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Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0200
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LES DISTRIBUTIONS AUTOMATIQUES DE TIMBRES-POSTES

— Commode comme tout ! Au bout d’une demi-heure, vous avez votre
timbre sans avoir poireauté des cinq minutes chez le marchand de tabac.

de succès au deuxième acte de la dernière œuvre de Pierre Loti,
et les hasards du Métropolitain l’ayant, lui aussi, bien loti en le
faisant voisin d’Anna Dolo, il effleura d’une main caressante les
formes callipyges de sa voisine; il reçut en échange de ce beau
geste une giile d’abord — à ce jeu de pelote, c’était une manière
de lui renvoyer la balle — et fut ensuite menacé d'un coup de
couteau. Heureusement un inspecteur de la sûreté veillait.

Il vit Anna Dolo fouiller dans son bas-, en retirer quelque chose
de brillant — ce n’était pas une thune — et il eut juste le temps
d’arrêter le bras et le bas vengeurs (trémolo à l’orchestre).

— Ce qui est vrai, affirme Anna, c’est que ce monsieur m’a
caressée de la main.

— Mais, fait observer le président Chaales des Etangs, il n’a pas
pu se permettre avec vous cette privauté, puisqu’il était avec sa
femme.

— Avec ça, que ça empêche quelque chose!

Le fait est qu’avec la promiscuité verticale du métro, ça ne
doit pas empêcher grand’chose; mais le président n’en a pas
moins octroyé à la vindicative Lucrèce quinze jours de prison.
Quant au notable commerçant, je suppose qu’au retour de l’au-
dience, il aura eu à s’expliquer avec sa légitime :

— Voyons, Louis, sois franc; montre-moi comment tu as fait
t avec MUe Dolo.

C’est un des inconvénients et des avantages du métro, tout le
monde n’ayant pas les moyens de pousser jusqu à Fontarabie,
j pour prendre part à une belle partie de pelote basque. Le métro
3 serait le Ramuntcho du pauvre, et pour quinze centimes on
peut damer le pion à Pierre Loti. On dirait du Viaud.

Le tramway est plus moral, et l’on s’y tient mieux; seulement
b avec les propositions fantaisistes du conseil municipal, il arrivera

j un moment où l’on ne trouvera plus de capitalistes assez auda-

n oieux pour risquer l’entreprise, et l’on pourra écrire dans le dic-

j tionnaire : « Tramway, véhicule dans lequel tout le monde a le

b droit de monter gratis. »' A rapprocher du projet édicté par un

q pince-sans-rire qui voudrait « le tramway mot.otype », avec un

o cheval, un conducteur, un cocher, une seule classe, un seul ta-

;i rif, traversant un pont, transportant en moyenne un voyageur

q par trajet, et mettant une heure à accomplir son parcours, pen-

b dant un unique voyage. Idée à creuser.

*

* *

Connaissez-vous le nouveau métier d’aboyeur? Cette fonction

délivrée par le ministre des finances, rapporte, paraît-il, cent
cinquante francs par mois au fonctionnaire délégué. Cet employé
doit aboyer devant la porte des maisons à la nuit tombante, et
s’il entend des chiens répondre de l’intérieur à ses aboiements,
il note l’adresse, et, dès le lendemain, un inspecteur vient s’as-
surer si la taxe a été bien acquittée par le contribuable occu-
pant la maison signalée. Si non e vero... c’est dommage, car le
métier est pittoresque, et les candidats à cette fonction gouver-
nementale, réservée sans doute aux gens qui sont « aux abois »,
pourraient demander des leçons à M. Georges Berr, l’éminent
aboyeur de la Comédie-Française qui, jusqu’ici, a bien voulu
remplir, avec un réel talent, le rôle du chien dans l’Etincelle
de Pailleron.

Il y aurait une classe spéciale à créer dans ce but au Con-
servatoire ; aboyer n’est rien, il y a « la manière ». Il faut que les
petits chiens de la maison puissent y être pris, et répondre au
pseudo-camarade. S’ils entendaient aboyer M. Georges Berr,
les toutous n’auraient pas une minute d’hésitation. Ils pense-
raient ; « Ah! celui-là, c’est un vrai cabot! »

On appelle aussi aboyeur, dans les soirées, le domestique
spécialement chargé d’annoncer les invités. C’est une fonction
qui demande de la voix, du tact, et surtout la connaissance des
dessous mondains. On m’a conté, à ce sujet, l’histoire suivante.
Un aboyeur voyant arriver souvent ensemble — et pour cause,

— la marquise de X... et le baron de Z... avait pris l’habitude
d’annoncer :

— Madame la marquise de X... et monsieur le baron de Z... !

Cette conjonction faisait sourire, — le monde est si méchant.

— La maîtresse de maison fit venir l’aboyeur et lui dit : « Vous
n’avez pas besoin de joindre les noms des gens que vous annon-
cez. Dites simplement: La marquise de X... Puis, prenez un
temps et ajoutez : Le baron de Z... Ce sera beaucoup plus cor-
rect.

— Bien, madame.

Avant hier, il y avait grande réception. L’aboyeur voit arriver
la marquise par l’escalier, et ouvrant la porte à deux battants,
il annonce d’une voix de stentor :

— Madame la marquise deX... ! —Monsieur le baron de Z...!

... Seulement, le baron n’y était pas! L’effet a été désastreux,

et c’est le sujet des conversations de carême. Snob.

LA PLACE DE LA CONCORDE S’AFFAISSE

— Évidemment, avec ses sacrés glissements, il baisse le nez...

— Ça n’est pas trop tôt, il vous avait un air Louqsorieux offensant

cour les honnêtes gens ! Dessins de Métivkt.
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