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Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0167

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ARMEMENTS

— Chacun son goût, voisine; nous travaillerons dans le solide, puisque vous faites dans le colossal.

LE RIRE DE LA SEMAINE

MUe Adorée Villany est une jeune danseuse allemande qui est
venue à Paris pour se montrer toute nue...

Vous me direz qu'elle n'est pas la seule. Il ne manque pas sur
les trottoirs et dans les promenoirs de demoiselles, et même de
dames, pour lesquelles le plus professionnel des gestes est celui
qui consiste à enlever sa chemise... Mais entendons-nous :
Mlle Villany se met toute nue en public... Devant un monsieur
tout seul, elle n'oserait pas, car c'est une femme honnête : mais
devant cinq cents personnes, elle s'exhibe avec la plus parfaite
sérénité dans le costume d'Eve, — avant le péché.

Oui, avant le péché, car Adorée ne met pas de feuille de
vigne.

Certes, il est au music-hall, voire à l'Odéon, maintes « dan-
seuses nues ». Mais ces danseuses nues ne sont pas nues...
Elles sont vêtues, si je peux dire, de ceintures plus ou moins
dorées, de guirlandes fleuries et de cette réduction de pagne
qui s'appelle le « cache-sexe »...

Mlle Villany est une danseuse nue, vraiment nue, totalement,
intégralement nue.

Elle n'a pas de ceinture, pas de guirlande, pas de cache-
sexe!... Rien, madame, non, vraiment, rien. Ou, du moins, si
elle a quelque chose, c'est parfaitement naturel.

Mais cetie nudité — applaudie par les spectateurs d'un petit
théâtre parisien — n'a pas séduit la police qui, moins sensible
à la beauté que l'Aréopage, a dressé procès-verbal pour outrages
aux mœurs à la Phryné germanique...

Seulement cette danseuse est une femme à poigne : elle se
défend. C'est ainsi qu'elle a déclaré à un de nos confrères '

« M. Lépine m'a fait dresser un procès-verbal, mais je n'ai
aucun accusateur. Par contre j'ai le plus brillant, le plus éloquent
des avocats, Y art.

« Je veux bien admettre que le corps absolument nu d'une
danseuse soit pendant quelques secondes l'objectif de toutes les
lorgnettes, c'est entendu; mais après, l'esprit est obligé de s'ar-
rêter à la danse elle-même qui seule l'intéresse, tandis que le
maillot est une espèce de raffinement qui suscite les curiosités
malsaines et réveille les plus bas instincts. Que les danseuses
modernes, instruments à une seule corde, puisque seule leur
physionomie s'anime, aillent pirouetter au cirque! Je ne suis pas
de celles-là, et quand je quitte ma chemise pour entrer en
scène, que l'on sache bien que c'est pour mettre mon âme
à nu. »

Vraiment, mademoiselle, quand vous quittez votre chemise,
c'est pour mettre votre âme à nu?

Eh bien, laissez-moi vous dire que ce n'est pas sous cet aspect
que j'imaginais les âmes... Il est vrai que le triangle a toujours
eu une signification mystique, mais celui que nous montre
Mlle Adorée n'a rien à voir avec le mysticisme.

* *

Les danseuses nues seront-elles représentées au Congrès
féminin qui va s'ouvrir à Vienne?

Après tout, pourquoi pas? Ce congrès .réunira des représen-
tants de toutes les professions féminines: femmes-médecins,
pharmaciens, avocats, auteurs, bibliothécaires, pilotes, avia-
trices, fonctionnaires des postes, télégraphes, ministères, sténo-
dactylographes, professeurs d'escrime, de natation, de chant,
de... On ne saurait les citer toutes.

C'est fort bien, mais la profession qui fait vivre le plus de
femmes ne sera pas représentée...

Quelle est cette profession?...

Tout simplement celle de courtisane.

Il y a infiniment plus de courtisanes que d'avocates, de poé-
tesses, d'aviatrices, de petites fonctionnaires, etc.
A Paris, on en compte au moins 200.000.

Pourquoi ne seraient-elles pas représentées au congrès de
Vienne ? La profession de courtisane est antérieure à tous les
autres métiers féminins : elle date du jour où une femme se
donna, non pour le plaisir, mais pour le profit, — c'est-à-dire
qu'elle est à peu près aussi vieille que l'humanité.

Cette profession est bien aussi utile à la société que celle de
poétesse ou de comédienne, —• d'autant plus qu'assez souvent,
ces dames cumulent. La galanterie emploie, dans le monde, des
millions et des millions de... bras : quel statisticien dira, le
nombre de chameaux-vapeur que représente l'effort profession-
nel de toutes ces courtisanes ?

C'est pourquoi je demande l'admission au congrès féminin
d'une représentante de la corporation des cocottes.

* *

Chameaux ?

Mais, madame, je ne vois pas pourquoi ce mot vous offusque...
Récemment, un tribunal a décidé que le mot « vache » appliqué
à un homme ou à une femme n'avait rien d'injurieux...

« Attendu, explique le jugement, que la vache est un animal
essentiellement utile dont le lait constitue un indispensable ali-
ment aux enfants, aux malades et aux vieillards, etc. »
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

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Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Marianne <Fiktive Gestalt>
Germania <Fiktive Gestalt>

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 527 (8 Mars 1913), S. 3
 
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