-il plus coté que celui de vicomte? Qui sait? M. Gi-
rault avait peut-être un faible pour le titre de baron. Hé! hé!
Le baron Girault, ça avait de l’allure, tandis que vicomte
Girault...

Mais le député du Cher (15,000) avait eu une autre idée de
taxe pas plus saugrenue que celle sur les pianos. Tout Français
faisant porter une livrée à son domestique devait payer20 francs
par an.

Il me semble que ça aurait été bien difficile à contrôler, et je
vois d’ici les scènes vaudevillesques causées par l’arrivée du
percepteur.

On sonne : Jean, qui a un gilet jonquille, se dispose à aller
ouvrir; mais, par la fenêtre, on a vu que le visiteur avait une
serviette en cuir sous le bras.

— Vite, Jean! Enlevez le gilet jonquille !

Et Jean va ouvrir en bras ae chemise, après avoir fourré dans
le premier piano venu le gilet menacé, pièce à conviction.

Et où cela s’arrête-t-il? Beaucoup de gens mettent leur valet
de chambre en frac noir. Est-ce une livrée? D’autres leur font
user leurs vieux habits, en exigeant seulement la lèvre glabre
et la cravate blanche. Cette lèvre rasée et cette cravate consti-
tuent-elles une livrée? D’autres enfin, comme la princesse de
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Noblesse oblige
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Le rire: journal humoristique
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Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

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Bildunterschrift: - Et madame, qui s'appelle Irma de Vanves-Malakoff, va-t-il falloir qu'elle paye pour sa particule? - Ça serait tout de même dégoûtant que la République aille prendre son "sou du franc" là-dessus!...

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Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Guillaume, Albert
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Zeitungsleser
Zeitung <Motiv>
Dienstbote
Le Figaro (Zeitung)

Literaturangabe

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Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
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Digitales Bild
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Alle Rechte vorbehalten - Freier Zugang
Creditline
Le rire, N.S. 1907, No. 205 (5 Janvier 1907), S. Bfn
 
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