ï-88 Histoire-
nurent, au rapport de Saint Augustin, dans
une occasion assez particulière , qu'ils
conservoient encore quelque chose de ca
cara&ere.
siut. deg<r. ^e n'étoient pas là les seuls défauts des
rep pag. ' Carthaginois. Ils avoient dans l'humeuc
& dans le génie quelque chose d'austere
& de sauvage , un air hautain & impé-
rieux , une sorte de férocité , qui, dans
le premier feu de la colère , n'écoutant
ni raison ni remontrance, se portoit bru-
talement aux derniers excès & aux der-
nières violences. Le peuple , timide &
rampant dans la crainte, fier & cruel dans
ses emportemens , en même tems qu'il
trembloit sous ses Magistrats, faisoit trem-
bler à son tour tous ceux qui étoient dans
sa dépendance. On voit ici quelle diffé-
rence l'éducation met entre une nation
& une nation. Le peuple d'Athènes, vil-
le qui a toujours été regardée comme le
centre de "l'érudition, étoit naturellement
jaloux de son autorité, & difficile à ma-
nier : mais cependant, avoit un fonds de
bonté & d'humanité qui le rendoit com-
pâtissant au malheur des autres, & lui fai-
soit
de leur découvrir à tous leurs plus secretes pensées, s'ils
venaient un certain jour l'écouter. Lorsqu'ils surent tous
assemblés, il leur dit-qu'ils pensaient tous , quand ils ven-
daient, à vendre cher ; £r quand ils achetaient, à le saire
à bon marché Ils convinrent tous , en riant , que cela
éîsh vr*i\ à" par conséqtient ils reconnurent, dit St. *An-
guftsn, qu'ils étaient injures. Vili vultis emere , Se carè
vendere. In quo dicto levilîimi scenici, omnes tameu
conscientias invenerunt suas, eique vera tk tameu
improvisa dicenti admiiabiîi fayore. plauserunt.. S,.
■Avi»st..l. 13» de Trinrt. cap. 3,
nurent, au rapport de Saint Augustin, dans
une occasion assez particulière , qu'ils
conservoient encore quelque chose de ca
cara&ere.
siut. deg<r. ^e n'étoient pas là les seuls défauts des
rep pag. ' Carthaginois. Ils avoient dans l'humeuc
& dans le génie quelque chose d'austere
& de sauvage , un air hautain & impé-
rieux , une sorte de férocité , qui, dans
le premier feu de la colère , n'écoutant
ni raison ni remontrance, se portoit bru-
talement aux derniers excès & aux der-
nières violences. Le peuple , timide &
rampant dans la crainte, fier & cruel dans
ses emportemens , en même tems qu'il
trembloit sous ses Magistrats, faisoit trem-
bler à son tour tous ceux qui étoient dans
sa dépendance. On voit ici quelle diffé-
rence l'éducation met entre une nation
& une nation. Le peuple d'Athènes, vil-
le qui a toujours été regardée comme le
centre de "l'érudition, étoit naturellement
jaloux de son autorité, & difficile à ma-
nier : mais cependant, avoit un fonds de
bonté & d'humanité qui le rendoit com-
pâtissant au malheur des autres, & lui fai-
soit
de leur découvrir à tous leurs plus secretes pensées, s'ils
venaient un certain jour l'écouter. Lorsqu'ils surent tous
assemblés, il leur dit-qu'ils pensaient tous , quand ils ven-
daient, à vendre cher ; £r quand ils achetaient, à le saire
à bon marché Ils convinrent tous , en riant , que cela
éîsh vr*i\ à" par conséqtient ils reconnurent, dit St. *An-
guftsn, qu'ils étaient injures. Vili vultis emere , Se carè
vendere. In quo dicto levilîimi scenici, omnes tameu
conscientias invenerunt suas, eique vera tk tameu
improvisa dicenti admiiabiîi fayore. plauserunt.. S,.
■Avi»st..l. 13» de Trinrt. cap. 3,