DES Car ï ït a GINOlS. 269
doutables animaux avoit saisi- générale-
ment tous les.esprits. On crut donc
qu'il faloit faire de plus grands efforts que
jamais, pour mettre fin, s'il se pouvoir,
à une guerre qui duroit depuis quatorze
ans. Les deux Consuls partirent avec
une Flotte de deux-cens vaiiTeaux, & é-
tant arrivés en Sicile ,. ils formèrent le
hardi delïèin d'attaquer Lilybée. C'étoit
la plus forte place qu'eulTent les Cartha-
ginois , dont la perte devoit entraîner a-
près elle celle de tout ce qui leur restoit
dans l'Ile, & laisser aux Romains un li-
bre pallage en Afrique.
On conçoit aisément, quelle fut l'ar- Palyi>- ?
deur de part & d'autre, soit pour l'atta-
que, soit pour la défense. Imilcon com-
mandoit dans la place: il avoit dix-mille
hommes de troupes , sans compter les
habitans ; & Annibal, sils d'Amilcar, lui
en amena bientôt autant de Carthage, a-
yant passé avec un courage intrépide au
travers de la Flotte ennemie , & étant
entré heureusement dans le port. Les
Romains n'avoient point perdu de terns*
Ayant fait avancer leurs machines, ils a-
battirentplusieurs Tours à coup de bélier,
& gagnant tous les jours un nouveau ter-
rein , ils alloient toujours en avant ; en-
sorte que les assiegés, se trouvant fort ser-
rés , commencèrent à craindre. Le Com-
mandant sentit bien, que Tunique moyen
de sauver la ville, étoit de mettre le feu
aux machines des assiegeans. Ayant donc
disposé ses troupes pour cette entreprise,
il les sit sortir dès la pointe du jour, por-
M 3 tant
doutables animaux avoit saisi- générale-
ment tous les.esprits. On crut donc
qu'il faloit faire de plus grands efforts que
jamais, pour mettre fin, s'il se pouvoir,
à une guerre qui duroit depuis quatorze
ans. Les deux Consuls partirent avec
une Flotte de deux-cens vaiiTeaux, & é-
tant arrivés en Sicile ,. ils formèrent le
hardi delïèin d'attaquer Lilybée. C'étoit
la plus forte place qu'eulTent les Cartha-
ginois , dont la perte devoit entraîner a-
près elle celle de tout ce qui leur restoit
dans l'Ile, & laisser aux Romains un li-
bre pallage en Afrique.
On conçoit aisément, quelle fut l'ar- Palyi>- ?
deur de part & d'autre, soit pour l'atta-
que, soit pour la défense. Imilcon com-
mandoit dans la place: il avoit dix-mille
hommes de troupes , sans compter les
habitans ; & Annibal, sils d'Amilcar, lui
en amena bientôt autant de Carthage, a-
yant passé avec un courage intrépide au
travers de la Flotte ennemie , & étant
entré heureusement dans le port. Les
Romains n'avoient point perdu de terns*
Ayant fait avancer leurs machines, ils a-
battirentplusieurs Tours à coup de bélier,
& gagnant tous les jours un nouveau ter-
rein , ils alloient toujours en avant ; en-
sorte que les assiegés, se trouvant fort ser-
rés , commencèrent à craindre. Le Com-
mandant sentit bien, que Tunique moyen
de sauver la ville, étoit de mettre le feu
aux machines des assiegeans. Ayant donc
disposé ses troupes pour cette entreprise,
il les sit sortir dès la pointe du jour, por-
M 3 tant