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Rousseau, Jean
Types grecs et types modernes: comparés pour servir à l'étude de l'antique avec un résumé des principes de l'art grec et une explication des planches — Bruxelles, 1877

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https://doi.org/10.11588/diglit.6280#0011
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Explication des Planches

Enfants. — Planches I et II.

Le petit ange de Donatello s'alourdit immédiatement, comparé à l'Amour du
Louvre. La jolie petite fille de Reynolds, d'autre part, mise en regard de l'Enfant
à la bourse (le Mercure enfant du Musée Pio-Clementino), devient massive. Jamais
un artiste grec n'eût imaginé ses pieds en équerre. En penchant légèrement la
tête, en variant les gestes des bras, le Mercure enfant a tout à la fois plus de
mouvement dans la pose, plus de richesse dans la ligne.

Femmes drapées. — Pl. III et IV.

Si gracieuse que soit la figure de Guglielmo délia Porta, elle prend de l'afféterie
à côté de l'attitude simple de Y Ariane escortée d'une panthère qu'on admire au
Musée Britannique ; sa draperie n'est plus qu'un rideau aux gros plis vulgaires ;
VAriane est d'une assiette plus ferme et d'une tournure plus puissante en même
temps que plus gracieuse. L'admirable Santa Barbara de Palme, si justement
populaire, ne soutient pas non plus le voisinage de la délicieuse ligure grecque,
tirée du Musée antique et moderne de Clarac, et devient un peu théâtrale à côté de
cette grâce si jeune et si naïve.

Figures drapées. — Pl. V et VI.

La figure de la cathédrale de Strasbourg frappe par une élégance évidemment
originale et naïve; elle jaillit comme une fleur. Mais la jeune fille du Louvre,
rapprochée d'elle (portrait de jeune Romaine, dû au ciseau de quelque maître grec),
est d'une grâce plus fière, comme d'une pose plus ferme, d'une ligne plus riche,
d'une composition plus étoffée. — Le saint de Ghiberti, à côté de la jeûna femme

antique qui porte un doigt à ses lèvres, seul l'arrangement; sa draperie a été visi-
blement ajustée sur le mannequin. Aucun apparat dans le costume antique; c'est
le vêlement de tous les jours, moulé sur le corps et, pour ainsi dire, sur l'allure
du personnage.

Figures volantes. — Pl. VII et VIII.

L'Archange de Raphaël est célèbre; il dût eu effet faire événement à l'époque où
il parût ; on sortait des compositions naïves et souvent contraintes de l'art gothique
et Léonard de Vinci venait à peine de donner l'exemple des libres allures, des
grands mouvements. Mais près de la Bacchante antique, traversant l'éther d'un
beau vol si calme, si simple, si aisé, l'Archange de Raphaël se manière;
l'écart de ses jambes, le grand mouvement de ses bras font songera un beau
danseur. Les tournures, les proportions ici ne sont pas comparables. L'écrasante
supériorité de l'antique éclate dans le moindre détail : voyez le bout de ces

| écharpes flottantes, si léger dans l'antique, si lourd—par comparaison — dans
Raphaël. — L'Ange de Signorelli, plus naïf, devient lui-même pesant et contraint

| eu face de la Danseuse drapée de Pompéi ; son corps qui disparaît entièrement
sous sa robe, est tout d'une venue et, sans les aîles, ne serait qu'un bloc. Quelle
grâce au contraire dans la danseuse antique! quelle coquetterie charmante rien
que dans le léger mouvement de reins qui rejette le buste en arrière !

Tournures et attitudes. — Pl. IX et X.

Pourquoi, en quoi l'Agrippine antique l'emporte-t-elle sur la matrone du moyen-
âge, pourtant si noble et si simple, qui la regarde? Celle-ci est d'une attitude plus
roide, d'une silhouette plus pauvre. Le léger mouvement de la tête et des jambes
 
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