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Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0376
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MADAME CENT KILOS, ACCUSÉE JOVIALE

— Evidemment j’ai pas pesé lourd dans les balances de la Justice;
mais si vous croyez que je vais m’aigrir parce qu’on m’a condamnée à
la légère ! Ah ! les p’tits poids, les p’tits poids !

orgies monarchiques, les soupers galants de la Régence, et la
corruption des époques les plus débauchées de notre histoire?
Moi, j'aurais écrit : « Grues sur canapé. » C’étaient toujours des
oiseaux et c’était beaucoup moins réactionnaire.

On ne nous a pas dit si la carte des vins s’était élevée à un
chiffre important, mais je doute que notre Président ait avalé
autant de « claret » que notre spirituel confrère Pierre Wolff a
bu de cidre, pendant sa villégiature au château de Senfray, en
Normandie. Son propriétaire lui réclamait 1,025 francs, et
l’avocat de l’auteur dramatique faisait observer à la cour, que
ces 1,025 francs de cidre représentaient 5,128 litres de cidre à
vingt centimes. Cinq mille cent vingt-huit litres de cidre!
N’est-ce pas effrayant? Que de cidre!

Pierre Wolff, pour le cidre, a les yeux de Chimène,et si cette
liqueur-là «guérit toute maladie » comme chante Simon-Girard,
dans les Cloches de Corneoille, notre ami Wolff doit avoir une
rude santé! Cependant, le tribunal que présidait M. Lemarchand
a trouvé excessive la demande du propriétaire, il a réduit la
note à huit cents francs, ce qui ne fait plus que 400 litres de
cidre. C’est déjà joli. A lui la pomme !

*

* *

Quand boirons-nous à la santé de la duchesse des Abruzzes?
Peut-être pas tout de suite, s’il faut en croire les derniers « on
dit ». L’empêchement viendrait du roi Victor-Emmanuel qui
aurait dit au fiancé, retour de Ken-Yak :

— Nous voulons bien, dans notre vieille famille de Savoie,
consentir à une mésalliance, et mon illustre grand-père, le Roi-
Galant-homme, n’y regardait pas de si près; mais, seul, l’amour
peut l’excuser. Si tu veux épouser ton Américaine, tu le peux,
car elle est assez jolie pour ça; mais, dans ce cas, tu n’accep-
teras pas d’elle un dollar de dot.

Alors, le duc des Abruzzes a demandé à réfléchir, trouvant,
sans doute, que cette décision royale était empreinte d’une
haute dignité — on sait que, sauf la taille, tout est très haut
chez le roi d’Italie — mais qu’elle changeait considérablement
la question.

Les Américaines, d’ailleurs, commencent à trouver que ces
mariages à l’étranger comportent bien des désillusions. Miss
Gladys Vanderbilt a épousé le brillant comte Lazlo Szechenzi,
magistrat hongrois, dont elle s'était éprise. Or, la comtesse
habite, maintenant, le château d’Oermezee, distant de la gare
de Budapest de 160 kilomètres. Quarante heures à faire toutes
les fois que l’on veut prendre le train, c’est beaucoup, même en
auto.

Voici la vie que mène le comte Lazlo, et qu’il fait partager
à sa compagne :

« Je me lève tard. Je fais six repas par jour. Je fais deux
heures de cheval, et deux heures de promenade en voiture
pour rendre visite aux familles du voisinage. Le soir, en ren-
trant, je joue aux cartes avec Veigestock, mon intendant. Nous
ne jouons pas d’argent, mais des haricots. »

Cet e idylle, même avec les haricots, me semble un peu terne,
et je ne sais si miss Gladys Vanderbilt avait rêvé ainsi l’exis-
tence hongroise. Un Hongrois qui ne joue même pas du violon,
et, le soir, gagne des haricots à son intendant! On se fait parfois
des idées bien erronées sur les gens et sur les pays, après avoir
entendu les tziganes jouer la vaillante marche de Ragostzki
plein de cliquetis d’armes, de piaffements de chevaux, et d’ondu-
lations d’aigrettes. Je suis sûr qu’à Budapest, on n’a même pas
de dentiste pour chien. Or, à la dernière Exposition de toutous,
une très jolie Américaine nous racontait qu’un établissement
luxueux de dentiste, avec tous les perfectionnements de la
science, venait de s’ouvrir, à New-York, pour les chiens des
milliardaires de la cinquième avenue; mais il y a aussi la cli-
nique modeste pour les pauvres chiens dont les maîtres sont
moins fortunés.

La prothèse dentaire est là-bas appliquée à l’ami de l’hommq
qui doit, évidemment, avoir de bonnes dents, quand ça ne serait
que pour mordre. Maintenant Diane a de fausses dents en por-
celaine, en or, en platine, et s’il faut l’extraction de la racine,
on endort la chienne en lui lisant les poésies de M. Jean
Rameau, très apprécié chez les Transatlantiques dont les nuits
ne sont pas bonnes. Au dixième vers, on terme les yeux; au
quinzième, on dort; au vingtième, on ronfle. Avec l’histoire du
« Petit Tu-Tu » on peut arracher une molaire, à n’importe quel
caniche.

*

* *

De la Hongrie à l’Autriche, la transition est facile. Voici l’his-
toire amusante qui nous arrive de Vienne. Un ménage parisien
sortait du Grand Opéra, et cherchait une voiture. Il aperçoit sur
les marches du théâtre un homme enveloppé d’un grand ulster,
coiffé d’un petit melon, et il lui demande d’aller lui chercher
un fiacre sur la place.

— Parfaitement, répond l’homme qui part en courant.

Il revient avec un fiacre, dans lequel le ménage monte, non
sans que le monsieur ait glissé une petite pièce de cinquante
kreutzers dans la main de l’individu qui avait ouvert poliment la
portière.

— Merci, monsieur, dit-il, c’est la première fois que je gagne

quelque chose. >

Et il tendit sa carte sur laquelle <ie ménage ahuri put lire:
Prince Liechtenstein. Snob.

— Les plans, coupes, élévation et devis nets d’un aéroplane sous-
marin qui ne peut dérailler!... Dessins de Métivet.
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