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Saint-Victor, Jacques-Benjamin de
Tableau historique et pittoresque de Paris: depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Band 2) — Paris, 1809 [Cicognara, 4099-2; 4110-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.7590#0687
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65g QUARTIER

en leur faisant don , pour les établir à Paris , d'un grand manoir acheté
de ses propres deniers et à leur intention, en l'année i36i. Ce terrain
appelé la Saussaie , contenoit 53g toises carrées , et étoit situé entre
les rues Saint-Antoine et du Roi de Sicile. Cette nouvelle maison fut aus-
sitôt érigée en commanderie par le chapitre général de l'ordre ; il fut dé-
cidé qu'elle seroit appelée Commanderie de France , et que celle d'Au-
xerre venant à vaquer par la mort ou par la démission de Geoffroi de
Privas, y seroit réunie. Cette mort arriva bientôt, et Pierre de Lobet.
général de l'ordre, donna, le 18 septembre i36i, des provisions 'àylimard
Fulcevelli pour réunir et gouverner ces deux commanderies. On doit
donc regarder cette date comme celle de la véritable époque de cet éta-
blissement, sans avoir égard à tout ce qu'ont pu dire de contraire les divers
historiens de Paris (i).

D, Félibien s'est encore trompé lorsqu'il dit que « ces religieux se scr-
« virent d'abord d'une chapelle , jusqu'à ce que Charles V, parvenu à
« la couronne, leur eût fait bâtir une église , qui fut achevée en i368. »
— Les lettres de Charles V ne parlent point d'église -, elles ne font mention
que du manoir de la Saussaie , et il paroit que la modicité des revenus
n'avoit pas encore permis d'y bâtir ni l'hôpital ni l'église qui faisoient
la base de l'établissement. Cet état de choses est prouvé jusqu'à l'évidence
par un acte de i373, dans lequel le chapitre déclare que « la commanderie
« de Paris , érigée depuis peu , nova plantatio , a besoin d'une église et
« d'un hôpital, et que la modicité de ses revenus ne lui fournissoit pas
« les moyens d'élever ces constructions; que pour éviter le scandale qui
« en résulteroit s'il n'y avoit pas une église de Saint-Antoine à Paris, il a

(i) Les nouveaux établissements éprouvent toujours des difficultés , et celui-ci en eut plusieurs à
vaincre : le curé de Saint-Paul, dans la paroisse duquel étoit situé le monastère du Petit Saint-Antoine ,
éleva quelques contestations qui furent terminées par une transaction passée le 26 février i565, par
laquelle Hugues d'Optère, commandeur, s'oblige, lui et ses successeurs , à paver tous les ans dix livres
au curé de Saint-Paul , et à partager avec lui l'honoraire de ceux qui seroient inhumés dans la nouvelle
église. Cette transaction fut confirmée par Estienne, évéque de Paris, et par Pierre de Lobet, général
de l'ordre.

Peu de temps après il s'éleva un autre différent entre Hugues de Chàteauneuf, successeur de
Hugues d'Optère, et le prieur de Saint-Éloi, à l'occasion du manoir de la Saussaie, qui relevoit de
son prieuré. Cette contestation fut terminée moyennant une rente annuelle de quarante livres, que le
commandeur s'obligea encore de paycr; lui et ses successeurs.
 
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