des Perses et des Grecs. 3%>
racufains, vit tout d'un coup changer fa Loncîûé"
fortune par la perte d'une bataille, & fut '1AIN' -
abandonné de prefque toutes fes troupes.
Dans la confiernation & l'abbattement où,
le jetta une défertion û* fubite & fi géné-
rale, il prit une réfolution que le défef-
poir feul pouvoit lui infpirer. Il fe retira
fur le foir & de nuit à Syracufe, avança,
jufques dans la place publique ; & là,,
humble fbppliant prolterné aux pies des
autels, il abandonna fa vie & les Etats à
la merci des Syracufains; c'eft-à-dire de
fes ennemis déclarés' La fingularité du
fpeétacle attira un grand concours du
peuple. Les Magiftrats auffitôt convo-
quèrent raflemblée , & mirent l'affaire
en délibération. On commença par en-
tendre les Orateurs , chargés ordinaire-
ment de haranguer le peuple , qui l'ani-
mèrent extrêmement contre Deucétius ,
comme contre un ennemi public, que la
Providence elle-même fembloit leur pré-
fenter, pour venger & punir par fa mort'
tous les torts qu'il avoit faits à la Répu-
blique. Un tel difeours fît horreur à tout
ce qu'il y avoit de gens de bien dans l'af-
femblée. Les plus fages & les plus an-
ciens d'entre les Sénateurs repréfentérent.
,, Qu'il ne faloit pas confidérer ici ce que
méritoit Deucétius , mais ce qui con-
,., venoit aux Syracufains : Qu'ils ne de-
voient plus envifager en lui un enne-
mi , maii un fuppliant , qualité qui
,, rendait fa perfonne facrée& inviolable:
Qu'il y avoit une déeiTe (elle s'apel-
„ loit Némcfis ) vengerelTe des crimes
R 3 >r fuE
racufains, vit tout d'un coup changer fa Loncîûé"
fortune par la perte d'une bataille, & fut '1AIN' -
abandonné de prefque toutes fes troupes.
Dans la confiernation & l'abbattement où,
le jetta une défertion û* fubite & fi géné-
rale, il prit une réfolution que le défef-
poir feul pouvoit lui infpirer. Il fe retira
fur le foir & de nuit à Syracufe, avança,
jufques dans la place publique ; & là,,
humble fbppliant prolterné aux pies des
autels, il abandonna fa vie & les Etats à
la merci des Syracufains; c'eft-à-dire de
fes ennemis déclarés' La fingularité du
fpeétacle attira un grand concours du
peuple. Les Magiftrats auffitôt convo-
quèrent raflemblée , & mirent l'affaire
en délibération. On commença par en-
tendre les Orateurs , chargés ordinaire-
ment de haranguer le peuple , qui l'ani-
mèrent extrêmement contre Deucétius ,
comme contre un ennemi public, que la
Providence elle-même fembloit leur pré-
fenter, pour venger & punir par fa mort'
tous les torts qu'il avoit faits à la Répu-
blique. Un tel difeours fît horreur à tout
ce qu'il y avoit de gens de bien dans l'af-
femblée. Les plus fages & les plus an-
ciens d'entre les Sénateurs repréfentérent.
,, Qu'il ne faloit pas confidérer ici ce que
méritoit Deucétius , mais ce qui con-
,., venoit aux Syracufains : Qu'ils ne de-
voient plus envifager en lui un enne-
mi , maii un fuppliant , qualité qui
,, rendait fa perfonne facrée& inviolable:
Qu'il y avoit une déeiTe (elle s'apel-
„ loit Némcfis ) vengerelTe des crimes
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