292 Histoire
perités & d'adversités , de confiance &
d'allarme, de joye & de douleur, tant les
évenemens de part & d'autre ont été va-
riés & peu conltans.
On crut dans Carthage devoir faire un
dernier effort. On arma tout ce quires-
toit de jeuneiTe capable deservir. On en-
voya Hannon pour Collègue à Amilcar ;
& on députa en même tems trente Séna-
teurs , pour conjurer au nom de la Ré-
publique ces deux Chefs, qui jusques-là
avoient été brouillés ensemble, d'oublier
les querelles palTées, & de sacrifier leurs
reiTentimens au bien de l'Etat. Ils le si-
rent sur le champ, s'embrasserent mutuel-
lement , & se réconcilièrent sincerement
& de bonne-foi.
Depuis cetems-là, tout réulTit du côté
des Carthaginois ; & Mathos, qui dans
toutes les entrcprises qu'il avoit tentées
avoit toujours eu du dessbus, crut enfin
devoir hasarder une bataille. C'est ce qu'on
souhaitoit le plus. De part & d'autre ,
chacun exhorta ses troupes, comme pour
une action qui alloit décider pour tou-
jours de leur sort. On en vint aux mains.
La victoire ne fut pas longtems disputée.
Les révoltés cédèrent bientôt. Presque
tous les Africains furent tués. Le res-
te se rendit. Mathos fut pris en vie, &
conduit à Carthage. Toute l'Afrique ans-
sî-tôt rentra dans l'obeissance, excepté les
deux villes perfides qui s'étoient révol-
tées en dernier lieu : mais elles furent
bien-tôt obligées de se rendre à disere»
tion.
Alors
perités & d'adversités , de confiance &
d'allarme, de joye & de douleur, tant les
évenemens de part & d'autre ont été va-
riés & peu conltans.
On crut dans Carthage devoir faire un
dernier effort. On arma tout ce quires-
toit de jeuneiTe capable deservir. On en-
voya Hannon pour Collègue à Amilcar ;
& on députa en même tems trente Séna-
teurs , pour conjurer au nom de la Ré-
publique ces deux Chefs, qui jusques-là
avoient été brouillés ensemble, d'oublier
les querelles palTées, & de sacrifier leurs
reiTentimens au bien de l'Etat. Ils le si-
rent sur le champ, s'embrasserent mutuel-
lement , & se réconcilièrent sincerement
& de bonne-foi.
Depuis cetems-là, tout réulTit du côté
des Carthaginois ; & Mathos, qui dans
toutes les entrcprises qu'il avoit tentées
avoit toujours eu du dessbus, crut enfin
devoir hasarder une bataille. C'est ce qu'on
souhaitoit le plus. De part & d'autre ,
chacun exhorta ses troupes, comme pour
une action qui alloit décider pour tou-
jours de leur sort. On en vint aux mains.
La victoire ne fut pas longtems disputée.
Les révoltés cédèrent bientôt. Presque
tous les Africains furent tués. Le res-
te se rendit. Mathos fut pris en vie, &
conduit à Carthage. Toute l'Afrique ans-
sî-tôt rentra dans l'obeissance, excepté les
deux villes perfides qui s'étoient révol-
tées en dernier lieu : mais elles furent
bien-tôt obligées de se rendre à disere»
tion.
Alors