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Le rire: journal humoristique — N.S. 1908 (Nr. 257-308)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25440#0632
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Débrouillard, Rideau, mon vieux colon, tu n’essansdoute qu’une
fripouille; mais, quand même, je te vénère. A quand l’exhibi-
tion dans un music-hall, ou le mariage ave1, une incandescente
douairière? Tu as mérité tout cela par ta fantaisie, ion savoir-
faire et ton audace. Tu l’auras... en sortant do prison, mais, dès-
maintenant, tu as la gloire.

En même temps qu’on essayait un nouveau casque-pour 1 ar-
tillerie — artillerie qui depuis vingt ans est coiffée provisoire-
ment d’un simple képi en drap — M. Simyan, pour être a hau-
teur de son collègue Picquart, essayait un nouveau casque pour
les demoiselles du téléphone.

Elles avaient déjà une espèce de cuirasse portant, à la place
des mamelières (oui, monsieur!) deux crochets pour accrocher
les récepteurs; maintenant, en remplacement des anciens
serre-tète, elles auront un casque dont la couronne, au lieu
d’ètre métallique, sera composée d’une t'esse fi-brée. Une cou-
ronne, même en tresse fibréc, cela ne doit pas être banal, posée
sur une jolie tète, elles demoiselles du téléphone qui ont de la
littérature pourront dire au cuirassier, d’après Victor Hugo :
Nous portons tous les deux au front une couronne
Où nul ne doit jeter des regards insolents.

Je ne sais pas si le service sera mieux fait; mais, en France,
les questions de costume priment tout. Voici, après les croque-
morts, les gardiens de musées qui se plaignent de l’épaisseur
de leur vareuse :

(< Notre tenue est une tenue d’hiver, et d’hiver rigoureux,
nous demandons une tenue d’été. Paletot de drap lin ; pantalon
de toile, casquette appropriée ».

A cela l’administration répond que le paletot de drap fin s’use-
rait trop vite, et, évidemment, c’est une raison... pour l’admi-
nistration. Demain les agents de police, ces braves gens qui >i se
baladenttoutletemps», demanderont à troquerleur tunique con-
tre le veston d’alpaga ; et je ne vois pas pourquoi les gendarmes,
les douamiers, les marins, les académiciens, les soldats, en un
mot tous ceux qui ontl’honneur déporter un uniforme, ne récla-
meraient pas le fin tussor, le foulard souple, ou le petit pyjama
pour les nuits chaudes. Quant aux croque-morts, on leur a
donné, pour repousser leurs desideratas, une raison assez maca-
bre, et, dame, il était difficile qu’il en fut autrement :

« Les porteurs ont à descendre dans les escaliers des bières
en chêne, avec enveloppe de zinc et de plomb pesant 2, 3 et 400
kilos Un drap léger serait sujet à des accrocs cominuels et
quelle figure feraient les employés, avec un habit déchire? »

Oui, quelle figure? Les croque-morts n’avaient pas, j’en suis
certain, songé à leur figure.

Mon habit a craqué dans le dos.

— Et votre mari, qu’est-ce qu’il dit de cela?...

la colleuse d’affiches. — On n’a pas de mari quand on es t pour
le collage ! Dessins de Métiyet.

Ce n’est admissible que pour l’amiral suisse avec musique
d’Offénbaeh.

*

* *

Chambardons! Jadis, dans tousles cafés-concerts de province,
les chanteuses, après avoir, en qualité de « gommeuses ». ou
d’excentriques, lancé quelques couplets dans ce genre-là :
Admirez-la,

C’est Paméla

Et zim la la, etc., etc.

le tout ponctué par un fripon retroussis de la jupe courte, avaient
le droit de quitter les hauteurs de l’estrade où, déesses, elles pla-
naient, pour descendre dans la salle, se mêler aux simples mor-
tels, et 'aire une petite quête. Pour les spectateurs, c’était une
occasion de galanteries, de frôlements, et cette quête répondait
à ce désir inné, dans tout cœur mâle, de se rapprocher des
artistes. ( 'était, en petit, l’entrée au foyer de l’Opéra; c’était,
pour le pauvre, le tourlourou, le commis-voyageur, ou le paisi-
ble bourgeois, l’abonnement, des trois jours. Quant aux pauvres
filles, si peu payées par les tenanciers, c’était la seule manière
— si j’ose m’exprimer ainsi —- de joindre les deux bouts.

Mais il s’est trouvé des gens vertueux pour protester contre
cet état de choses » contraire aux principes d’une saine morale».
Plus de quête; plus de nourriture, prétexte à des soupers... ré-
gence; plus de couchage, prétexte à... tout ce cjuevous voudrez.
L’art pur. La chanteuse, après avoir murmuré son' amour pour
le printemps elles petits oiseaux, rentrerait chastement dans
sa chambre solitaire, sans contact avec la foule des libertins.

— C’est parfait, ont répondu les tenanciers; nous ne nourris-
sons plus, nous ne couchons plus, nous ne quêtons plus. Mais
le cachet sera, comme jadis, de quarante sous.

Conclusion : il arrive que les spectateurs ne s’amusent plus,
et, chose plus grave, que les chanteuses crèvent de faim. La
Périchole disait déjà qu’on ne peut être bien drôle
Alors que l’on n’a pas de pain.

Heureusement il s’est trouvé un brave homme, M. Antonin,
qui a osé faire une conférence au Cinema-Théàtre, pour expli-
quer les raisons matérielles qui obligent à réclamer le rétablis-
sement des quêtes.

Le reste suivra. C’est très bien de philosopher, mais, d’après
le sage principe des anciens: Primo vioere. Les professeurs
de morale en chambre me font toujours rire, mais il ne faut pas
qu’ils fassent pleurer.

*

, * *

J ai lu a Genève,dans la rue du Mont-Blanc, sur une boutique
de luxueuse apparence :

Au bonheur de l’Humanité
Poil de chameau.

Informations prises, il s’agit de la vente de gilets contre les
rhumatismes! Snob.
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