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Roux, Henri; Barré, Louis [Editor]
Herculanum et Pompéi: recueil général des peintures, bronzes, mosaiques, etc. augmenté de sujets inédits (Tome 8): Musée secret — Paris: Didot, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.59476#0072
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46

MUSÉE SECRET.

le voit dans beaucoup d’images de Vénus, cette draperie
se gonfle pareille à une voile, gracieusement et légèrement
soutenue par la main droite de la déesse. De la gauche,
elle porte un flabellum, un éventail, ou plutôt une espèce
de feuille que nous avons déjà vue à la main de plusieurs
prêtresses de Vénus (i), qui sert aussi d’attribut à une
Vénus céleste (2), et que nous retrouverons encore comme
attribut de notreVénus marine (3). A la gauche de la déesse
paraît un Amour qui porte l’arc et les flèches, et qui, tout
en paraissant s’applaudir de sa victoire sur le dieu des
combats, semble engager Vénus à se soustraire aux cares-
ses de son amant : auprès de Mars, un autre Amour porte
fièrement sur son épaule l’épée et le baudrier du dieu qu’il
vient de désarmer, et celui-là semble au contraire exciter
l’amant de Vénus et l’encourager dans ses amoureuses
tentatives. N’est-ce point là une allégorie délicieuse? le
génie de l’amour masculin ne semble-t-il pas dire :
Vim licet appelles, grata est vis ista puellis (4)·
« Qu’on l’appelle violence, cette violence est douce au cœur des femmes. »
Tandis que le Génie de la femme répond :
Grata mora est Veneri, maxima lena mora est (5).
« Vénus aime les refus; les refus sont de grands séducteurs. »

(1) Voy. Peintures, 3e série, pl. 90. (4) Ovid., de Art. am., I, 667,
(2) Patin, Pollen., Supplem., t. IL (5) Id., ibid.,
(3) Voy. une des pl, suiv.
 
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