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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0040
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cia rêve et toute la poésie de l’intangible. Mais allez donc faire
comprendre tout cela à nos lanceurs de confetti; une étreinte
brutale, un baiser imprimé de force sur des épaules mises à nu,
au besoin une bourrade, voilà le plaisir, mesdames, voilà le
plaisir! Volontiers, nous ajouterions, comme dans l’opéra-
comique de Louise : « N’en mangez pas, mesdames, ça fait
mourir! »

Les affaires persanes semblent s’arranger, et l’ordre règne à
Téhéran autant et plus que rue de Chaillot, à la sortie des
messes de bout de l’an. Le schah a de jolis noms: Fils du Soleil,
Essence du Créateur (pour le mouchoir), Montagne de l’Esprit,
Ombre de Dieu (n. d. D... !), Maitre du Réel et de l’irréel,
Roi des Rois, comme l’Agamemnom de la Belle-Hélène, etc.
Nous, nous appelons simplement un schah un schah, et un liqui-
dateur un fripon.

Ce qui est plus grave, c’est qu’il possède un harem habité par
un millier de femmes. Le malheureux! Il y a la Grande Tréso-
rière — mon trésor! — la Grande Maîtresse des appartements
secrets — il y a quelqu'un! — la Grande Directrice des Palan-
quins, la Maîtresse des ordonnances de médecine (beaucoup de
jus de viande et de reconstituants), il y a les favorites de sang
princier, les roturières, toutes adipeuses, énormes, obèses.
« Obèse comme on peut, » dirait Hugues Delorme. Etonnez-vous
donc, après cela, que les schahs meurent vite, comme dans Mo-
lière: « Le petit schah est mort. » Ils sont trop aimés des femmes
et des dieux, et leur bourse est toujours à sec, bien que sur
leur tunique ruissellent les émeraudes, les diamants, les
saphirs et les perles, comme sur le corps de la belle Otero,
en tenue de gala.

« Leyopol » est plus simple, et son habit de cérémonie n’est

fuére plus brodé que celui des anciens garçons du Chat-Noir et
e Maurice Donnay. Il a lâché le village de Longjumeau pour
son domaine du cap Ferrât, dans les Alpes-Maritimes, domaine
qui lui plaît parce que c’est encore un peu plus loin de la Bel-
gique, et un funiculaire relie le débarcadère du yacht royal
Alberta à, la « Villa des Cèdres » où habite le roi. Il fera bien de
ne pas trop tirer sur la corde. Nous avons lu dans les journaux
mondains cette annonce savoureuse :

« La baronne de Vaughan, accompagnée de ses enfants et du
baron de Vaughan, a précédé le roi au cap Ferrât. »

Hein! est-ce assez correct et familial? Evidemment, la soli-
tude est mauvaise conseillère, et le cap Ferrât est non seule-
ment le Capricorne mais le cap de Bonne-Espérance. Cette
villa des Cèdres du Liban a inspiré une jolie poésie à la ba-

CHEZ LES ZAPTATOUS

— Mon cher collègue, lâchez votre Commerce, empoignez-moi cette
Instruction publique et ne vous faites pas de bile : tous les portefeuilles
sont pareils ; la prochaine fois on vous collera les Finances.

LES « BANNETTES » A PAPIER

cabinets^ ça’me^enlbîFbougremî'nlljaSgerelnc’. ““ inU,iI<>; si °'os‘

ronne de Vaughan, qui ne concourt pas pour le prix Nobel :
Au pied du Liban, dans l’Asie...

Cela se chante en pinçant de la guitare, avec des suspensions
égrillardes, et césure facultative; etil paraît que c’est étonnant.
En l’entendant, tout se lève, comme lorsqu’on joue la Braban-
çonne. Pour une fois, sais-tu monsieur, on peut profiter avec.

*

* *

Les revuistes auraient-ils le vertueux dessein de nous dégoûter
à jamais des femmes? Il n’y a pas de Revue sans qu’on nous
montre non plus, comme jadis, des créatures peu vêtues, moulées
dans un maillot de soie rose, mais des figurantes complètement
nues, avec des jambes simplement enduites de blanc gras et de
poudre de riz. Cela donne à la peau un aspect rugueux qui est
fort laid. Au Moulin-Rouge, un modèle de Montmartre s’exhibe
ainsi en deux fois. Une première fois, la dame nous montre son
torse jusqu’à la ceinture, avec une gorge altière qui pointe vers
les frises; une seconde fois, elle nous exhibe ses jambes, avec
un imperceptible réseau d’or autour des reins. Ailleurs, rue
Caumartin, c’est mieux encore ; une boulotte blonde apparaît
assise, de trois quarts, nous montrant seulement un derrière,
qui, en France, passe pour être plus décent que le devant. Et
le choeur chante :

Bonsoir, madame la lune, bonsoir!

Mais saperlipopette, le sénateur Bérenger qui s’y connaît,
nous a expliqué que ce n’était pas le nu qui était excitant, mais
le retroussé, et l’immortel Meilhac a fait dire à Barbe-Bleue :
« La vertu n’est .que la satiété ! »

*

* *

Encore un mariage annulé par Pie X! A vrai dire, cette annu-
lation fait un peu jaser. Il s’agit, en l’espèce, de la célèbre com-
tesse Trina (la Trina publica) qui, déjà mère de six enfants,
avait quitté le domicile conjugal pour aller retrouver en
Espagne, un hidalgo qui lui a confectionné un septième pou-
pard. L’Espagnol, cousin d’un cardinal, a obtenu du Saint-Père

âue le mariage de la comtesse fût cassé, pour la raison extraor-
inaire qu’il n’avait jamais été consommé, aucun enfant n’étant
du mari. On appelait en effet la comtesse, la rue des Cinq-
Pères, et le sixième avait été nommé Pêle-Mêle. Quoi <qu’il en
soit, la comtesse a pu se remarier à l’église.

Olle! olle ! A quel mobile a obéi le cardinal?

On lui a peut-être dit que la comtesse était toujours en sainte?

Snob.
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