3<S De l'Histoire
d'état de leur fufcîter de nouvelles affai-
res , ils s'abandonnèrent à leur cara&ére
de fierté & de hauteur , qui dégénéroit
fouvent en dureté, & quelquefois même
en férocité. Au lieu de traiter les vain-
cus avec bonté comme des allies & des
amis , & de s'attacher à gagner par la
douceur ceux qu'ils avoient domtés par
la force; ils ne fembloient attentifs qu'à
appefantir de jour en jour leur joug, &
à leur en faire fentir tout le poids. Ils
les chargeoient de tributs , les livroient
à l'avarice de ceux qui étoient commis,
pour en faire la levée, n'écoutoient point
leurs plaintes , ne leur rendoient aucune
juftice , les traitoient avec mépris comme
de vils efclaves , & emploioient contre
eux les violences les plus criantes.
L'homme, né pour la liberté, nes'ap-
privoife point avec la fervitude; la plus
douce l'irrite & le révolte, Quefaloit-il
donc attendre d'un efclavage aufli dur
qu'étoit celui des Mefféniens ? * Après
Tavoir fupporté avec peine pendant près
de quarante ans , ils longèrent à fecouer
le joug, & à fe rétablir dans leur ancien
\ çtar. Cette année étoit la quatrième de
s?4* la XXIII Olympiade: la charge d'Ar-
chonte à Athènes étoit pour lors réduite
à l'efpaee d'Un àrt : Anaxandre & Ana-
xidame regnoient à Sparte,
Leur
* Cùm* per complûtes- annos gravia fervitat;î
veibera, plerumqie & vincula , ceteraque captivi-
catis mala perpeffi effent , poft longam pœnarum.
-.jaricarki» sellsim'inûauMnr,. JitUki i'ib, 3. 5*
d'état de leur fufcîter de nouvelles affai-
res , ils s'abandonnèrent à leur cara&ére
de fierté & de hauteur , qui dégénéroit
fouvent en dureté, & quelquefois même
en férocité. Au lieu de traiter les vain-
cus avec bonté comme des allies & des
amis , & de s'attacher à gagner par la
douceur ceux qu'ils avoient domtés par
la force; ils ne fembloient attentifs qu'à
appefantir de jour en jour leur joug, &
à leur en faire fentir tout le poids. Ils
les chargeoient de tributs , les livroient
à l'avarice de ceux qui étoient commis,
pour en faire la levée, n'écoutoient point
leurs plaintes , ne leur rendoient aucune
juftice , les traitoient avec mépris comme
de vils efclaves , & emploioient contre
eux les violences les plus criantes.
L'homme, né pour la liberté, nes'ap-
privoife point avec la fervitude; la plus
douce l'irrite & le révolte, Quefaloit-il
donc attendre d'un efclavage aufli dur
qu'étoit celui des Mefféniens ? * Après
Tavoir fupporté avec peine pendant près
de quarante ans , ils longèrent à fecouer
le joug, & à fe rétablir dans leur ancien
\ çtar. Cette année étoit la quatrième de
s?4* la XXIII Olympiade: la charge d'Ar-
chonte à Athènes étoit pour lors réduite
à l'efpaee d'Un àrt : Anaxandre & Ana-
xidame regnoient à Sparte,
Leur
* Cùm* per complûtes- annos gravia fervitat;î
veibera, plerumqie & vincula , ceteraque captivi-
catis mala perpeffi effent , poft longam pœnarum.
-.jaricarki» sellsim'inûauMnr,. JitUki i'ib, 3. 5*