de la Grèce. 489
leçon & an reproche secret à l'homme ,
s'il étoit infensïble pour lui-même à des
qualités qu'il ne peut s'empêcher d'estimer
ou d'abhorrer dans les animaux mêmes.
C'est une langage muet, que toutes les
Nations entendent ; c'est un sentiment gra-
vé dans la nature, que chacun porte en loi-
même. Esopeest le premier, entre les Ecri-
vains profanes , qui l'a saisi, qui l'adévelo-
pé, qui en a fait d'heureules applications, &
qui a rendu les hommes attentifs à cette
sorte d'instruéh'on naïve , qui est à la portée
de toutes les conditions & de tous les âges.
Il est le premier qui, pour donner du corps
aux vertus, aux vices, aux devoirs, aux ma-
ximes de lasocieté . a imaginé , par un ingé-
nieux artifice & par un innocent mensonge,
de les revêtir d'images gracieusès emprun-
tées de la Nature, en donnant de la voix
aux bêtes, & du sentiment aux plantes, aux
arbres, & à toutes les choses inanimées.
Les Fables d'Esope sont dénuées de tout
ornement & de toute parure, mais pleines
de sens, & à la portée des plus petits enfuis,
pour qui elles étoient composées. Celles de
Phèdre sont un peu plus relevées & pins é-
tendues; mais cependant d'unesimplicité &
d'une élégance qui ressemble beaucoup à
l'Atticis rie dans le genre simple, c'est à dire
à ce qu'il y avoir de plus fin & de plus déli-
cat chez les Grecs. M de la Fontaine, qui
a bien senti que notre langue n'étoît point
susceptible de cette simplinté ni de cette
élégance, a égavé ses Fables par un tour
naïf & original , qui lui est particulier ,
& dont peribnne n'a pu approcher.
Fin du Tome II.
X s TA-
leçon & an reproche secret à l'homme ,
s'il étoit infensïble pour lui-même à des
qualités qu'il ne peut s'empêcher d'estimer
ou d'abhorrer dans les animaux mêmes.
C'est une langage muet, que toutes les
Nations entendent ; c'est un sentiment gra-
vé dans la nature, que chacun porte en loi-
même. Esopeest le premier, entre les Ecri-
vains profanes , qui l'a saisi, qui l'adévelo-
pé, qui en a fait d'heureules applications, &
qui a rendu les hommes attentifs à cette
sorte d'instruéh'on naïve , qui est à la portée
de toutes les conditions & de tous les âges.
Il est le premier qui, pour donner du corps
aux vertus, aux vices, aux devoirs, aux ma-
ximes de lasocieté . a imaginé , par un ingé-
nieux artifice & par un innocent mensonge,
de les revêtir d'images gracieusès emprun-
tées de la Nature, en donnant de la voix
aux bêtes, & du sentiment aux plantes, aux
arbres, & à toutes les choses inanimées.
Les Fables d'Esope sont dénuées de tout
ornement & de toute parure, mais pleines
de sens, & à la portée des plus petits enfuis,
pour qui elles étoient composées. Celles de
Phèdre sont un peu plus relevées & pins é-
tendues; mais cependant d'unesimplicité &
d'une élégance qui ressemble beaucoup à
l'Atticis rie dans le genre simple, c'est à dire
à ce qu'il y avoir de plus fin & de plus déli-
cat chez les Grecs. M de la Fontaine, qui
a bien senti que notre langue n'étoît point
susceptible de cette simplinté ni de cette
élégance, a égavé ses Fables par un tour
naïf & original , qui lui est particulier ,
& dont peribnne n'a pu approcher.
Fin du Tome II.
X s TA-