Rollin, Charles: Histoire Ancienne Des Egyptiens, Des Carthaginois, Des Assyriens, Des Babyloniens, Des Mèdes Et Des Perses, Des Macedoniens, des Grecs (Band 1) (Amsterdam, 1730)

des C a r t h a g i n o i s . 271
etoit nécesfaire pour cette entreprise. En
un moment le feu prit à toutes les ma-
chines , sans qu'il fût possible aux Ro-
mains d'y remédier, parce que dans cet
incendie, qui étoit devenu presque géné-
ral en sort peu de tems, le vent portoit
dans leurs yeux les étincelles & la fu-
mée, & les empêchok de discerner où il
faloit appliquer le secours ; au-lieu que
les autres voyoient clairement où ils dé-
voient porter leurs coups, & jetter le feu.
Cet accident fit perdre aux Romains l'es»
perance de pouvoir emporter la place de
vive force. Ils changèrent donc le liège
en blocus , entourèrent la ville par une
bonne circonvallation, & répandirent
leur Armée dans tous les environs, ré-
solus d'attendre du tems ce qu'ils se vo-
yoient hors d'état d'exécuter par unevoye
plus courte. •
Quand on apprit à Rome ce quisepas- Piti-
soit au siege de Lilybée, & qu'une partie
des troupes y avoit péri, cette fâcheuse
nouvelle, loin d'abattre les esprits, îem-
bla renouveller l'ardeur & le courage des
citoyens. Chacun se hâtoit de porter son
nom pour se faire enrôller. Cm leva en
peu de tems une Armée de dix-mille hom-
mes , qui , ayant palsé le Détroit , alla
par terre se joindre aux assiegeans.
En même tems, leConsul P. Claudius
Pulcher forma le dessein d'aller attaquer
Adherbal dans Drépane. Il setenoit com-
me sur de le surprendre, parce qu'après
la perte que les Romains venoient défai-
re à Lilybée , l'ennemi ne pourroit pas
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