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Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0451

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CONCOURS DU CONSERVATOIRE

— Le premier prix! C'est très bien, mon petit. Maintenant, un conseil d'ami : si vous voulez réussir à Paris, faites-vous naturaliser Cosaque.

LE RIRE DE LA SEMAINE

Henri Rochefort — qui, après tant d'articles, en est arrivé, lui
aussi, à l'article de la mort — avait fait de fréquents séjours en
prison... Mais c'était au temps de Sainte-Pélagie, bonne sainte
qui traitait ses fidèles avec une indulgente bonté.

« La vie, a écrit Rochefort, se passait inutilement là en paresse
et en déjeuners, car je ne savais pour ma part à qui entendre,
tant je recevais de victuailles, de bouteilles de vin, de Meurs et
de cages pleines d'oiseaux plus ou moins rares.

« Chacun de nous avait droit à un certain nombre de visiteurs :
la famille d'abord, dont on donnait au greffier la liste où on
inscrivait qui on voulait ; puis les amis, puis les personnes dont
les intérêts pouvaient être mêlés aux nôtres.

« On allait jusqu'à se prêter des parents qui, eux, jouissaient
du droit de monter dans les cellules et de passer la journée avec
nous. Charles Dacosta, celui que nous appelions Coco, avait
ainsi embauché un prétendu oncle qui tous les jours venait voir
son neveu avec sa non moins prétendue fille qui changeait toutes
les semaines. A ce point que le gardien-chef lui dit un jour :

« — Mais combien avez-vous donc d'enfants?

« — J'en ai beaucoup, répondit l'oncle sans préciser le chiffre. »

Autrement dit, Sainte-Pélagie était pareille à la Bastille
décrite par M. Funck-Brentano : les prisonniers n'y étaient privés
de rien, pas même de femmes.

La République est plus sévère que l'Empire... D'abord, la
vieille prison romantique de Sainte-Pélagie a été remplacée par
la froide et triste prison de la Santé; de plus, les détenus poli-
tiques n'ont droit à un tète-à-tète avec une femme que s'ils sont
mariés et s'il s'agit de leur légitime...

Un célibataire condamné pour un article trop royaliste ou trop
révolutionnaire doit renoncer aux plaisirs de l'amour en fran-
chissant la grille d'entrée de la Santé. C'est en vain qu'il fera
valoir qu'il vit avec une petite amie très convenable...

— Est-elle votre femme ? demande le greffier.

— Oui...

—■ Devant M. le maire?

— Non, devant la Nature.

— Cela ne compte pas... Ici, nous appliquons rigoureusement
le commandement divin :

L'œuvre de chair ne désireras
Q'en mariage seulement.

Sous l'Empire, on n'y regardait pas de si près... Que dis-je,
on n'y regardait pas du tout! Tandis qu'aujourd'hui, les époux

qui « conversent » en cellule sont observés par le geôlier de
service... En effet, de temps en temps, le guichet se soulève et
l'œil du gardien apparaît, vigilant.

—■ Que voulez-vous? demanda, impatienté, un « politique »
marié qui commençait à user de ses droits conjugaux...

— Voir si vous n'êtes pas sorti !

— Gros malin ! Vous voyez bien que je viens à peine d'entrer.

*

* *

Le docteur Robinson vient de faire une très intéressante com-
munication à l'Académie de médecine.

Il paraît qu'il y a un rapport très étroit entre les organes de la
génération et la bouche...

Qui l'eût cru?

Les eunuques ont des dents magnifiques parce qu'ils sont
chastes.

Une belle dentition est, en principe, l'indice de la chasteté.
Aussi n'est-ce pas sans raison, dit le docteur Robinson, que les
commères évaluent à une dent le coût de chaque grossesse et
nomment « mal d'amour » la carie dentaire des adolescents.

Les satyres ont presque toujours des dents affreuses... Pouah!
Mais je ferai remarquer au docteur Robinson que mon curé aussi
a de très vilaines dents.

Je ne crois d'ailleurs pas aux théories du docteur Robin-
son... Que de femmes ont les plus ravissantes dents du monde et
se livrent aux pires débordements charnels! Dommage, tout de
même, qu'une telle théorie ne soit pas certaine...

Des maris pourraient dire :

— Je suis bien sûr que ma femme ne me trompe pas : elle a
toujours ses trente-deux dents!

Ët des femmes déclareraient :

— Mon mari doit avoir une maîtresse... Il vient encore de se
faire arracher une molaire!

Il serait évidemment commode de dire à une femme pour
s'assurer de sa vertu :
■— Ouvrez la bouche !

Mais, en pareil cas, les femmes n'ouvrent la bouche que pour
mentir...

*

* *

Les dentistes seraient aux premières loges pour s'assurer de
la chasteté des femmes...
Justement, une jeune personne me disait l'autre jour :

— Qu'est-ce qu'ils ont donc, les dentistes, à Paris?

— Quèsaco?

— C'est tous des satyres!

— Tous?
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Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
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Grafik

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Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 545 (12 Juillet 1913), S. 3
 
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