Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 36.1992

DOI article:
Dobrowolski, Witold; Muzeum Narodowe w Warszawie [Contr.]: Amfora Euthymidesa z Muzeum Narodowego w Warszawie: próba interpretacji przedstawień
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19644#0025
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
L'AMPHORE D'EUTHYMIDES AU MUSÉE NATIONAL DE VARSOVIE

Interprétation des représentations
RÉSUMÉ

L'auteur tente de corriger les opinions de Beazley, exprimées il y a CINQ décennies, sur le thème des
représentations décorant l'amphore d'Euthymides de la collection de Gołuchów, actuellement au Musée National
de Varsovie.

Suivant l'avis de l'auteur, contrairement à celui du savant britannique, il existe un lien dans la composition et le
sujet entre la figure du satyre jouant de l'aulos et celle de l'éphèbe versant du vin. Le thème de la représentation serait
une offrande de vin, versé directement sur terre aux sons de l'aulos. L'introduction dans la scène de la figure d'un
satyre relevait la solennité de l'acte religieux et l'insérait clairement dans la sphère des croyances dionysiaques et
chtoniennes.

Pour lier et harmoniser les deux personnages, l'artiste a recouru à un schéma de composition intéressant. Il
consiste en une localisation des deux figures, se faisant face (à travers toute la largeur de la panse) et en oblique, de
manière à créer entre elles un illusion d'espace tri-dimensionnel et fixer une séquence logique des plans. La position
oblique permet de déplacer ou séparer les figures, rendant possible une composition homogène et aérée du groupe
sans troubler la ligne de contour des personnages et sans interrompres le rhytme horizontal de la composition. Nous
retrouvons des exemples d'une telle solution dans l'oeuvre du même Euthymides (amphore de Munich avec Hector
s'armant) ainsi que sur les vases légèrement plus récents du Peintre de Kléophrades ou sur un cratère de l'atelier de
Myson au Musée National de Varsovie.

Le motif de l'offrande de vin directement à terre se retrouve aussi sur d'aitres peintures. Dans la décoration du
tombeau étrusque „dei Sacerdoti danzanti", découvert au XVIIIe siècle dans les environs de Corneto et connu
uniquement par les descriptions et dessins exécutés peu après la découverte, nous voyons parmi les images
d'hommes dansants, une coupe en main, au milieu d'arbres et d'oiseaux en vol, une figure de komaste inclinant une
cruche remplie de vin et le versant à terre près d'un des arbustes. Cette peinture remonte aux premières décennies du
Ve siècle avant n.è.

Egalement sur une petite cruche liée aux Anthestéries (choc) nous voyons une fillette versant du vin à terre en
offrande à la divinité. Cette cruche fut exécutée dans l'école du Peintre de Penthésilée vers 640 avant n.è. et se trouve
actuellement dans les collections de l'Institut Archéologique de l'Université de Tübingen.

Ces trois représenations de thème similaire permettent une identification probable de la divinité à laquelle on
faisait de cette manière une offrande de vin rouge. Ce devait être une divinité fortement liée d'une part avec le vin et le
komos, d'autre part avec la tombe et l'au-delà. Cela permettrait de voir ici Dionysos Chtonios, passant des périodes
de 20 mois de sommeil dans le royaume de Proserpine. On le réveillait et ramenait sur terre par des chants bruyants,
la musique des flûtes et des danses extatiques.
 
Annotationen