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Rive, Jean Joseph; Carloni, Marco [Ill.]
Histoire critique de la Pyramide de Caïus Cestius: avec une dissertation sur le sacerdoce des VII. virs épulons, et des notes pour servir à l'éclaircissement du texte ; ouvrage orné de planches représentant la coupe de ce tombeau, et les peintures qui en décorent l'intérieur, gravées d'après les dessins de Marco Carloni — Paris, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.7404#0045
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38 Pyramide

appelles fatales, prophétiques ou sibyllins ; les aruspices,les livres arus-
picins, fulguraux, les rituels, et les histoires étrusques

Les quindécimvirs auroient-ils confié à un épulon un de leurs livres
pour le banquet sacré de Jupiter? N'est-il pas plus naturel de croire que
les épulons, qui avoient la surintendance des repas sacrés, étoient en
même temps chargés des prières qui dévoient s'y faire?

D'ailleurs le banquet dont il est question est celui de Jupiter : il étoit
établi en forme de fête annuelle chez les Romains. Avoient-ils besoin de
recourir aux quindécimvirs et à leurs livres prophétiques pour le faire
ordonner? Leur ministère n'étoit réclamé chez eux que dans des conjonc-
tures effrayantes : il ne pouvoit être requis pour la célébration d'une fête
dont le retour annuel causoit la plus grande joie. Comme une erreur est
ordinairement voisine d'une autre, Falconieri, pour justifier sa méprise
sur ce livre, se demande pourquoi la figure qui le tient est assise : et il
répond ; c'est qu'on s'asseyoit en augurant. Mais ce n'étoient pas les quin-
décimvirs qui auguraient, c'étaient les augures. Et les femmes qui étoient
assises aux divers banquets sacrés dont j'ai parlé ci-dessus, et sur-tout à
celui de Jupiter, auguroient-elles?

Au reste les livres fatidiques des Grecs et des Romains s'étoient si for-
tement multipliés du temps d'Auguste, qu'il en fit brûler environ 2000,
et qu'il ne conserva que les sibyllins, dont il fit un choix ]6\ Plaisante pré-
caution ! comme si tous les livres de cette sorte, qui ne sont faits que pour
nuire à l'espèce humaine, ne méritoient pas aussi-bien le feu que les au-
tres. Auguste eut peut-être envie de les livrer tous aux flammes ; et s'il
ne le fit pas, c'est qu'il pensa en très habile politique.

Les souverains doivent se contenter d'élaguer de temps en temps
avec beaucoup d'adresse et sans bruit les branches de la superstition.
Ceux qui en attaqueront brusquement le tronc, seront écrasés sous sa
chûte. Les déclamations de certains philosophes sur cet objet outragent
la nature. Que ne la forcent-ils de changer sur le globe les organisations
que nous y avons vues jusqu'à présent, et que nous y voyons encore,
avant de vouloir plier chaque individu à des idées qui ne sont propres
qu'à une bien petite poignée d'hommes?
 
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