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Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0452

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— Tous!... Tout au moins deux que je suis allée voir pour me
faire plomber une dent... Ah! ils en ont une drôle de. manière
de plomber les dents, ces messieurs!

— Que t'est-il arrivé?

— Chaque fois que j'ai été installée dans le fauteuil articulé,
que j'ai eu la tête prise et la bouche ouverte, mon dentiste a cru
devoir me donner un baiser... sans crier gare! Puis, comme je
protestais, il m'a dit : « Tais-toi, c'est pour t'insensibiliser! »

— Quelle histoire!...

— Je te jura... Quels cochons, hein?

— Bah! tu sais que lorsqu'une femme a donné sa bouche, on
peut la considérer comme prise...

Cette jeune personne exagère, évidemment : l'immense majo-
rité des dentistes ne s'emparent que fort honnêtement de la
bouche de leurs clientes... Mais, enfin, il en est, parmi ces mes-
sieurs, qui abusent parfois de la situation. Que voulez-vous,
quand une jeune et jolie femme vient vous supplier de la gué-
rir du mal d'amour, vous être bien excusable de vous dire :
« Aux grands maux, les grands remèdes », — et d'y aller carré-
ment.

*

* *

Au fait, je me demande si cette façon d'insensibiliser ne cons-
titue pas une manière de découverte scientifique. Au lieu de faire
appel à la cocaïne, au chlorure d'éthyle, au somnol, à des anes-
thésiques toujours plus ou moins impressionnants, pourquoi les
dentistes ne se serviraient-ils pas du « choc » amoureux, du
spasme, pour arracher les dents sans douleur?...

Au moment psychologique, alors que le client — ou la cliente
— ouvrirait la bouche pour pousser les petits cris habituels, le
dentiste lui dirait :

— Continuez !...

Et, en même temps, il extirperait la dent condamnée...

Mais, voilà, c'est qu'il ne faut pas bouger et, dame, on n'ar-
rive pas au septième ciel sans se remuer quelque peu... Sans
compter qu'il n'est pas dit du tout que le plaisir d'amour l'em-
porte sur la douleur que cause la rupture du nerf dentaire.

Et j'oublie ce détail que le dentiste (ou la dentiste) ne pourrait
insensibiliser lui-même (ou elle-même) le patient (ou lapatiente).
Il lui faudrait un aide... Que d'arias! Et quelles difficultés dans
la mise en train !

* *

A propos des revendications féministes, je posais récemment,
ici même, cette question évidemment délicate : « Si les femmes
sont admises au vote, les prêtresses de Vénus (vieux style) de-

LA COMÉDIE-FRANÇAISE a l'ûPÉRA-COMIQUE
et puis, s'il faut remplir la salle, on donnera des billets de

hommage au nouveau batonnier

— Un bâton d'honneur, d'ia part de tous les apaches qu'vous avez
fait acquitter. Dessins de L. Métivet.

)

viendraient-elles électrices? La carte d'électeur pourra-t-elle
voisiner avec la carte sanitaire délivrée par la Préfecture de po-
lice? Et les 100.000 femmes qui, à Paris, vendent leurs faveurs
d'une façon plus ou moins clandestine, seront-elles appelées à
déposer leur bulletin dans l'urne? »
J'ai reçu cette lettre :

« Monsieur,
« Pourquoi pas?

« Ne jouons pas sur les mots : je suis grue. C'est une profes-
sion qui, comme vous l'avez dit, est vieille comme le demi-monde.
Je dirai même — cette opinion n'engage que moi — que c'est la
profession la plus féminine qui soit.

« Or, étant grue, je prétends que mes pareilles et moi jouons
un rôle social très important... Sans parler du caractère philan-
throphique (!) de notre art (!!). j'estime que nous contribuons de la
façon la plus effective à la prospérité de Paris. Sans nous, que
deviendraient, je vous prie, les couturiers, les bijoutiers, les
théâtres, les restaurants, la plupart des industries et des com-
merces de luxe?... Notre bas de soie est plus utile à la société
que le bas de laine. Sans grues, Paris ne serait pas Paris...

« Faut-il ajouter, au surplus, qu'en faisant la vie, nous appre-
nons à la connaître?.. Nous avons l'expérience des hommes et
nous savons les juger. Nous voterions plus intelligemment que
la plupart des femmes honnêtes, — ces dindes qui ne voient rien
en dehors de leur horizon borné. Et puis, monsieur, nous
sommes patriotes... Avez-vous donc oublié que,pendant l'Affaire,
nous étions toutes antidreyfusardes?

« Donc, vive le suffrage des femmes... légères!

« Veuillez agréer, etc. « Lucy de Valrose. »

* *

Un de mes amis est désolé : il n'a pu prendre part au concours
de l'athlète complet.

Comme il se présentait sur la piste, un des organisateurs lui

demanda :

— Comment vous appelez-vous?

— Abraham Lévy.

— Mais alors, mon ami, vous aurez beau faire, vous ne serez
jamais un athlète complet : il vous manquera toujours quelque
chose!...

PlCK-ME-UP.
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