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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0253
dêputaillerieS
— Dommage que vous retourniez au front!... Moi qui interpelle... à
la rentrée. Dessin de P. Barbe.
INVENTIONS^ NOUVELLES
ET
DERNIÈRES NOUVEAUTÉS
On a beaucoup parlé, ces temps derniers, dans toute la presse,
du fameux projet de Cession de Guillaume II et du kronprinz à
l’Amérique. Suivant ce projet, le kaiser et son fils seraient, on
le sait, loués par le Gouvernement américain à l’établissement
Barnum, moyennant une prime annuelle de un million de dol-
lars, et l’on "estime que les recettes réalisées, du chef de cette
exhibition dans le monde entier, atteindraient rapidement plu-
sieurs milliards Une partie des recettes permettrait aux Etats-
Unis de récupérer leurs avances aux alliés et, tout en même temps,
de subventionner la reconstruction des pays détruits.
Ce projet, excellent au point de vue financier, a toutefois res-
senti une certaine opposition dans le conseil des alliés. Cette
opposition est, du reste, d’ordre purement sentimental. On craint
que Guillaume et son fils faisant partie du cirque Barnum ne
retrouvent toutes leurs illusions de popularité et de domination
universelles et échappent ainsi au châtiment moral qui leur est
réservé en restant rois de Prusse.
* * Dans le domaine de la mode, il nous faut signaler un
nouvel accessoire de toilette pour homme, bien modeste, certes,
mais qui caractérise les mœurs nouvelles de notre temps.
Il s’agit d’un fichu-châle que l’homme peut jeter rapidement
hindenburg. — Oui..., mais j’ai des plans de rechange!
Dessin de Umi.LOT.
Sur sa tête pour éviter d’avoir froid lorsque, dévoré par l'anxiété,
il se décide à aller attendre sa femme à la porte du bistro les
jours de paye.
Faible, vieux, réformé, exempté, le civil mâle vit aujourd’hui,
on le sait, du travail de sa femme à l’usine. Il lui faut faire la
cuisine, laver, balayer, soigner les enfants, payer tous les achats
du ménage. Aussi, quelle angoisse pour lui lorsque, les soirs de
paye, sa femme s’attarde avec ses compagnes au cabaret et
dépense en tournées le maigre salaire gagné à tourner des obus.
Le fichu-châle permettra à l’homme d’attendre sous la pluie,
dans l’ombre de la rue, sans être remarqué, ni s’enrhumer.
* * * Nous avons signalé, dans une précédente étude, l’heu-
reux accord survenu entre le service des pêcheries et celui de
la navigation pour filer de l’huile sur les côtes bretonnes.
Grâce à cette huile, plus de tempête à craindre dans ces
parages toujours dangereux. Tout en même temps, l’huilage
des sardines pêchées permet de les mettre immédiatement en
boîte sans autre préparation qu’une légitime satisfaction donnée
à leurs besoins naturels le long du bastingage par des nurses
spéciales.
A ce propos, nous allons voir réapparaître également, sur les
côtes bretonnes, la navigation de conserve si populaire dans la
marine de pêche.
Rappelons, pour ceux qui pourraient encore l’ignorer, le prin-
cipe si simple de cette navigation. Deux navires s’avancent paral-
lèlement avec un filet tendu entre eux et rentrent ainsi au port
— dont on ferme l’entrée après leur passage — en poussant
devant eux des milliers et des milliers de poissons. Ce n’est
plus qu’un jeu pour la population de mettre ensuite en boîte de
— Tu en as de la veine, toi!... T’as jamais eu de totos.
Dessin de Raoul Vion.
conserves les bancs de sardines ou de maquereaux ainsi cap-
turés.
La navigation de conéerve, bien exécutée, peut faire en quel-
ques heures la fortune d’un petit port breton.
* * * On parle beaucoup d’une pièce très mordante qu’un de
nos confrères mobilisé vient d’achever sur le front et dont le
titre évoque des souvenirs classiques : Les acariens.
* * ^ Il nous faut recommander tout spécialement à MM. les
cavaliers, le nouveau bouton à pression qui relie les genoux à
la selle et se défait en écartent les jambes. On obtient ainsi, sans
apprentissage, une excellente tenue, à cheval, quelle que soit
l’allure adoptée.
* * * Signalons, â tous nos lecteurs, les dangers des nou-
veaux distributeurs automatiques que l’on vient de placer dans
les gares du métro. Ces nouveaux appareils, fort sensibles, lais-
sent tomber une tablette de chocolat purgatif lorsque l’on a
glissé une pièce fausse dans le distributeur.
* * „. On vient de découvrir, en Amérique, un nouveau con-
densateur de vibrations qui fera la fortune des quartiers pauvres
dont les rues sont sillonnées'par des autobus et de lourds char-
rois.
Grâce à des appareils récepteurs interférant les ondes et mul-
tipliant formidablement le nombre des vibrations perçues par
les immeubles, on arrive à produire des vibrations lumineuses
qui éclairent gratuitement les maisons soumises aux trépida-
tions de la circulation moderne. La science, une fois de plus,
aura transformé les pires calamités en bienfaits.
G. de Pawlowski.
— Dommage que vous retourniez au front!... Moi qui interpelle... à
la rentrée. Dessin de P. Barbe.
INVENTIONS^ NOUVELLES
ET
DERNIÈRES NOUVEAUTÉS
On a beaucoup parlé, ces temps derniers, dans toute la presse,
du fameux projet de Cession de Guillaume II et du kronprinz à
l’Amérique. Suivant ce projet, le kaiser et son fils seraient, on
le sait, loués par le Gouvernement américain à l’établissement
Barnum, moyennant une prime annuelle de un million de dol-
lars, et l’on "estime que les recettes réalisées, du chef de cette
exhibition dans le monde entier, atteindraient rapidement plu-
sieurs milliards Une partie des recettes permettrait aux Etats-
Unis de récupérer leurs avances aux alliés et, tout en même temps,
de subventionner la reconstruction des pays détruits.
Ce projet, excellent au point de vue financier, a toutefois res-
senti une certaine opposition dans le conseil des alliés. Cette
opposition est, du reste, d’ordre purement sentimental. On craint
que Guillaume et son fils faisant partie du cirque Barnum ne
retrouvent toutes leurs illusions de popularité et de domination
universelles et échappent ainsi au châtiment moral qui leur est
réservé en restant rois de Prusse.
* * Dans le domaine de la mode, il nous faut signaler un
nouvel accessoire de toilette pour homme, bien modeste, certes,
mais qui caractérise les mœurs nouvelles de notre temps.
Il s’agit d’un fichu-châle que l’homme peut jeter rapidement
hindenburg. — Oui..., mais j’ai des plans de rechange!
Dessin de Umi.LOT.
Sur sa tête pour éviter d’avoir froid lorsque, dévoré par l'anxiété,
il se décide à aller attendre sa femme à la porte du bistro les
jours de paye.
Faible, vieux, réformé, exempté, le civil mâle vit aujourd’hui,
on le sait, du travail de sa femme à l’usine. Il lui faut faire la
cuisine, laver, balayer, soigner les enfants, payer tous les achats
du ménage. Aussi, quelle angoisse pour lui lorsque, les soirs de
paye, sa femme s’attarde avec ses compagnes au cabaret et
dépense en tournées le maigre salaire gagné à tourner des obus.
Le fichu-châle permettra à l’homme d’attendre sous la pluie,
dans l’ombre de la rue, sans être remarqué, ni s’enrhumer.
* * * Nous avons signalé, dans une précédente étude, l’heu-
reux accord survenu entre le service des pêcheries et celui de
la navigation pour filer de l’huile sur les côtes bretonnes.
Grâce à cette huile, plus de tempête à craindre dans ces
parages toujours dangereux. Tout en même temps, l’huilage
des sardines pêchées permet de les mettre immédiatement en
boîte sans autre préparation qu’une légitime satisfaction donnée
à leurs besoins naturels le long du bastingage par des nurses
spéciales.
A ce propos, nous allons voir réapparaître également, sur les
côtes bretonnes, la navigation de conserve si populaire dans la
marine de pêche.
Rappelons, pour ceux qui pourraient encore l’ignorer, le prin-
cipe si simple de cette navigation. Deux navires s’avancent paral-
lèlement avec un filet tendu entre eux et rentrent ainsi au port
— dont on ferme l’entrée après leur passage — en poussant
devant eux des milliers et des milliers de poissons. Ce n’est
plus qu’un jeu pour la population de mettre ensuite en boîte de
— Tu en as de la veine, toi!... T’as jamais eu de totos.
Dessin de Raoul Vion.
conserves les bancs de sardines ou de maquereaux ainsi cap-
turés.
La navigation de conéerve, bien exécutée, peut faire en quel-
ques heures la fortune d’un petit port breton.
* * * On parle beaucoup d’une pièce très mordante qu’un de
nos confrères mobilisé vient d’achever sur le front et dont le
titre évoque des souvenirs classiques : Les acariens.
* * ^ Il nous faut recommander tout spécialement à MM. les
cavaliers, le nouveau bouton à pression qui relie les genoux à
la selle et se défait en écartent les jambes. On obtient ainsi, sans
apprentissage, une excellente tenue, à cheval, quelle que soit
l’allure adoptée.
* * * Signalons, â tous nos lecteurs, les dangers des nou-
veaux distributeurs automatiques que l’on vient de placer dans
les gares du métro. Ces nouveaux appareils, fort sensibles, lais-
sent tomber une tablette de chocolat purgatif lorsque l’on a
glissé une pièce fausse dans le distributeur.
* * „. On vient de découvrir, en Amérique, un nouveau con-
densateur de vibrations qui fera la fortune des quartiers pauvres
dont les rues sont sillonnées'par des autobus et de lourds char-
rois.
Grâce à des appareils récepteurs interférant les ondes et mul-
tipliant formidablement le nombre des vibrations perçues par
les immeubles, on arrive à produire des vibrations lumineuses
qui éclairent gratuitement les maisons soumises aux trépida-
tions de la circulation moderne. La science, une fois de plus,
aura transformé les pires calamités en bienfaits.
G. de Pawlowski.