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Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0168

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Nous avons donc parfaitement le droit de dire d'une dame :

— C'est une vieille vache !...

En effet, ce n'est pas une insulte, mais un compliment. Quoi
de plus flatteur que d'être comparée à un ruminant qui pendant
longtemps a fourni un « indispensable aliment aux enfants, aux
malades et aux vieillards »?

De même, vous pouvez dire à votre voisine :

— Vous êtes un chameau!

Le chameau est un animal très courageux ; sa sobriété est
justement réputée; le chameau est le « vaisseau du désert »
et, sans lui, des populations nombreuses, disséminées dans le
Sahara, ne pourraient vivre...

A ce compte, si quelqu'un vous traite un jour d'âne bâté, vous
devrez le remercier de vous avoir assimilé à un serviteur aussi
précieux de l'homme... De même, si vous êtes qualifié de
« cochon » vous ne pourrez que vous montrer très flatté. Le co-
chon, que Monselet appelait « cher ange », est un animal sym-
pathique et utile entre tous.

Le maquereau et la morue, qui contribuent aussi au vocabu-
laire poissard, ne rendent pas moins de services, surtout en ce
temps de carême.

Ne vous formalisez donc pas si, dans la chaleur d'une discus-
sion, ces mots résonnent à vos oreilles... De par l'autorité de la
chose jugée, ils ne constituent pas des injures. En revanche une
folle amante qui appelle l'élu de son cœur » mon gros rat »
l'insulte, car le rat n'est pas un animal utile et sympathique.

Comme vous voyez, l'art de l'injure — que croient posséder
certains de nos polémistes — est fort compliqué...

* *

Doit-on le dire ?

Doit-on apprendre aux jeunes filles la vérité sur l'amour?

Autrefois, les moralistes étaient partisans du mystère...
— Laissez, disaient-ils, se prolonger le plus possible la délicieuse
époque de l'innocence... Ne touchez pas aux illusions des

vierges !

Aujourd'hui les moralistes déclarent :

— Il faut que les jeunes filles soient informées des réalités de
l'amour... Révélez-leur ce grand secret qui les préoccupe et
trouble leur imagination. Le meilleur moyen de protéger leur
vertu est précisément de leur dire la vérité, l'humble vérité...

Cette question soulève des discussions nombreuses depuis

les gardiens de la paix reformistes
Une grève d agents ? Allons donc ! On n'a qu'à leur dire de
« s'arrêter ».

a l'ÉLYSÉE

— Impossible de remettre la main sur le Protocole et Monsieur n'est
pas sorti avec. Dessins de L. Métivet,

quelques années. Le « pour » et le « contre » sont également sou-
tenus avec ardeur...

J'ai voulu faire une expérience. J'ai posé à douze jeunes filles
de quatorze à seize ans, rencontrées dans différents milieux,
cette question un peu indiscrète :

— Croyez-vous que les enfants viennent au monde dans des
choux ?

Voici les réponses que j'ai obtenues :
Une « arpète ». — Et ton p'tit frère ?
Une sténo-dactylographe. — Satyre !

Un rat de l'Opéra. — Tu serais bien embêté si c'était un
chou. (?)

Une petite bonne. — Vous êtes un cochon dans le genre de
Monsieur...

Une jeune fille sage. — Monsieur, est-ce pour le mariage ?

Une jeune fille pas sage (passage Jouffroy). — Je t'explique-
rai ça à l'hôtel... Y a du feu !

Une girl anglaise. — I do'nt understand !...
• Une marchande de fleurs (faussement naïve). — Oui, m'sieu,
y viennent dans des choux... Combien mon petit bouquet? Un
louis, m'sieu... Et vous verrez, m'sieu, il sent bon !...

Une Claudine. —Je m'enfiche!..! Les gosses, j'aime mieux
de ne pas savoir comment cela se fait !...

Une petite servatoire. — Je sais d'où viennent les gosses...
Ma sœur en a eu un... Il est venu dans un fiacre !...

Une jeune fille du patronage. — Monsieur le vicaire me l'a
expliqué...

Une future rosière. — Et mon œil ?

Bref,' l'éducation sexuelle de ces jeunes personnes ne me
paraît pas — sauf de rares exceptions — laisser beaucoup à
désirer...

Une maman donnait à sa fille les conseils d'usage au moment
de la livrer, frémissante, à son mari.

— Ton mari te fera ceci... et cela.., et cela encore... Tune
résisteras pas. Ah ! j'oublie... S'il te demandait ceci, tu n'hésite-
rais pas non plus.

, — C'est tout, maman ?

— Oui, mon enfant.

— Eh bien, ton répertoire n'est pas fameux...

— Que dis-tu là?

— Mais tu en es restée au solfège, pauvre maman!... Que dis-
je, aux premières gammes ! On ne t'a donc rien appris ?...

— De mon temps...

— Nous avons fait des progrès depuis!...

Il est bien certain que, souvent, les filles pourraient apprendre
à leurs mères comment on fait ou plutôt comment on ne fait
pas les enfants!... Pick-me-up.
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Titel

Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
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Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 527 (8 Mars 1913), S. 4

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Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
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