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Saint-Victor, Jacques-Benjamin de
Tableau historique et pittoresque de Paris: depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Band 2) — Paris, 1809 [Cicognara, 4099-2; 4110-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.7590#0245
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DES HALLES. 9.5.

lendemain le monarque montra lui-même au peuple assemblé les
reliques conservées dans la Sainte-Chapelle, et le même jour il quitta la
Cité pour aller habiter l'hôtel situé vis-à-vis le palais des Tournelles (i).

Telle fut cette pompe solennelle , qu'on peut vraiment appeler une
fête nationale , puisqu'elle sembloit le gage d'un avenir aussi heureux que
le passé avoit été misérable. Cependant ces jours de bonheur et de repos
étoient encore éloignés. Malgré la misère excessive des peuples, les besoins
extrêmes de l'Etat forcèrent le roi à maintenir les impôts, et même a les
exiger avec une sorte de rigueur. Pour comble de maux, une épidémie
affreuse, qui se répandit sur toute la France, exerça sur-tout ses ravages
sur Paris, où elle enleva, en peu de temps, plus de cinquante mille ha-
bitants. Le roi se hâta de quitter cette malheureuse ville ; les princes, les
seigneurs, les gens de guerre la désertèrent en foule ; et elle se trouva
tellement abandonnée, qu'on eut quelque crainte de la voir retomber au
pouvoir de l'ennemi. Mais plusieurs citoyens courageux (2) se dévouèrent
dans un péril si éminent, et, bravant les dangers de la contagion, restèrent
dans la ville, en prirent le commandement, et y maintinrent un tel ordre,
que les Anglais n'osèrent pas faire la moindre tentative. La famine vint
joindre ses horreurs à celles de la peste, comme si le ciel n'eût pas encore
épuisé toute sa vengeance sur ce peuple coupable, à qui son roi avoit
pardonné.

« et de toute sa cour, se rend dans le parvis de la cathédrale , dont les portes sont fermées ; l'évêque ,
te revêtu de ses habits pontificaux, et escorté de son clergé , les fait ouvrir, et vient au-devant du sou-
te verain avec la croix, l'encensoir et le livre des évangiles. Il lui adresse ces paroles : Seigneur, avar.t
«( que vous entriez dans cette église, vous devez et êtes tenu de prêter le serment à l'exemple de vos
« prédécesseurs rois de France, à leur nouvel et jojeux avènement. Le prince adore la croix, baise le
« livre des évangiles ; un ecclésiastique présente la formule du serment conçu en ces termes : Suivant
« les anciennes concessions qui nous ont été accordées par vos prédécesseurs, nous vous demandons
« que vous conserviez à chacun de nous , et aux églises qui nous sont confiées, le privilège canonique,
<i le bénéfice de la loi, la justice et la protection, ainsi qu'un roi y est obligé envers chaque évéque et
» l'église dont il a l'administration. Le monarque s'oblige dans les mêmes termes au maintien des privi-
« lèges , et confirme son serment par ces mots: Ainsi je le veux et le promets. » (Extrait et traduit
par Villaret des mss. de M. de Bricnne, vol. 268, fol. 1.)

(0 Celte entrée offre à peu près les mêmes particularités que celle de Henri VI; et ces deux récits
suffisent pour donner une idée de celles qui les ont précédées , lesquelles ne diffèrent de celles-ci que
par quelques circonstances de peu d'importance, principalement en ce qu'on n'y représenta point de
mystères , ce genre de spectacle n'ayant été introduit à Paris que sous Charles VI.

(2) Ambroise de Lore, prévôt de Paris ; Adam de Cambrai, premier président ; et Simon Charles,
président de la ebambre des comptes.
 
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