SAINT-ANTOINE. 651
« résolu d'unir à cette commanderie celle de Bailleul en Flandre, laquelle
« est assez riche pour subvenir à ces dépenses. » Cette réunion fut effecti-
vement faite , et, suivant Dubreul et l'auteur des Antiquités des villes
de France (i), l'église fut bâtie , en î^S , par Hugues de Cbateauneuf,
qu'ils qualifient d'abbé de Saint-Antoine , et qui n'étoit réellement que
commandeur de la maison de Flandre, à laquelle celle de Paris venoit
d'être réunie.
Dubreul, Lemaire et autres disent que cette église fut rebâtie en 1442 >
sans donner d'autre preuve de ce fait:, sinon qu'elle fut dédiée cette
même année; mais nous avons déjà fait voir que depuis quelques
siècles la dédicace des églises se faisoit souvent à de longs intervalles après
leur consécration (2) y d'où il résulte qu'on ne peut rien inférer d'une
semblable circonstance.
L'union de la commanderie de Paris avec celle de Bailleul subsista jus-
qu'en 1523 , qu'elles furent séparées l'une de l'autre par l'empereur
Charles-Quint, alors souverain des Pays-Bas, lequel ordonna que cette
dernière commanderie ne seroit possédée à l'avenir que par un religieux né
dans ses Etats. Environ un siècle après, en 1618 , le titre de celle de
Paris fut supprimé , et cette suppression devint commune , en 1622 , à
toutes les autres commanderies. Antoine Brunei de Grammont, abbé et
général de l'ordre, qui l'ordonna, n'exerça un semblable coup d'auto-
rité que par les plus louables motifs. Il considéra que l'autorité dont jouis-
soient les commandeurs apporteroit indubitablement des obstacles invin-
cibles à la réforme qu'il se proposoit d'introduire dans son ordre , réforme
qu'il eut en effet le bonheur et la gloire de lui faire accepter. Ce change-
ment fut opéré en vertu d'une bulle de Paul V, du 3 avril 1618, que
suivirent des lettres-patentes du 8 juin suivant, et la maison fut dès-lors
changée en séminaire ou collège destiné à l'éducation des jeunes gens
nouvellement admis dans la communauté.
C'est donc sans fondement que Piganiol place l'époque de ce change-
ment en 1615; cette réforme fut autorisée par Grégoire XV en 1622 , et
par Urbain VIII, son successeur, en 1624 ; enfin elle fut introduite dans
(1) Publiées sous le nom de Duchesnes.
( 2.) Voyez page 245.
« résolu d'unir à cette commanderie celle de Bailleul en Flandre, laquelle
« est assez riche pour subvenir à ces dépenses. » Cette réunion fut effecti-
vement faite , et, suivant Dubreul et l'auteur des Antiquités des villes
de France (i), l'église fut bâtie , en î^S , par Hugues de Cbateauneuf,
qu'ils qualifient d'abbé de Saint-Antoine , et qui n'étoit réellement que
commandeur de la maison de Flandre, à laquelle celle de Paris venoit
d'être réunie.
Dubreul, Lemaire et autres disent que cette église fut rebâtie en 1442 >
sans donner d'autre preuve de ce fait:, sinon qu'elle fut dédiée cette
même année; mais nous avons déjà fait voir que depuis quelques
siècles la dédicace des églises se faisoit souvent à de longs intervalles après
leur consécration (2) y d'où il résulte qu'on ne peut rien inférer d'une
semblable circonstance.
L'union de la commanderie de Paris avec celle de Bailleul subsista jus-
qu'en 1523 , qu'elles furent séparées l'une de l'autre par l'empereur
Charles-Quint, alors souverain des Pays-Bas, lequel ordonna que cette
dernière commanderie ne seroit possédée à l'avenir que par un religieux né
dans ses Etats. Environ un siècle après, en 1618 , le titre de celle de
Paris fut supprimé , et cette suppression devint commune , en 1622 , à
toutes les autres commanderies. Antoine Brunei de Grammont, abbé et
général de l'ordre, qui l'ordonna, n'exerça un semblable coup d'auto-
rité que par les plus louables motifs. Il considéra que l'autorité dont jouis-
soient les commandeurs apporteroit indubitablement des obstacles invin-
cibles à la réforme qu'il se proposoit d'introduire dans son ordre , réforme
qu'il eut en effet le bonheur et la gloire de lui faire accepter. Ce change-
ment fut opéré en vertu d'une bulle de Paul V, du 3 avril 1618, que
suivirent des lettres-patentes du 8 juin suivant, et la maison fut dès-lors
changée en séminaire ou collège destiné à l'éducation des jeunes gens
nouvellement admis dans la communauté.
C'est donc sans fondement que Piganiol place l'époque de ce change-
ment en 1615; cette réforme fut autorisée par Grégoire XV en 1622 , et
par Urbain VIII, son successeur, en 1624 ; enfin elle fut introduite dans
(1) Publiées sous le nom de Duchesnes.
( 2.) Voyez page 245.