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»es Lacedemonïens. 39

leur part, mais à un malheur & à unde-
fb'n que nulle fagefle humaine ne peut
furmonter. Il leur reprcfentoit la honte
qu'il y auroit pouf des Spartiates à fuir
devant l'ennemi, &. combien il leur feroit
glorieux de périr même , s'il le faloit,
les armes à la main en combattant pour
la patrie. Comme fi tout danger fût dif-
paru, &. que les dieux, fatisfaits pleine-
ment &■. appaifés par les défaites précé-
dentes , fe fuffent tournés entièrement
de leur côté , il leur faifoit envifager la
victoire comme certaine & comme déjà
préfente, & comme fi elle-même les in-
vitoit au combat. Tous les anciens qui Put. i,b. r.
ont parlé du caractère de la poefie de deH- f-
Tyrtée, remarquent qu'elle étoit pleine Cz9'Plf\
d'un feu , d'une ardeur , d'un enthou- 'chom. '***.
fiafme, qui enflammoit les efprits, qui 8oj. '
les élevoit au dellus d'eux-mêmes, qui
* leur infpiroit je ne fai quoi de généreux
&.. de martial , qui étoufoit en eux tout
fentiment de crainte des dangers ou de
la mort, & qui les rendoit uniquement
attentifs au faiut de la patrie, & à leur
propre gloire.

Ce fut véritablement l'effet que les vers
de Tyrtée produisirent dans cette occa-
fion fur les foldats. Us demandèrent
tous d'une voix commune qu'on les con-
duisît contre l'ennemi. Devenus indif-
férens pour la vie , ils ne fongeoient
qu'à s'aifurer l'honneur de la fépulture,

Ils

* Tyrtïufque marcs animos in Maitia bella Y ci»
£b«s exacuit, Homt m ^in. pett.
 
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