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https://doi.org/10.11588/diglit.5563#0218
2o6
Histoire
Arta- confier à des hommes d'un mérite supé-
xkrxe rieur des emplois dont l'autorité suprê-
mmmmmmt me les expose à la tentation de se rendre
les maîtres. Lysandre y succomba, &
entreprit de s'ouvrir un chemin au trô-
ne.
L'entreprise étoit hardie, & derittn-
doit de longs préparatifs. Il ne crut pas
pouvoir y réussir , si auparavant, par la
crainte de la divinité & par les fraieurs
de la superstition, il n'étonnoit & nesub-
juguoit les citoiens , pour les amener
plus facilement à ce qu'il vouloit leur
taire entendre: car il savoit qu'à Sparte,
comme dans toute la Grèce, on ne fai-
ioit rien , pour peu qu'il fut important,
sans consulter les oracles. Il tenta , à
sorce de présens, la fidélité des Prêtres
ou Prêtresses de Delphes, de Dodone ,
d'Ammon, mais ce fut inutilement pour
lors: ces derniers même envoiérent des
Ambafsadeurs à Sparte pour l'aceuser d'im-
piété & de sacrilége, mais il se tira de
cette mauvaise affaire par Ton adresse &
par son crédit.
Il falut mettre en œuvre d'autres ma-
chines. Une femme, dans le roiaume
de Pont, se disant grosTe d'Apollon, é-
toit accouchée depuis quelques années
d'un enfant, à qui l'on donna le nom de
Silène, & les plus puissans du roiaume
demandèrent avec empreslement l'hon-
neur de le faire nourrir, & de l'élever.
Lysandre} prenant cette naifiançe pour
€13
Histoire
Arta- confier à des hommes d'un mérite supé-
xkrxe rieur des emplois dont l'autorité suprê-
mmmmmmt me les expose à la tentation de se rendre
les maîtres. Lysandre y succomba, &
entreprit de s'ouvrir un chemin au trô-
ne.
L'entreprise étoit hardie, & derittn-
doit de longs préparatifs. Il ne crut pas
pouvoir y réussir , si auparavant, par la
crainte de la divinité & par les fraieurs
de la superstition, il n'étonnoit & nesub-
juguoit les citoiens , pour les amener
plus facilement à ce qu'il vouloit leur
taire entendre: car il savoit qu'à Sparte,
comme dans toute la Grèce, on ne fai-
ioit rien , pour peu qu'il fut important,
sans consulter les oracles. Il tenta , à
sorce de présens, la fidélité des Prêtres
ou Prêtresses de Delphes, de Dodone ,
d'Ammon, mais ce fut inutilement pour
lors: ces derniers même envoiérent des
Ambafsadeurs à Sparte pour l'aceuser d'im-
piété & de sacrilége, mais il se tira de
cette mauvaise affaire par Ton adresse &
par son crédit.
Il falut mettre en œuvre d'autres ma-
chines. Une femme, dans le roiaume
de Pont, se disant grosTe d'Apollon, é-
toit accouchée depuis quelques années
d'un enfant, à qui l'on donna le nom de
Silène, & les plus puissans du roiaume
demandèrent avec empreslement l'hon-
neur de le faire nourrir, & de l'élever.
Lysandre} prenant cette naifiançe pour
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