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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 36.1992

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Kalinowska, Janina: Mysterium septiformis Ecclesiae
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https://doi.org/10.11588/diglit.19644#0065
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construire vers 806 six absides et au milieu, sous la coupole (?) le maitre-autel fut placé23
(fig. 4). A-t-il fait cela pour installer sept autels symboliques?

En Irlande, à Inishmore sur l'île Aran, les ruines de „Seven Churches" (fig. 5) existent
encore de nos jours; les sept sanctuaires sont aussi à Glendalough.

À Andenne sur Meuse, au VIIe s. Ste Beghue a fait élever sept églises. Selon une légende, la
Place de ces bâtiments sacrés aurait été indiquée par une poule abritant sous ses ailes sept
poussins24. La célèbre poule de Monza, symbole de l'Eglise septiforme25 indiquerait-elle une
fondation analogue? (fig. 6).

A partir du Ve s. les absides, au nombre de sept, dans les bâtiments sacrés au plan central
(les baptistères et les oratoires), pouvaient abriter sept autels apocalyptiques (Milan, Albenga,
Fréjus, Novara, Nevers, Lomello, Würzbourg (Marienkapelle), Deutz (Saint-Héribert,
Settino Vittone). Dans la crypte de Saint-Médard à Soissons et près de S. Stefano à Bologne
on a bâti l'ensemble de sept sanctuaires appelé à Bologne la Jérusalem Nouvelle (VIIIe s.)26.

Au IIe millénaire, l'usage de relier sept sanctuaires avec une église de rang supérieur (avec
une cathédrale, une église abbatiale, une cathédrale double ou une triade de la famille
cathédrale ou abbatiale) continue à exister. Dans le cas des cathédrales doubles avec
baptistère, le nombre des sanctuaires a augmenté, atteignant même dix, nombre doté aussi
d'une signification symbolique, dans lequel, le trois désignant la Sainte Trinité, d'une certaine
façon „couronne" le sept.

En Italie, sept églises entourent le Mont Cassin sur une miniature du XIe s. (fig. 7).

En Pologne, dans la première moitié du XIIe s., le chevalier polonais de Silesie Pierre
Wlost (Wlast) fonda sept églises (la Chronique de la Grande Pologne26); au même siècle, une
autre source, Ortliebi Zwiefaltensis Chronicon, lui attribua de 70 églises27.

A Lalibela en Ethiopie, deux grandes églises et sept chapelles ont été fondées vers 1200 par
le roi Lalibela28. La cathédrale (à cinq nefs, exemple unique dans ce pays) est dédiée au
Sauveur, et l'autre église à son côté, à la Mère de Dieu. Elles dominent la rivière appelée
Jourdain qui sert de baptistère. (Le nombre des nefs de ces deux églises correspond à ceux de
la cathédrale du Sauveur et de la basilique de Sainte-Marie-Majeure à Rome). L'ensemble de
sept sanctuaires et de sept figures masculines (une croix et un rouleau en main, cas unique en
Ethiopie) qui décorent l'une de ces chapelles, ainsi que l'idée de l'unité de l'Eglise liée au pilier
central de l'église de la Mère de Dieu, révèlent l'influence de l'exégèse apocalyptique sur la
formation de cette „Nouvelle Jérusalem".

La tradition symbolique de sept sanctuaires était vive en Pologne encore au XIVe s.
Quand la Lithuanie, le dernier pays païen d'Europe, fut baptisée en 1387 sous le patronage de
l'Eglise polonaise, le roi Ladislas Jagiełło fonda la cathédrale à Wilno et sept églises en dehors
de la ville29.

On pourrait attribuer à la même tradition apocalyptique les choeurs des églises romanes
et gothiques à sept chapelles rayonnantes.

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