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Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0375
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Encore inconsolable de n’avoir pas
trouvé le mot historique à adresser à nos
amis les Anglais, un gracieux pendant à
celui que leur lança jadis le général Cam-
bronne.

LA TRIPLE ENTENTE, SCENE DE REVUE
Célébrons notre amour vainqueur;

Unissons nos trois mains et n’ayons qu’un seul cœur.

Cette bizarre anatomie
Prouve que nous sommes amies.

(Hymne pacifique à l’orchestre.) Aux armes citoyens! Formez vos bataillons!

LES POTINS DE PARIS

Par SNOB

Ou dit toujours que la garde républicaine est la parure de
Paris, parure que, par parenthèse, les Parisiens payent assez
c lier.

Or, depuis le 15 mai, sous prétexte de grandes chaleurs (!), on
a supprimé à cette troupe le bicorne en tenue de ville, et le
shako en tenue de service. En pleine saison élégante, alors que
Paris regorge d’étrangers, les sentinelles d’honneur placées,
comme ornement, aux portes de l’Opéra et de la Comédie-
Française, font ce service de parade en képi, je pourrais
même dire en casquette, car ce képi qui n’avait été créé que
pour les corvées, ne comporte ni grenade, ni pompon, ni jugu-
laire. Et il en sera ainsi jusqu’au 15 octobre.

Cuirassiers, dragons, chasseurs ou hussards, déambulent en
casque, en shako, mais les gardes républicains sont trop délicats,
les pauvres petits, pour pouvoir supporter de lourdes coiffures.
Jadis on disait : « Faible comme un poulet. » Maintenant on
dit : « Délicat comme un Cipal. » Evidemment, les gardes sont
plus à leur aise en képi, mais pourquoi pas le canotier et le
veston d’alpaga? C’est avec un humanitarisme aussi ridicule-
ment exagéré qu’on arrive à supprimer toute tenue et toute
armee.

*

* *

S’il y a relâchement dans la tenue, on ne peut pas dire qu’il y
ait relâchement dans les mœurs, et jamais M. Bérenger— l’an-
cien continent — n’a placé autant de feuilles de vigne. Congrès
antipornographique, interdiction du nu au théâtre, épuration
de la devanture des kiosques, manifestations tumultueuses à la
« Comédie de l’Epoque » où l'on jouait Flora ou la maison
du 22, titre assurément suggestif, et qui eût ravi le légendaire
M. de Chirac.

Au moment où le rideau se levait sur le troisième acte qui
représente le salon d’une maison hospitalière, des coups de
sifflets violents retentirent poussés par de vertueux spectateurs
qui, évidemment, n’avaient jamais mis les pieds dans ces sortes
d’établissements; on se jeta des petits bancs à la tête, et il y
eut plusieurs blessés, pour le plus grand bien de la morale
triomphante.

Ce après quoi, la soirée finie, un certain nombre de siffleurs
pudibonds, prirent discrètement la direction de rues louches

et sombres, attirés comme les papillons par l’éclat de numéros
qui, dans la nuit noire, flamboyaient comme des phares. Coquin
de printemps !

Ceci me rappelle ces cafés-chantants, où le regretté Paulus en
habit noir venait tonitruer, sur un air patriotique, qu’il préfé-
rait à la lourde bière allemande nos vieux vins de France. On
l’applaudissait avec frénésie ; puis quand ces attendrissantes
ovations étaient terminées, tout le monde commandait un bock.

Ah! comme je comprends mieux les protestations véhémentes
qui retentissent quand on nous exhibe Merelli la bien-aimée d’un
escroc, la belle Bison la maîtresse d’un traître à la patrie. Un
imprésario de Dusseldorf n’a-t-il pas engagé pour son théâtre
le laitier Riedel et le pécheur Ernst — le juste pèche sept fois par
jour— pour le seul motif qu’ils avaient été... comment dirai-je?
déshonorés par le prince d’Eulenbourg? Ce prince qui souffre de
la goutte, bien que n’étant pas militaire, avait sans doute été
mis au régime du poisson et du petit lait.

Riedel et Ernst sont engagés aux appointements de cinq cents
francs par mois; leur engagement est postérieur à leur condam-
nation. Ils joueront de dos comme certain grand comédien,
entrerontpar l’entrée des artistes, et, s’ils manquent de mémoire,
ils auront recours au trou du souffleur. Espérons que, ce soir-là,
les petits bancs bombarderont la scène, comme celle du Moulin-
’Rouge, lors d’un certain début mondain, et que le sénateur
Bérenger saisira cette occasion pour aller faire quelques confé-
rences antipornographiques en Allemagne, où les officiers appel-
lent leur ordonnance : « Mon petit blaireau. »

*

* *

Echos du dernier voyage présidentiel.

Au dîner de gala que le roi Edouard offrit en l’honneur de
M, Fallières figuraient des ortolans. Des ortolans! Qu’ont dit
les purs? Quand j’étais potache et que je trouvais les haricots
mauvais, au réfectoire, le directeur me disait :

■— Evidemment, il vous faudrait des ortolans!

Des ortolans et la purée d’ananas constituaient, d’après le
catéchisme de Giboyer, le dernier mot des jouissances capita-
listes, et la nourriture habituelle des « ventrus ». M. Fallières
a passé outre, et il a rudement bien fait. Seulement, comme la
convention internationale interdit de tuer et de manger le gibier
pendant la fermeture de la chasse, les ortolans figuraient sur
le menu avec la mention :

Marquises sur canapé.

Marquises sur canapé! Est-ce que ça ne vous rappelle pas les

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